Projet de territoire et nouveau nom pour la CC du Clermontais
Le président de la Communauté de communes (CC) du Clermontais a présenté les grandes lignes du futur projet de territoire. Il sera annoncé en début d’année 2021 à la population. La réflexion collégiale entre les 21 communes se poursuivra durant le 1er semestre 2021. Cette véritable feuille de route via des fiches-actions servira d’appui à la formalisation du futur SCOT du Pays Cœur d’Hérault. « Le projet de territoire doit être aussi un choix de vie », a expliqué Claude Revel.
Le projet de territoire sera annoncé en début d’année prochaine à la population lors du discours de politique générale et de la cérémonie de vœux organisés en version digitale, Covid oblige. « Au fil des années, la CC a accumulé les compétences obligatoires sans véritablement mener une réflexion commune » précise d’emblée Claude Revel. « Nous devions nous doter d’un projet de territoire pour fixer le cadre de nos futures actions communes et donner de la visibilité à ces actions. » La CC du Clermontais regroupe 21 communes et représente un bassin de vie de plus de 27 000 habitants principalement regroupés sur les communes de Clermont l’Hérault, Paulhan et Canet.
Un projet de territoire pour les dix ans à venir
D’où l’idée d’un projet de territoire pour mieux expliquer les compétences de l’institution aux administrés et dresser le cadre de futures actions concertées entre les 21 communes qui le composent. Mais aussi pour permettre un dialogue constructif entre les acteurs locaux et les intercommunalités du pays Cœur d’Hérault.
« Ce projet doit permettre d’affirmer une identité territoriale forte en définissant une stratégie pluriannuelle d’actions pour les dix ans à venir » poursuit le président. Il doit aussi permettre à la collectivité de s’approprier localement les grands enjeux nationaux et internationaux. La stratégie sera finalisée au 1er semestre 2021 dans la concertation. « Rien n’est figé. Les fiches-actions évolueront dans le temps en fonction des besoins et des attentes de chaque commune. »
Nouveau logo, nouveau nom : Salagou Cœur d’Hérault ?
La nouvelle identité visuelle et nominative de la collectivité sera dévoilée en début d’année. « Il est important de s’identifier à une image, à un nouveau nom. » Celui-ci sera retenu collégialement par l’ensemble des élus communautaires et municipaux, et les agents salariés de la CC (250 personnes). Trois propositions ont été émises en interne par les services de la CC. L’une d’elles semble se détacher auprès des élus et a fait une apparition suggestive sur le dossier de presse de la conférence de présentation du projet de territoire.
Salagou Cœur d’Hérault pourrait ainsi être l’une des trois propositions. « Le Salagou est un lieu emblématique de notre idéal de vie : respect de l’environnement et développement maîtrisé pour une grande qualité de vie préservée ». Mais on n’en saura pas plus, Claude Revel privilégiant la concertation aux effets d’annonce.
Concernant le projet de territoire, une première réflexion collégiale a mûri durant les six derniers mois. Elle a fixé les grands enjeux et les objectifs de l’interco. Quatre axes stratégiques ont émergé : Axe 1 : un territoire durable, Axe 2 : un territoire de développement, Axe 3 : un territoire de rencontres, Axe 4 : un territoire de gouvernance.
Une gouvernance redéfinie
Axe 4 : un territoire de gouvernance. Pour cet axe jugé comme le plus important, il s’agit de faire reconnaître le « Pacte de gouvernance » mis en place pour et par les maires, explique Claude Revel. Avec in fine une gouvernance partagée. « Dans les faits, nous allons décentraliser nos réunions intercommunales dans les différentes communes et impliquer davantage les conseillers municipaux, qui sont les meilleurs ambassadeurs de notre collectivité » analyse-t-il. La gouvernance passe aussi par un pacte financier et fiscal (voir l’encadré sur le budget) et le choix collégial des grands investissements à mener sur la prochaine décennie. Le président de la CC veut aussi mettre les secrétaires de mairie dans la boucle consultative. « Le maire et son ou sa secrétaire sont les binômes qui dirigent une commune. Nous allons créer un club des secrétaires pour renforcer le sentiment d’appartenance et favoriser l’interrelation. »
Eau, déchets, transitions
Axe 1 : un territoire durable. Nouveauté pour la CC, une vice-présidente déléguée a été nommée au développement durable. La question de l’eau est au centre de ses préoccupations. Sur ce sujet, la régie intercommunale Interc’Eau fixe parmi ses priorités l’unification de la gestion après 2021. « Sur les 21 communes de notre territoire, 17 sont en régie, 3 en DSP et 1 en DSP particulière. Nous allons uniformiser cela. » Autre action annoncée – basée sur un schéma directeur – la réduction drastique des fuites du réseau de canalisation et l’amélioration sensible du rendement. Avec des économies importantes à la clé. Une autre mesure concernera la pédagogie dispensée aux usagers, avec une forte vision antigaspillage. La question des déchets est l’autre volet du « territoire durable ». Parmi les pistes envisagées : un essai-test de bacs jaunes sur la commune de Canet. « Nous disposons du matériel de collecte ; il n’y aura pas de dépense supplémentaire pour cet essai. » Il sera mis en place en mars prochain et permettra
de valider la généralisation ou non du concept. Pour le traitement des déchets, l’exploitation est assurée jusqu’en 2032 : « il nous reste un casier d’avance pour l’enfouissement ».
