Faits divers

Municipales 2008 - Coup de projecteur sur Bessan .. par Philippe Sandek

 Une nouvelle rubrique à l'approche des élections municipales. Nousallons braquer les projecteurs a  tour…

 Une nouvelle rubrique à l’approche des élections municipales. Nous
allons braquer les projecteurs a  tour de rôle sur les principales
communes du Pays Agathois..  Aprés  la commune de
Vias  .. nous braquons les feux de l’actualité sur celle de Bessan ..! 

( Cet article a été complété à la suite de précisions et d’erreurs involontaires qui nous ont été proposées à la suite de sa parution )

Municipales 2008 : coup de projecteur sur Bessan

 
Après
Vias, braquons tous les objectifs sur Bessan. Si le temps des élections
municipales approche un peu partout, à Bessan, l’effervescence de la
campagne ne semble pas être encore totalement d’actualité… en tout
cas de manière ouverte et publique. Quand on se rappelle qu’en 1995,
six listes se présentaient au suffrage des électrices et des électeurs
bessanais !
C’était le temps où le village de Bessan était «
politiquement déchiré » dixit la presse régionale de l’époque. Va-t-on
connaître de nouveaux coups de pieds de l’âne légendaire en 2008 ? Le
maire actuel sans étiquette sera-t-il détrôné après 13 années de règne
? L’opposition de gauche va-t-elle jouer la continuité ou changer
encore une fois de tête ?

 

Les coups de pieds de l’âne de 1995 et 2001

La
politique bessanaise des années 1980 – 1990 n’ayant pas été un long
fleuve tranquille, un petit rappel s’impose pour les non-initiés. Après
des années d’échanges politiques entre socialistes, dissidents au maire
socialiste de l’époque et communistes (la droite locale étant
inexistante ou alliée tacite des socialistes), le maire sortant André
Crouzat (maire PS depuis 1983) ne se représentait pas en juin 1995.
La
place de premier magistrat étant libre, ce fut alors l’occasion d’un
véritable tintamarre électoral avec six listes présentées aux suffrages
des électeurs.
.. et avec la possibilité de panachage en plus !
Il y eut ainsi 138 candidats pour le village : un record communal voir
même au-delà. Entre la majorité de l’époque, les dissidents, les
frondeurs, les indépendants et les médecins présents en nombre…
chaque famille bessanaise était presque représentée !
C’est Robert Raluy
(candidat sans étiquette présent sur la liste de Gérard Vacassy au
premier tour), bessanais de souche assez peu connu à l’époque, qui est
sorti du chapeau à l’issue d’une campagne qui a laissé des traces, avec
une courte victoire à la majorité relative au second tour. Robert Raluy
a ainsi pris la tête d’une majorité composée de membres originaires de
trois listes différentes du premier tour, ce qui laissait présager
d’éventuelles difficultés pour gérer son équipe.
Face à lui, une
opposition de sept membres conduite par le docteur réputé et apprécié
Francis Sanchez, dissident d’André Crouzat… et ami d’enfance de Robert Raluy !
Mais
voilà, les élections de 1995 sont annulées à la demande de l’opposant
Francis Sanchez en raison d’un tract tendancieux, et en décembre 1996,
les électeurs bessanais sont appelés à nouveau devant les urnes pour
élire leurs représentants municipaux.
Voilà que trois listes (seulement pourrait-on dire !) se présentent : celle de Robert Raluy, celle de Francis Sanchez et celle d’un ancien maire communiste (de 1977 à 1983) Michel Blat qui repart au combat.
Revers pour l’opposition et surtout pour Francis Sanchez qui se voyait en haut de l’affiche : c’est Robert Raluy et son équipe qui remportent les élections au premier tour… et surtout la totalité des 23 sièges de l’époque.
Il ne reste plus rien pour l’opposition ! Le travail réalisé par l’équipe de Robert Raluy
et le besoin de changement ont fait le reste. Socialistes et
communistes qui détenaient alternativement ou conjointement la commune
depuis les années 1970 sont battus séchement. Les amertumes locales
sont fortes envers Robert Raluy,
le « petit nouveau », qui bouscule les habitudes et modernise un
village qui fût longtemps considéré comme une « banlieue d’Agde » en
raison des proximités entre les (ex) maires PS des deux villes, Régis Passerieux et André Crouzat.
La presse régionale évoque même en 1996 un important « camouflet » pour Régis Passerieux, en analysant l’élection municipale bessanaise.
 
