Patrimoine — l'Agglo Hérault Méditerranée

Saint-Valentin : zoom sur un couple mythique agathois, Louise Blot et Emmanuel Laurens

La cantatrice Louise Blot et Emmanuel Laurens vont rester unis près d'un demi-siècle.

(source / photos : Archives Municipales d’Agde – David Mallen)

Entre deux voyages, ils menèrent la belle vie dans la fastueuse demeure Art nouveau qu’Emmanuel Laurens avait fait réaliser à Agde au tournant du XXe siècle.

Louise Blot (1881-1954)

Née à Paris en 1881, Julienne Carré, dotée d’une très belle voix, entre au conservatoire de Paris et prend ainsi son nom de scène comme la plupart des artistes lyrique de l’époque : Louise Blot.

En 1910, Louise Blot tient le rôle principal de l’opéra Manon, de Jules Massenet (adapté de l’ouvrage Manon Lescaut). Elle est alors encensée par les critiques : « Mlle Blot est ingénue, coquette, perverse, folle, passionnée, touchante, suppliante, douloureuse et sans jamais cesser d’être belle. (La Dépêche de Rouen, nov. 1910). »

En 1918, elle participe a une grande production parisienne à l’opéra Garnier ou elle incarne le rôle de Marguerite dans Faust de Charles Gounod. En 1920, elle se marie avec Emmanuel Laurens et s’installe à Agde. La cantatrice s’éteindra en 1954 et avec elle l’histoire d’un couple passionné.

Emmanuel Laurens (1873-1959)

Emmanuel Laurens étudie la médecine à Montpellier. Originaire d’Agde, il aime la littérature, l’art et la fête. À 24 ans, il hérite du cousin de sa mère, le baron de Fontenay et se retrouve à la tête d’une immense fortune : des terres, des entreprises, des rentes, un quai au port de Marseille, des magasins en Afrique et à Ceylan, pour un total de 20 millions de francs-or.

Un an plus tard, Emmanuel Laurens hérite de son père le domaine Belle-Isle et il aménage la maison pour la transformer en château où il mène une vie mondaine. Il veut faire de sa demeure quelque chose d’unique, qui lui ressemble… Il fait les plans lui-même, et utilise des bribes de connaissances glanées auprès de son père et de son oncle, respectivement ingénieur et architecte auprès de la municipalité de Montpellier. C’est ainsi qu’on explique l’étrangeté du plan du château, qui semble avoir subi de nombreux remaniements. Le résultat est déroutant : un assemblage hétéroclite de résidus d’orientalisme, de décorum pseudo-égyptien et de mobilier ultra-moderne réalisé sur commande. Il y fait construire pour la femme de sa vie, Louise Blot, un salon de musique avec un dôme pour que sa voix soit mise en valeur.

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Commentaires

  1. Très bon résumé de l’ancien propriétaire de notre château.

    Si c’est possible, ça serait bien de le mettre sur Facebook, Instagram, etc.

    Merci

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