Voir ci-dessous la vidéo de notre partenaire presse ecomnews.
Budget par communes : une vision équitable et solidaire
Claude Revel annonce un budget d’investissement par communes et des services réellement mutualisés. La CC pourra investir entre
3 et 3,5 M€ par an sur les six ans à venir. Signe d’une entente solidaire et d’équité, les 21 communes disposeront d’un budget identique – un crédit – à utiliser sur le mandat de six ans. Ce crédit comprendra également l’accès à des services mutualisés, « peut-être gratuits pour les plus petites communes de la CC » indique Claude Revel, qui compléteront cette vision de long terme. Le président évoque par exemple la création d’une police rurale et environnementale portée par la CC, – un service et une expertise pointue que les plus petites communes ne peuvent s’offrir – qui pourrait être mise gracieusement à la disposition des plus petites entités communales de la CC du Clermontais.
La création d’une police environnementale
Le regroupement de plusieurs intercommunalités pour la création d’un grand centre de tri implanté à Saint-Thibéry est confirmé. « Nous y participons à hauteur de 400 000 euros. » La création d’une police environnementale devrait également aider à changer les pratiques, mais par la sanction cette fois, toutefois doublée d’un nouvel effort de pédagogie. Malgré la mise en place des colonnes de recyclage (verre, papier, plastique), l’erreur de tri en amont concerne 40 % des déchets déposés, qui doivent être réexpédiés vers le centre de traitement et d’enfouissement. « Nous avons mis en place 4 ambassadeurs du tri, avec des réunions pédagogiques… Rien n’y fait » avoue Claude Revel, quelque peu résigné. D’où la création d’une police environnementale qui interviendra notamment dans les lieux naturels sensibles. Autre idée, mutualiser la collecte des déchets avec les autres interco du Pays de l’Hérault. « Il est temps d’avoir une même collecte et un même syndicat pour cette collecte » lance le président.
La question du Centre aquatique
Une idée qui pourrait être étendue au centre aquatique intercommunal de Clermont-l’Hérault (axe 3). Après plusieurs modes de gestion, ce qui était au départ un complexe multi-activité est devenu « une grande piscine » constate le président. Ce n’était pas sa vocation originelle. Un cabinet désigné le mardi 22 décembre sera chargé de mener une étude sur les dix années de gestion de l’établissement intercommunal. Les résultats sont attendus pour le mois de février 2021. L’idée est d’en faire un centre aquatique de qualité. « Cet équipement pourrait être porté conjointement avec nous par les Communautés de communes de la Vallée de l’Hérault et du Lodévois-Larzac. Si cela ne devait pas se faire, la participation pour l’entrée au centre des personnes n’habitant pas la CC du Clermontais pourrait passer de 1 € à 5 €. Il serait absurde que les trois intercommunalités ne se rassemblent pas sur ce type de projet » analyse Claude Revel.
« Le Salagou est une belle réserve naturelle, mais bientôt, on finira comme les Indiens. »
Le franc-parler de Claude Revel n’étonnera point ceux qui le connaissent. Il résume la difficulté de développer l’activité touristique sur certaines zones sanctuarisées. L’idée serait de développer une zone touristique nature de 5 à 6 hectares autour de la base nautique existante (axe 3). « Régulièrement, nous avons des demandes d’hébergement que nous ne pouvons satisfaire. Nous pensons pouvoir organiser un tourisme respectueux du site et de l’environnement… C’est un réel besoin pour le territoire, son image, son attractivité et ses finances. »
L’Axe 2, un territoire de développement, s’intéresse plus particulièrement à l’habitat et aux dispositifs opérationnels (OPAH-RU, ORT, PIG, PLH…), au foncier économique, à la requalification nécessaire des parcs d’activités et à la création de tiers-lieux et d’espaces de coworking. L’Axe 3, un territoire de rencontres, est le volet sociétal et social du projet. Il sollicitera le Pôle petite enfance, jeunesse et sport et misera sur la transversalité de l’action culturelle. Le numérique y a sa place, notamment pour accompagner les acteurs du tourisme dans les changements à venir.