La situation des élections municipales de l’année 2001 fut plus claire et le climat beaucoup plus calme qu’en 1995,
même si quelques tensions sont apparues et se sont terminées devant les
tribunaux. Depuis cette élection de 2001, les électeurs bessanais ne
peuvent plus panacher et le vote se fait sur liste unique avec 27
sièges au conseil municipal au lieu de 23 auparavant. Bessan grandit et
de nouveaux arrivants peuvent changer la donne. Robert Raluy
fera-t-il les frais de ces changements ? C’est légitimement qu’il se
représente devant les électeurs avec une majorité renouvelée, toujours
sans étiquette politique. Face à lui, deux autres listes : celle du PS
et du PC unie, fortement soutenue par Régis Passerieux, François Liberti et Michel Mur (gauche plurielle) conduite par Roland Fontaine,
et celle de communistes dissidents (en fait les communistes historiques
de la commune) conduite par Marcel Herrero. Il n’y eut pas besoin de
calculettes pour recompter les voix : Robert Raluy
et son équipe (Ensemble Pour Bessan) l’emportent avec près de 60 % des
suffrages au premier tour, soit 22 sièges sur 27. Une large victoire
qui en fait réver  plus d’un dans le landerneau politique. Le journal
régional titre à l’issue des élections : « Robert Raluy
enterre la gauche » : . La liste Fontaine (Mieux Vivre à Bessan,
demain) remporte 4 sièges et la liste Herrero (Osons pour Bessan) 1
siège. Les jeux sont faits et c’est le maire sortant qui tire profit du
travail et des réalisations engagées sur sa commune , de la maison de
retraite à la crèche mais aussi à l amélioration sensible de la voirie 
et des  services à la population … Les deux listes de l’opposition,
même si elles avaient été unies, plafonnent à 40 %. C’est un revers
pour ceux qui voulaient effacer la « parenthèse Raluy » comme ils
disaient à l’époque.
 

Une municipalité sortante indépendante

Depuis
2001, la municipalité sortante reste « apparemment » soudée, malgré
quelques éclats de voix ou tiraillements entre les principaux élus,
dont seule l’adjointe Marie-Claude Domingot fera les frais. Ses « amis
» de la municipalité, et le maire en tête, n’ont semble-t-il pas
apprécié son entrée dans un parti politique (l’UDF-Modem en
l’occurrence) sans avertir personne, alors que l’équipe s’est
résolument tournée vers l’indépendance.

Qui plus est cette même adjointe, s’est déclarée intérressée par une investiture dans une autre commune que Bessan !
L’indépendance de Bessan, semble séduire toutes les franges de la population bessanaise.
Aucune étiquette politique n’est revendiquée, ce qui fait le beau jeu
de toutes les oppositions qui y voit souvent des soutiens complices
mais jamais revendiqués.      

En fait chaque élu semble travailler en vertu de ses délégations et Robert Raluy
reste le « maître » de l’équipe (trop autoritaire pour certains
toutefois) même si on voit quelques élus « sortir du lot », et
notamment Stephane Pepin Bonet, jeune adjoint au maire natif du village
qui ne compte pas ses efforts pour obtenir des résultats concrets.
Son
esprit convivial et chaleureux, son aspect rassembleur plaisant aux
gens de gauche comme de droite, et son sérieux font de lui une des
bases de la réussite de la municipalité sortante.
Il marche toutefois sur les plates bandes du maire et quelques dents grincent quelquefois entre élus, malgré une loyauté apparente entre le premier magistrat et son jeune adjoint.
Le jeune élu tempère souvent l’ardeur et la faconde de Robert Raluy qui lui, apporte son expérience et son franc parler.
La
municipalité (avec également ses piliers que sont Angel Millan,
Alphonse Villagrasa, Lucienne Pouget, Richard Roca ou Gilles Canitrot)
n’a pas d’opposition frontale au conseil municipal et recherche donc
des « batailles » à mener ailleurs.
Celle engagée contre la communauté d’agglomération et le maire d’Agde Gilles D’Ettore en 2003-2004 ne sera pas gagnée par les élus bessanais le préfet ayant retoqué la demande de sortie de la communauté.
Un échec évident pour la municipalité sortante et pour Robert Raluy en particulier… mais un succès (inimaginable au début de la procédure) s’est fait fortement ressentir dans le village.
En
effet, les bessanais, anciens comme nouveaux, de gauche comme de
droite, semblent avoir   assimilés que leurs élus majoritaires
défendaient la commune avant toute considération politique et cela
plait.
Le conseil municipal fut unanime sur ce vote, à l’exception
d’ Atika Négre qui s’était alors, sur ce point, désolidarisée de
l’équipe municipale. Les élus de l’opposition avaient refusé de participer au vote en indiquant que le  coût de la sortie pour les finances communales n’avait pas été chiffré.

