Société — France

Qu'est-ce que le Dark Net ? Quel est son intérêt ?

Deuxième partie de notre série sur le darknet. Le darknet désigne « Un réseau utilisant des protocoles différents de ceux du www et intégrant des fonctions d’anonymat ».

Définition sommaire

Internet est un réseau informatique mondial. Cependant, au sein de ce réseau mondial existe un deep web : la partie immergée, celle à laquelle nous n’avons pas tous classiquement accès, qui regroupe ceux qu’on appelle « les darkonautes ». Le darknet désigne « Un réseau utilisant des protocoles différents de ceux du www et intégrant des fonctions d’anonymat ». Cela permet donc d’accéder en partie à des services identiques à ceux du web classique, mais avec pour intérêt principal d’avoir droit à l’anonymat. Il est en effet impossible de tracer ses utilisateurs. Plusieurs darknets existent sur Internet, les logiciels les plus populaires étant « Tor, Freenet, I2P, ZeroNet, IPZN, ou gnu:net ».

Un contenu illicite

La plupart des contenus illicites qui se trouvent sur ces logiciels consistent en des sites web protégés en théorie par des accès payants, de la contrefaçon de vêtements, d’électronique, de bijoux, des faux billets de banque, des ventes d’armes, des tueurs à gage, des faux chèques, des drogues en tout genre, des possibilités de fraudes, des données personnelles, mais également du trafic humain ou encore des images pédo-pornographiques.

L’usage répandu du bitcoin

Les transactions de ces commerces illicites en ligne sont réalisées par de la crypto-monnaie comme les Bitcoins. Cette monnaie n’est pas illicite dans de nombreux pays, sauf dans les cas de ransomware, logiciel malveillant qui prend en otage des données. Y avoir recours engendre des sanctions prévues par le CNIL ainsi que des sanctions pénales (article 226-17)*.

L’usage légal du darknet

Néanmoins le darknet ne se résume pas à un contenu illégal : beaucoup d’actions demeurent à la fois légales et surtout légitimes. Il convient en effet de rappeler que Tor avait initialement été conçu par le gouvernement américain pour permettre aux agents infiltrés de communiquer sans crainte d’être surveillés. Il est donc possible d’utiliser le darknet pour faire valoir des droits et non forcement pour les contourner. En effet, pouvoir avoir accès à l’anonymat renforce la protection de la propriété privée, liberté fondamentale protégée par la Convention Européenne des droits de l’homme en son article 8**. Ce principe est par ailleurs réaffirmé dans le Code civil français en son article 9 appartenant à la section des droits civils des personnes***.

Permettre la liberté d’expression

De même, beaucoup de connexions au darknet proviennent de pays au sein desquels les populations sont opprimées. On a pu notamment noter une importante connexion durant le Printemps arabe ainsi qu’aux Seychelles. Il est donc possible de penser le darknet comme un accès à la liberté par le biais d’une zone de liberté d’expression, de liberté de presse irréfragable, dans laquelle la menace ne peut exister.

Néanmoins, en dépit des bonnes intentions de certains, les cybercriminels, notamment ceux à l’origine des attaques contre les divers hôpitaux de France, s’y nichent également. Cela fera l’objet du prochain article de cette série. 

* Article 226-17 du Code pénal : « Le fait de procéder ou de faire procéder à un traitement de données à caractère personnel sans mettre en oeuvre les mesures prescrites aux articles 24, 25, 30 et 32 du règlement (UE) 2016/679 du 27 avril 2016 précité ou au 6° de l’article 4 et aux articles 99 à 101 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 précitée est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende”. ** L’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme dispose : « Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance… » *** Article 9 Code civil « Chacun a droit au respect de sa vie privée.Les juges peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l’intimité de la vie privée : ces mesures peuvent, s’il y a urgence, être ordonnées en référé. ». 

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