Innovation

Ophélie Laboury-Barthez, présidente de Myriagone Conseil : « aider les entreprises à grandir »

Alors que le cabinet Myriagone Conseil lance Cinto, qualifié de « programme d’entraînement des entrepreneurs à la croissance ou à la relance par l’innovation », Ophélie Laboury-Barthez, sa présidente, répond aux questions de l’HJE. Elle explique pourquoi l’innovation doit être solidement réfléchie et correspondre à une stratégie. Selon elle, Cinto synthétise l’approche scientifique, la pensée stratégique et les méthodes créatives.

Pouvez-vous présenter succinctement Myriagone Conseil ?

Ophélie Laboury-Barthez : « Myriagone Conseil est un cabinet de conseil spécialisé dans la croissance des entreprises par l’innovation. C’est le seul cabinet à croiser stratégie, créativité et science. Myriagone Conseil, créé en 2015, est actuellement composé de
14 collaborateurs, apprentis inclus, et a atteint 1 million d’euros de chiffre d’affaires. »

En quoi consistent les contes de l’innovation de Myriagone ?

Ophélie Laboury-Barthez : « Il s’agit d’un concept qui est développé depuis la création de l’entreprise : un moment de partage créatif où ses dirigeants d’entreprises racontent leur innovation sous la forme d’un conte, pour que les autres dirigeants et l’audience puissent se l’approprier et la comprendre. La forme du conte se prête à raconter l’innovation. Le conte permet d’expliquer comment on est parvenu à surmonter une difficulté en trouvant des solutions. L’une des premières entreprises à avoir participé à nos contes de l’innovation est Innotec, située à Lunel. Cet imprimeur fait des cartouches d’encre. Il a pu expliquer comment il avait innové dans sa stratégie commerciale en comparant ses salariés à des agneaux, et en indiquant qu’il fallait des bergers pour protéger ses agneaux. Au travers du conte Cendrillon, une autre entreprise a détaillé comment elle a développé sa société. Ces contes permettent un passage d’expérience de pair à pair. Cette année, malheureusement, nous n’avons pas pu organiser les contes de l’innovation du fait du Covid-19, mais cet événement est habituellement annuel. Il se déroule en général en début d’été ou à la rentrée. »


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Vous vous présentez comme le seul cabinet de conseil en innovation articulant science, stratégie et créativité. Qu’entendez-vous par là ?

Ophélie Laboury-Barthez : « Science car nos consultants sont ingénieurs ou docteurs. Créativité car nous utilisons des méthodes créatives pour résoudre les problèmes. Notre double compétence en business est mise au service d’une stratégie. Par exemple, nos docteurs en science animent des séances de créativité au service de stratégies. Ainsi, avec EDF, en 2019, nous avons établi un plan d’actions stratégique au travers de la créativité et de l’intelligence collective. Nous sommes dans une ère où il faut travailler sur l’intuition et l’intelligence collective pour avoir une stratégie efficace. Nous travaillons sur les ressources et les capacités au sein des entreprises pour trouver la meilleure stratégie. »

En ces temps incertains, l’innovation est un passage obligé. Vous invitez les dirigeants à cesser la course à l’innovation à tout prix. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?

Ophélie Laboury-Barthez : « L’innovation, c’est créer ou modifier de la valeur, créer de la valeur ajoutée. Selon nous, il faut innover dans la durée. Voilà pourquoi nous prônons la slow innovation ; c’est un véritable art entrepreneurial. Il faut savoir prendre le temps pour bien innover. Chez Myriagone Conseil, en matière d’innovation, nous préconisons l’agilité au lieu de l’agitation. Développer des produits qui servent la stratégie de l’entreprise et qui sont attendus par le public permet de gagner du temps et de la pertinence. C’est préférable au fait de lancer des produits sans véritable stratégie. L’innovation technologique et l’innovation managériale sont indispensables dans l’entreprise. Actuellement, tout le monde est impacté par cette crise, tout le monde doit pouvoir s’exprimer pour se sentir mieux et relancer son activité. Selon nous, l’innovation doit être accompagnée pour être performante. »

Ophélie Laboury-Barthez, présidente de Myriagone Conseil.
Ophélie Laboury-Barthez, présidente de Myriagone Conseil.

Que souhaitez-vous apporter avec l’offre Cinto ?

Ophélie Laboury-Barthez : « Nous apportons du recul et accompagnons les dirigeants et directions R&D afin qu’ils s’entraînent pour innover. Il doivent déterminer vers quel objectif ils veulent aller et comment y aller. Nous leur apportons les bons outils, les bonnes pratiques pour le faire. Mener une innovation seul est compliqué. Le coaching opérationnel dans l’innovation permet de construire une feuille de route, de transformer une culture d’entreprise, de construire une stratégie d’innovation au service de la stratégie de croissance de l’entreprise, d’établir des tableaux de bord.

Ce sont des métiers très nouveaux. J’ai participé à l’écriture des premières normes ISO en 2019 ; c’est très récent. »

L’entraînement semble être la clé de ce nouveau projet. L’innovation est-elle un muscle entrepreneurial que l’on doit fortifier ?

Ophélie Laboury-Barthez : « Complètement. Faire de l’innovation de manière désorganisée et non structurée ne rend pas performant. Créer son chiffre d’affaires de demain demande d’acquérir des réflexes et des techniques pour atteindre des objectifs et générer de la performance. L’innovation est comme un sport ; mieux vaut être coaché. Pendant le confinement, tout le monde s’est mis au sport à tort et à travers. Nous prônons le sport structuré, ou plutôt l’innovation structurée et accompagnée. »

Sur le plan pratique, le programme inter­entreprises Cinto se déroulera à Montpellier à partir de janvier. Pouvez-vous en détailler les modalités ?

Ophélie Laboury-Barthez : « Il comprendra des séances collectives : 5 journées dans l’année, en plénière, durant lesquelles les entreprises échangeront. Il s’agira d’un temps d’inspiration et de mise en pratique. Il y aura également un temps de coaching opérationnel individuel en entreprise. Et nous donnerons des outils aux participants : cahiers de tendances, bonnes pratiques… »


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A qui s’adresse cet accompagnement ?

Ophélie Laboury-Barthez : « Cinto est destiné aux dirigeants de PME, de PMI, d’ETI, aux porteurs de projets qui veulent se structurer, mais aussi aux directeurs de recherche et développement et aux directeurs de la croissance. L’idée est de sortir de l’entreprise pour travailler sur ses services. »

Que retenez-vous de votre participation à la commission de normalisation ISO de l’Afnor ?

Ophélie Laboury-Barthez : « Un échange collaboratif, un premier pas pour mettre en valeur l’importance de l’innovation dans la croissance des entreprises. Il s’agit de faire passer de « j’innove » à « on innove ensemble ». »

L’innovation est-elle réservée à certains plus qu’à d’autres ?

Ophélie Laboury-Barthez : « Actuellement, on est en train de changer de point de vue sur l’innovation : elle ne passe pas que par les grands groupes ou les start-up. Tout le monde est en capacité d’innover et en a le devoir à son échelle. S’approprier l’expérience des autres permet d’avancer et de grandir. Chez Myriagone Conseil, nous aidons les personnes et les entreprises à grandir. »

Propos recueillis par Virginie MOREAU
vmoreau.hje@gmail.com

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