Au-delà de ce moment fort, le mandat qui se
termine reste marqué par des réalisations que  ne manqueront
certainement pas de mettre en avant  ou de critiquer les candidats lors
de la campagne 2008. 

Une opposition de gauche désorganisée

A la suite des élections de 2001, l’opposition a subie des déconvenues dans sa propre équipe. Avec 4 élus, l’équipe de Roland Fontaine connait des démissions. Rien de moins que la moitié du groupe a démissionné (Philippe Marin et Gisèle Soulié-Lognos) .
Bonjour
l’ambiance ! Au bout du compte, après quelques défections
supplémentaires, c’est Nicole Reynier et Marc Etienne qui ont intégré
l’équipe qui a semblé démobilisée à la suite des résultats électifs peu
brillants.
L’opposition composée des élus de la gauche plurielle
et de Marcel Herrero s’est révélée désorganisée et quasiment
inexistante au sein du conseil municipal.
Les absences de Marcel Herrero (depuis le début du mandat), et celles des élus de Roland Fontaine (depuis Juillet 2005  à la suite d’un conseil houleux au cours duquel des insultes auraient été proféré ) n’ont pas réussie à remobiliser les troupes. L’opposition dénonce pour sa part le manque d’assiduité des  conseillers de la majorité au point que l’un d’entre eux n’a pas atteint le quorum.

Antoine Iniguez est le plus assidu des opposants et semble même être apprécié par les élus majoritaires.
Ces absences sont certes, sans doute , une façon de s’opposer aux manières – assez directives – de gérer du maire  En tout cas, l’opposition existe réellement sur un autre  terrain : 
Elle travaille à l’extérieur de l’enceinte communale, diffusant
analyses contraires au travers les tracts et bientôt les  programmes de
campagne.
Tout comme en Agde, Régis Passerieux leur a montré l’exemple, on peut se demander si l’absence lors des conseils municipaux est acceptée par les électeurs et si la force de propositions constructives n’auraient pas été porteuses d’une image plus sérieuse ? 
Question de choix .
Ces
élus bessanais de gauche sont parfois  difficiles à cerner lorsqu’ils
se présentent aux côtes des écologistes apparentés aux partis de
droite… telle Nicole Reynier (Apparentée PS) lors des dernières régionales.
La conduite à tenir,  face à un Robert Raluy qui sait gérer les confrontations, semble être différente selon que l’on évoque la question avec les uns ou les autres.
Et,
alors que la gauche, et en l’occurrence le parti socialiste, était dans
le peloton de tête de presque toutes les élections nationales à Bessan,
c’est le candidat Sarkozy qui a raflé la mise en 2007 : Effet Sarkozy
ou nouveau positionnement des électeurs de gauche bessanais déçus de
leurs représentants ? A voir !
 

Municipales 2008 : Tous contre Raluy ou tous pour Bessan ?

Selon
les observateurs locaux (ou cantonaux) l’élection municipale bessanaise
de 2008 semble être favorable au maire sortant, considéré comme
travailleur, ayant obtenu de bons résultats, un bon bilan et exprimant
ce qu’il pense ouvertement.
Si
celui-ci ne s’est pas encore porté officiellement candidat, malgré
quelques petites indiscrétions à un journal local et sur ce site, il
envisagerait de se représenter comme tête de liste pour un 3e… et
dernier mandat municipal.

Sa liste serait déjà pratiquement
constituée avec des membres représentatifs de la municipalité actuelle
et des nouveaux venus, parmi lesquels quelques surprises.
La
pratique de l’ouverture serait-elle de mise du côté de la majorité ?
Situation originale pour cette élection 2008 en tout cas, car Robert Raluy serait tête de liste sans cacher qu’il souhaite passer la main à Stéphane Pépin-Bonet, son jeune adjoint.
Le tandem serait d’attaque pour la campagne avec des candidats issus de tous milieux et surtout dans le même esprit qu’en 2001.
L’équipe,
qui poursuit son travail au quotidien, ne serait pas pressée de
démarrer la campagne. En face, les appétits des opposants se font mieux
connaître au jour le jour. Le premier a avoir dégainé est Monsieur 
Sanchez… Pas le docteur mais Gilbert Sanchez, un Saint-Thibéryen
connu pour avoir été responsable du Téléthon…
Gilbert SANCHEZ  annonce avoir été contacté par des bessanais pour conduire une liste sous le titre « Bessan, En Avant ».
Un
choix qui pourrait prêter à confusion (dans une ville qui a réalisé
quelque 40 % pour le Front National ), qui rappelle le nom de la liste
de droite extrême portée par le docteur Gaby Tissot en 1995 : « Bessan,
En Avant Calme et Droit » ! Ce même Gaby Tissot qui cependant  été premier adjoint de Robert Raluy lors de son premier mandat. Il faut dire que les listes étaient panachées.

