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POLICE - Tous les cinq jours en moyenne, un policier se suicide en France

Tous les cinq jours en moyenne, un policier se suicide en France. Depuis le 1er…

Tous les cinq jours en moyenne, un policier se suicide en France. Depuis le 1er janvier 2019, 50 d'entre eux se sont donné la mort sur l'ensemble du territoire national.

Le mal frappe à tous les âges et à tous les grades de la hiérarchie. Le dernier en date était commissaire divisionnaire, il avait 47 ans.

Des chiffres qui explosent en 2019

La direction générale de la police (DGPN) effectue un recensement précis de ces drames humains. Ils étaient 19 en 2017, 21 en 2018 à avoir pris la décision irréversible et déjà 50 en 2019 !  

Et rien ne semble enrayer le phénomène. Au printemps, le directeur général de la police nationale, adressait une « lettre à tous les policiers de France » insistant sur « l'attention que nous devons porter aux autres ». Il incitait les chefs de service à organiser des” barbecues conviviaux entre collègues “, une initiative mal comprise par les représentants du personnel qui attendent des mesures concrètes plutôt que des “mesurettes”.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, reprenait alors la main en créant une cellule alerte suicide et un numéro vert accesible à tous les fonctionnaires de police en éprouvant le besoin.

Horaires de travail, suremploi et absence de la maison

« Une partie est liée à des problèmes personnels mais l'accumulation d'heures de travail, le suremploi, l'absence de la maison, des conditions de travail dégradées, un manque de reconnaissance, ont des répercussions psychologiques” alerte les syndicats de police

Selon eux, il y a «un manque de tout» dans les commissariats : moyens de protection, véhicules… «Les agents ne se sentent pas toujours soutenus», ajoute-t-il. «Ils ne se sentent pas considérés, se sentent surexploités, jamais un remerciement… Ils se sentent considérés comme des pions, pas comme des fonctionnaires de police qui doivent rendre un service public digne de ce nom

On l’a vu récemment, un policier qui se battait avec un homme au pied d’une cité a été mis à pied. Sa hiérarchie l’a suspendu mais sous la pression de ses confrères, elle a reculé, signe d’une autorité incertaine.

 

Une marche nationale de la colère

Devant l'absence de soutien et de considération de la hiérarchie, les policiers ont décidé d'organiser une marche de la colère le 2 octobre. Le mot d’ordre est suivi par les vingt syndicats de police. « C’est historique. Le dernier appel du genre remonte à 2001. Et si on appelle toutes les organisations à se réunir dans la rue, c’est qu’il est grand temps de lancer le premier avertissement en haut lieu. » lance un syndicaliste.

L'objectif : attirer l'attention des autorités sur l'exaspération qui gagne les forces de l'ordre. 

Parmi les cinq revendications de l'appel intersyndical figure  «une loi de programmation ambitieuse pour un service public de qualité». Sont demandés également «une véritable politique sociale pour les agents du ministère de l'Intérieur», «une réponse pénale réelle, efficace et dissuasive» et «la défense de [leurs] retraites».

Le 2 octobre, il s'agira de «se réunir tous ensemble pour arrêter les belles paroles et qu'on passe une bonne fois pour toutes aux actes», explique l'intersyndicale. «Le gouvernement ne devrait pas sous-estimer le pouvoir de nuisance que nous pouvons avoir si on commence à se mettre en colère».

Un malaise grandissant alors que le mouvement social des gilets jaunes semble vouloir se renforcer dans les prochaines semaines.

 

 

 

 

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