Où en est la gauche alternative?
Chers amis de la gauche alternative,J'étais à la manif , à Montpellier, aujourd'hui. Nous…
Chers amis de la gauche alternative,J’étais à la manif , à Montpellier, aujourd’hui. Nous n’étions pas aussi nombreux que nous aurions dû l’être mais surtout des dizaines de groupuscules groupusculaires s’échangeaient leurs tracts respectifs avec des sourires idiots.
Pas de risque d’avoir le même tract, chacun le sien et le capitalisme sera bien gardé. Un lycéen a bien résumé ce désastre: “On dirait des équipes de foot!”
Cela peut-il durer? Le stand de signatures pour défendre la laïcité était tenu par PRS, les CUAL glissaient leur journal R-Evolutions, les Alter 34, groupuscule anarchisant issu des CUAL, diffusaient leur tout premier tract dans lequel ils annoncent leur création et partout ailleurs, dans la manif, la LCR et le PCF et leurs divers syndicats associés, arboraient force badges au couleurs idoines. Jamais, la
gauche anticapitaliste n’a été aussi désunie. Et que nous propose-t-on?
De signer un énième appel… que je signe bien sûr.
Comment ne pas être d’accord avec l’appel de Politis quand on s’est battu dans les CUAL avec conviction et courage? Mais avant d’aller parlementer avec des représentants de parti qui se gobergent sur les écrans dans des émissions cliquantes et ridicules, gardons la tête froide… et le coeur aussi.
Car il faut se souvenir que la LCR et le PCF ont une responsabilité énorme dans l’échec des CUAL, et dans tous les échecs répétés de la gauche alternative à l’échelon des élections locales.
Je le dis et je le répète, même les serpents chassent en bande quand la proie est trop grosse. Nous devons donc aller à NPA (et pas à Canossa) en bande, autrement dit en groupe, en association, pas en
tant qu’individu.
L’individu est une figure de droite, il incarne tout ce que je déteste. Je crois à l’idée de la fédération des forces, à l’action collective. C’est bien l’addition de nos ambitions qui a fait la richesse des CUAL et qui a fait si peur aux partis traditionnels.
Aucun intellectuel, fut-il le plus respectable, n’a le pouvoir de porter la parole de la multitude sans un trahir l’essence même. Si nous avions laissé les intellectuels s’emparer des CUAL, ils se seraient arrangés entre eux parce que c’est humain, parce qu’ils auraient voulu sauver ce qui semblaient à leurs yeux, l’essentiel. Or, un peuple et un individu ont une définition assez différente de l’essentiel. Je me souviens de la violence des échanges entre les intellectuels parisiens et les membres lambda des CUAL de province, dans la salle bondée de Bobigny. J’ai personnellement affronté Yves Salesse pour qui j’ai le plus grand respect mais ce jour-là nous n’avions pas la même définition de l’essentiel.
Aujourd’hui, l’essentiel pour le peuple français, il le démontre à chaque élection, c’est de pouvoir enfin voter pour une gauche de transformation sociale. Notre responsabilité est donc de créer les conditions de l’UNITE mais aussi de l’unité dans le respect des différences. Je ne veux pas adhérer à la LCR même si elle s’appelle NPA (un sigle affreux) mais j’ai vraiment envie de participer à construire le levier qui produira la grande fédération de forces, le parti-mouvement que le peuple attend.
Discutons avec les AUTRES, tous les autres de la gauche. Allons-y en groupe, un individu pourrait être tenté d’accepter un poste de conseiller, de député européen, de je ne sais pas quoi. L’individu est
fragile, le groupe est fort.
Partout où c’est possible, désignons des délégués (tournants) pour aller voir les AUTRES (NPA, PRS, communistes unitaires, etc.). Le temps presse, Sarkozy est en train de détricoter notre système social, lorsqu’il en aura fini, ils nous restera un champ de ruines et beaucoup de pauvres.
A bientôt
Geneviève Sabathé