Mais alors Quid de Roland Fontaine ou de Marc Etienne qui ont la légitimité des urnes pour se présenter tête de liste ? Peut-être simplement ne souhaitent-ils pas le devenir !
Il
s’agirait selon la majorité municipale,  d’une entente au sein d’une même équipe composée de
la gauche plurielle associée à des membres de la société civile et
pilotée par Gilbert Sanchez.

Son objectif, rassembler des personnalités contre Robert Raluy.
Ce dernier, amusé, dirait ne pas craindre cette candidature Sanchez.
Pour Gilbert Sanchez, sa liste sera basée sur un programme précis et comprendra des personnes compétentes sans tenir compte de leur éventuelle origine politique ou toute autre considération.
Mais où
sont passés les communistes historiques ? Marcel Herrero ne repartirait
pas à la bataille et quelques uns de ses proches seraient tentés par
l’aventure Sanchez tandis que d’autres trouvent en Robert Raluy un bon maire. Et les UMP locaux ?
Ils
sont certes peu nombreux mais souhaiteraient être de la partie…
encouragés peut-être par leur nouveau député – maire dont on connait les
relations très tendues avec le maire de Bessan.
Troisième liste ou
association avec la gauche nouvelle formule ? Pas de réponse pour le
moment mais les tentations pour les UMP de rejoindre la gauche sont
grandes. On a parlé un temps d’une candidature UMP téléguidée par Gilles D’Ettore, mais elle semble avoir du mal a exister.
Quid d’Olivier Goudou, le sympathique et crédible représentant écologiste CAP 21 aujourdhui apparenté MODEM de l’agglomération.  Le
bessanais sera t’il  tenté par  une présence à  Bessan sur la liste de
Gilbert Sanchez ou sera t il bercé par d’autres sirènes qui souhaitent
bénéficier de sa présence et également sa compétence en matiere
écologique à Pézenas et même à Agde ?

Une liste PS – PC
– UMP – CAP  21 , cela serait une première nationale  ! Quant à Marie-Claude Domingot, elle a annoncé
être tentée par la ville d’Agde, avant que son parti ne l’éconduise
plus que sèchement lui  préférant apparemment un autre candidat en la
personne de Didier Denestebe qui présente l’avantage de ne pas être un transfuge Bessanais.
 
Dans
tous les cas, Gilbert Sanchez semble être prêt à accueillir toutes les
bonnes volontés… L’ histoire ne dit pas si sa liste prendra le nom de
« TSR : Tout Sauf Raluy » !
Il affirme dans son tract que son activité ne sera pas dirigée contre quelqu’un mais pour le développement et l’avenir de Bessan. Même si cette opposition  fédére de nombreuses oppositions, il n’est pas impossible de rassembler.
Robert Raluy devra toutefois se méfier de Gilbert Sanchez, qui
est un soldat politique chevronné  qui a connu bien des batailles et
bien des campagnes électorales municipales dans la commune de
Murviel-Lès-Béziers où il s’est déjà présenté, sans succès,  il y a
quelques années.

Son défi bessanais apparait difficile à relever, face à Robert Raluy
qui en est à sa  quatrième campagne municipale (après celles de 1995,
1996 et 2001) et qu’il n’a jamais perdu une seule élection !

Comme pourraient le dire les opposants : Il faut un début à tout ! Rendez vous et donc pris en Mars 2008.
 
Si
ces listes n’ont pas été totalement dévoilées (y-en-aura-t-il deux, trois ou quatre ?), il peut encore survenir des surprises à Bessan où les
coups de pieds de l’âne peuvent quelquefois perturber le déroulement
des évènements !

A suivre de près, après l’épisode du nouveau projet de décharge de Montblanc où opposition et majorité semblent unies contre le projet, pour l’avenir de Bessan.

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