Nouveaux appels d’offres pour l’énergie solaire et l’économie de l’hydrogène
A l’occasion des journées nationales de l’énergie solaire organisées par le pôle de compétitivité Derbi et le CNRS à Perpignan, le ministère de l’Environnement a annoncé le lancement de deux nouveaux appels d’offres :
- un pour des « centrales photovoltaïques au sol », qui porte sur un volume de 1 000 MW par an pendant six ans,
- l’autre pour des « centrales photovoltaïques sur bâtiments », qui porte sur un volume de 450 MW par an sur trois ans.
Après avoir attribué, le 12 juin 2016, 33 projets dans le cadre d’un premier appel d’offres « photovoltaïque + stockage » dans les zones non-interconnectées, pour un volume total de 50 MW, la ministre a décidé de renouveler cet appel d’offres pour un volume identique. Il contribuera à l’autonomie énergétique des zones non-interconnectées. Un appel d’offres « territoires hydrogène », pour expérimenter localement l’économie de l’hydrogène et de ses différents usages, et en particulier le stockage de l’énergie grâce au vecteur hydrogène, a également été annoncé.
Des journées nationales décarbonées
Cette année, les journées nationales de l’énergie solaire se sont plus particulièrement intéressées au stockage de l’énergie, qui favorise l’intégration des énergies renouvelables intermittentes et l’autoconsommation et permet également de saisir des gisements d’efficacité en décloisonnant les vecteurs énergétiques (électricité, gaz et chaleur) et les usages, pour répondre en particulier à l’enjeu de la mobilité décarbonée.
L’énergie solaire, priorité de la transition énergétique
Le développement de l’énergie solaire se traduit dans l’ambition de développer 1 000 km de route solaire et via les objectifs 2023 fixés dans l’arrêté du 24 avril 2016 relatif aux nouveaux objectifs de développement des énergies renouvelables : multiplication par plus de trois de la puissance installée pour le photovoltaïque par rapport au niveau actuel ; et augmentation de 80 % pour le solaire thermique par rapport au niveau actuel.
En France, la capacité de production solaire installée a augmenté de 40 % depuis 2014. Depuis 2014, trois appels d’offres ont été lancés, qui permettront de générer plus d’un milliard d’euros d’investissements et de créer plus de 5 000 emplois dans la filière. Le volume de chaque tranche de l’appel d’offres CRE 3 pour développer les installations photovoltaïques de moyenne puissance (100 à 250 kWc) sur bâtiments et sur ombrières de parking, a été doublé de 40 à 80 MW. 349 projets ont ainsi été retenus pour la première tranche.
Ces enjeux s’inscrivent dans le contexte global de l’Accord de Paris sur le climat et notamment pour répondre aux défis de la lutte contre le changement climatique et de l’électrification de l’Afrique, qui appellent aussi des réponses décentralisées. La ministre, présidente de la COP, soutient les travaux de l’Alliance internationale sur le Solaire, engagée avec l’Inde pour fédérer les efforts afin d’attirer les investissements nécessaires au déploiement de l’énergie solaire dans les pays les plus ensoleillés, ainsi que l’initiative TERAWATT des industriels.
(DC / Source : Ministère de l’Environnement)
Les objectifs de développement du solaire en France (arrêté du 24 avril 2016)
– pour le solaire photovoltaïque : 10 200 MW en 2018, et 18 200 à 20 200 MW en 2023.
– pour le solaire thermique : 180 000 tonnes équivalent pétrole en 2018, et 280 000 à 400 000 tonnes équivalent pétrole en 2023.
Des mesures de simplification pour les énergies renouvelables :
– Simplification des appels d’offres avec le décret du 18 février 2016 qui raccourcit les délais de procédures.
– Encadrement des délais de raccordement, limités à 18 mois pour les installations de production renouvelable jusqu’à 12 MW.
– Modernisation des dispositifs de soutien aux énergies renouvelables, avec les décrets des 27 et 28 mai derniers, qui mettent en place le complément de rémunération prévu par la loi de transition énergétique. Les arrêtés tarifaires par filière seront publiés dès qu’ils seront approuvés par la Commission européenne.
– Réduction des coûts de raccordement au réseau de distribution supportés par les producteurs d’énergies renouvelables, qui fait l’objet d’une ordonnance, actuellement à l’examen au Conseil d’État.