Qu'est-ce que la Responsabilité sociale des entreprises (RSE) ?

Depuis dix ans, la RSE se développe de plus en plus ; les dirigeants d’entreprise ont pris conscience de son existence et de sa nécessité. « Quand j’ai débuté ma thèse, le cursus universitaire n’intégrait pas de cours sur la RSE ; maintenant les futurs dirigeants sont mieux formés », estime Rosalie Douyon, docteur en sciences de gestion, professeure à l’EDC Paris Business School. Mais il existe des freins : « Les gens sont plus ouverts qu’avant sur la RSE, mais certains dirigeants ont encore peur des coûts induits. Ils croient qu’elle ne s’adresse qu’aux grandes entreprises et sont réticents, par méconnaissance du concept ». D’où l’importance des conférences, débats ou interventions sur la RSE, qui soulignent l’intérêt qu’elle peut représenter pour le climat social, la productivité ainsi qu’en termes d’image, mais aussi pour remporter des appels d’offres.

Définition

M^e Thomas Gaspar, avocat au barreau de Montpellier, associé du cabinet Charrel et Associés, a co-écrit avec son associé Nicolas Charrel Le livre orange de la commande publique durable (Le Moniteur), et prépare le tome 2 pour ce printemps. Il rappelle que « le développement durable est une forme de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs. La RSE peut être définie comme la contribution d’une entreprise aux enjeux du développement durable en matières économique, sociale et environnementale ».

Selon Rosalie Douyon, « la RSE implique de composer entre les 3 P : ‘profit, people et planet’. ‘People’ car il est important de prendre en compte les dimensions sociale et sociétale en mettant en place un management participatif, en étant attentif à la santé des salariés, en orientant le management sur l’humain. L’idée est que les entreprises soient un lieu d’épanouissement pour les salariés afin qu’ils s’investissent plus en retour au sein de l’entreprise. La RSE implique notamment un contact avec les parties prenantes externes via des actions de mécénat, du soutien aux projets du territoire sur lequel l’entreprise est implantée ». La démarche RSE sous-entend que les entreprises peuvent prospérer tout en intégrant l’humain et la réduction des impacts de leurs activités sur l’environnement (en utilisant moins de papier, en économisant l’énergie, en polluant moins, par exemple). Rosalie Douyon insiste aussi sur le volet éthique, très important en matière de RSE. Il s’agit ici d’une éthique de gouvernance visant à mettre de la diversité et à instaurer la parité femmes-hommes dans les postes à responsabilités, à faire participer les salariés aux prises de décisions. « L’éthique est un point crucial ; il s’agit d’être exemplaire également dans la lutte contre la corruption et le respect des droits de l’être humain ; de faire respecter les principes des droits de l’homme non seulement sur le sol français, mais aussi dans les filiales à l’étranger », détaille Rosalie Douyon, qui précise que des audits (reportings) sont réalisés pour vérifier si les entreprises sont responsables.

L’inscription à la webconférence de l’ACE sera très prochainement possible en ligne via un lien diffusé sur les réseaux sociaux de l’ACE. Les personnes intéressées peuvent aussi se manifester directement par mail envoyé à ace.montpellier@outlook.fr. D’autres événements sur la RSE seront initiés par l’ACE dans la continuité de ce premier colloque.