Photo : les rencontres irréelles d’Annamaria Belloni
L’Italienne Annamaria Belloni a réalisé en 2018 une série photographique pleine de grâce, appelée…
L’Italienne Annamaria Belloni a réalisé en 2018 une série photographique pleine de grâce, appelée Supernatura, sur les relations entre l’Homme et la nature. Celle-ci fait l’objet d’une exposition jusqu’au 14 mars à la Galerie Annie-Gabrielli, Annamaria Belloni ayant eu l’occasion de montrer son travail à la galeriste à de multiples reprises ces dernières années, notamment lors des Boutographies et des Rencontres d’Arles, aux lectures de portfolios.
Supernatura
Annamaria Belloni excelle à imprégner ses clichés d’une atmosphère très particulière, quasiment irréelle. Elle recrée « une réalité transcendée », selon Annie Gabrielli. En cette période où l’opinion publique s’inquiète du changement climatique, la galeriste estime que la photographe livre « une respiration poétique salutaire » en montrant des moments de symbiose entre l’être humain et la nature. Toutefois, elle sous-entend, dans certains clichés, que la nature pourrait s’avérer menaçante si l’être humain exagérait. Ainsi, dans une chambre, des branchages semblent ramper vers une jeune femme assise sur son lit. Une partie d’entre eux pourraient être maléfiques comme dans les contes de notre enfance. Les autres, parés de fleurs, paraissent inoffensifs et plutôt décoratifs ; ils symbolisent la beauté.
Dans certaines photographies, Annamaria Belloni suggère que la nature reprend vite ses droits. « Elle perdurera après nous ; j’essaie d’être optimiste », dit-elle. Ainsi, la végétation enveloppe une voiture rouillée, abandonnée dans un champ, et dans laquelle un homme a pris place. Situation incongrue s’il en est. La photographe est adepte de ce genre de saynètes inattendues qui captent l’attention.
Dans Supernatura, si l’être humain est évoqué, il n’a pas de visage. On le voit de dos, de loin, ou le visage caché par une fleur. Son identité n’a pas une grande importance. Parfois il n’existe qu’à l’état de trace ou n’est évoqué que par un vêtement, comme cette robe de velours rouge qui flotte parmi la verdure et qui rappelle qu’un jour, une femme élégante est passée par là. Le mystère est entretenu. On ne sait que penser. Tout ceci est fort surréaliste, doux et attirant.
La préadolescence et la rousseur
Annamaria Belloni travaille également sur une série de portraits de préadolescents de 11 à 13 ans. Et sur les personnes rousses. A la galerie, on peut en voir un aperçu. Il s’agit d’une jeune fille que la photographe suit depuis ses 4 ans. Sur le cliché, la jeune fille a 13 ans.
Mais pourquoi s’intéresser aux roux ? «Tout simplement parce qu’ils auront disparu à la fin de ce siècle», indique Annamaria Belloni. Elle tient donc à garder des traces de ces beautés à part.
Annamaria Belloni, bio express
Annamaria Belloni vit et travaille à Piacenza en Italie où elle dirige un studio photo. Elle travaille en tant que photographe professionnelle depuis 1998. Son intérêt se porte sur les portraits et les conditions humaines de nos contemporains. Elle expose dans des galeries et festivals en Italie et à l’étranger. Elle a été directrice artistique de Fotosintesi, festival international de photographie à Piacenza. Depuis 2010, elle enseigne la photographie à Piacenza.
Galerie Annie-Gabrielli, le clap de fin dans ce lieu
En juin aura lieu la dernière exposition, consacrée aux femmes photographes en contrat avec la galerie : Shannon Guerrico, Muriel Bordier, Corinne Mariaud, Sabine Meier et Mami Kiochi. Annie Gabrielli fermera ensuite, son bail arrivant à son terme. Elle cherche actuellement un meilleur emplacement pour installer sa galerie, mais n’exclut pas de s’en tenir aux grands salons de la photo si aucun local ne lui convient.
Virginie MOREAU
vm.culture@gmail.com
Informations pratiques
Galerie Annie-Gabrielli – 33 avenue François-Delmas – 34000 Montpellier – Tel. : 06 71 28 53 24.
Ouverte du mercredi au samedi de 15h à 19h et sur rendez-vous 7/7 jours.