Entreprises

Repères économiques conjoncturels

Un rebond des défaillances d’entreprises est prévu pour 2019. Après deux années de repli, la hausse des défaillances d’entreprises s’est confirmée en fin d’année 2018, en phase avec le ralentissement de la croissance. En 2019, cette tendance devrait se poursuivre, prévoient les assureurs-crédit.

La santé des entreprises se dégrade : au troisième trimestre 2018, après deux ans de ralentissement (- 7 % en 2017 et 2016), le nombre de défaillances est reparti à la hausse, soit + 2,3 % par rapport à la même période de 2017. Alors que jusqu’à fin septembre 2018, selon les chiffres de l’assureur- crédit Coface, elles ont baissé de 4,5 % (cumul douze mois).

Cet inversement de tendance est corrélé, selon Euler Hermes, autre assureur-crédit, à trois facteurs qui mettent sous pression la trésorerie des entreprises et les fragilisent : le ralentissement de la demande des ménages, la contraction des marges des entreprises, et la hausse des délais de paiement moyens.

Pour Stéphance Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes, les débouchés commerciaux des entreprises sont moins nombreux, impactés par le ralentissement de la consommation des ménages en 2018 (+ 0,9 %, après + 1,1 % en 2017) et de leur investissement (+ 1,6 %, après + 5,6 % en 2017). Et « les marges des entreprises se sont contractées au second trimestre (31,5 %), alors qu’elles étaient assez stables depuis début 2015 (autour de 32 %) ». Enfin, les délais de paiement moyens pratiqués en France se dégradent, alerte l’économiste : « ils atteignaient 74 jours en 2017, soit une hausse de deux jours par rapport à 2016 ».

Toutes les régions concernées

L’augmentation des défaillances concerne l’ensemble de l’Hexagone. En référence au point bas observé en glissement annuel en mai 2018, dix régions enregistrent les hausses les plus rapides en octobre 2018. Parmi les plus touchées : la Corse (+ 7,4 %), le Grand Est (+ 5 %), la Nouvelle Aquitaine (+ 3,8 %), les Hauts-de-France (+ 3,7 %) et l’Ile-de-France (+ 3,4 %). En cumul sur un an, le nombre de défaillances atteignait 54 275 fin octobre 2018. Toutes les entreprises sont confrontées à la vague des défaillances : « le risque d’impayés se renforce sur l’ensemble du territoire » prévient Stéphance Colliac.

Cette tendance haussière, confirmée par la Coface, concerne principalement les TPE réalisant moins de 500 000 euros de chiffre d’affaires. Côté secteurs, les hausses les plus importantes ont été enregistrées dans les transports (+ 19,7 %), notamment les taxis (+ 43 %), l’agriculture et la pêche (+ 15,2 %). Quant à la construction et les services aux particuliers, qui concentrent près de la moitié des défaillances, la situation se détériore avec des hausses respectives de 1,9 % et 8,8 %.

D’après les prévisions d’Euler Hermes, la stabilisation observée en 2018 devrait déboucher sur une croissance des faillites en 2019. Ainsi, le nombre de défaillances devrait, pour la première fois depuis 2015, croître d’environ 2 % en 2019. Une inversion de tendance attendue plus marquée que celle prévue par les économistes de la Coface qui tablent, eux, sur une augmentation de 0,8 % en 2019.

Le climat des affaires a été stable en novembre 2018

Selon l’Insee, le climat des affaires en France est resté stable au mois de novembre. L’indicateur le mesurant, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchande, s’établit à 104 points, au même niveau qu’en octobre. Ce score était toutefois au-dessus de la moyenne de longue période (100 points), rappelle l’organisme de statistique. Les dirigeants se montraient toutefois prudents concernant les perspectives d’emploi, qui se sont légèrement dégradées : l’indicateur le synthétisant a perdu deux points (105 points), dû au repli du solde d’opinion concernant les services (hors travail intérimaire). Dans le secteur industriel, le niveau de confiance des dirigeants a connu un léger redressement, avec un rebond marqué dans l’agroalimentaire et les matériels de transport. Pour le commerce de détail et le bâtiment, il a atteint « son plus haut niveau depuis le début de l’année » : 109 points, grâce à des carnets de commandes bien fournis. Dans le commerce de gros et les services, les dirigeants interrogés se sont montrés plus prudents et ont estimé les perspectives d’activités légèrement moins favorables que le mois précédent.

Romain MILLET, Emma BUTTIN et Raphaël AUDEMA

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