Faits divers

SERIGNAN - Claude Aldebert, jardinier au caractère bien trempé, fait partie de l’âme du village

Claude est né à Sérignan, rue Raymond Lambert, sa famille est installée dans le…

Claude est né à Sérignan, rue Raymond Lambert, sa famille est installée dans le village depuis plusieurs générations. Il a 3 enfants dont Jean-François qui est électricien pour la Ville, et de nombreux petits-enfants. Leurs photos trônent sur la table de la cuisine : “mon bonheur, c’est d’abord ma famille. J’en suis fier, mais j’en suis fier ! Et puis après, c’est le jardinage.”

A 73 ans, il vit avec sa femme Marie-Françoise dans leur maison située à côté du cimetière vieux, rue de la Tramontane. Ça fait 100 ans tout pile cette année que ce terrain est dans la famille, acheté par sa grand-mère. Et dans ce terrain, Claude entretient un potager bien rempli et 24 arbres. Claude est un orfèvre de la jardinerie, il fait des prouesses. Cette année, son avocatier (un noyau planté à l’abri du vent du nord il y a 20 ans) a fait pour la première fois des avocats, une quinzaine de fruits. C’est assez incroyable pour être noté car normalement, l’avocatier pousse dans des régions bien plus chaudes que la nôtre !

Claude a aussi un magnifique ginkgo biloba mâle dans son jardin, un spécimen de 25 ans qu’il a planté après avoir eu un coup de cœur sur cette espèce lors d’une visite à la bambouseraie d’Anduze. Il est intarissable sur cet arbre : on apprend avec lui que cette espèce est la plus ancienne au monde, avec ses 250 millions d’années, et qu’à la base, c’était un épineux. D’ailleurs, à y regarder de plus près, on peut voir que les feuilles sont composées de dizaines d’épines conglomérées en arc de cercle.

Pour en revenir à notre première récolte d’avocats sérignanais, ce jardinier au caractère bien trempé a décidé de faire comme les catalans qui offrent leurs premières cerises au Président de la république, mais, comme il le dit lui-même : “Le Président, je ne le connais pas, mais le maire oui, alors je lui ai offert mes 4 premiers avocats !” Frédéric Lacas a apprécié le geste d’autant qu’il partage avec lui l’amour des arbres.

Claude a toujours vécu ici : il tenait la graineterie de Sérignan sur le boulevard Voltaire, puis il est parti travailler dans une jardinerie à Béziers et son commerce est devenu un salon de coiffure. Son père, René, avait monté avec deux copains le Club 3e âge le Magnifique, et aimait écrire des poèmes et des chansons sur Sérignan, dont certaines résonnent encore dans la tête de nos anciens.

Claude, lui, faisait partie de l’équipe de rugby de Vendres et a même été Champion de France en 1973 ! Plus tard, il a fait partie des l’équipe des Feux-follets, où il jouait en vétéran. L’équipe a participé 4 fois aux championnats de France  :  de bons souvenirs pour lui et il en rit encore : “On était une bande de joyeux compagnons. Ha, on rigolait, mais on ne gagnait que l’apéro !”

Aujourd’hui, Claude jardine, fabrique une maquette de Formule 1 avec patience et minutie, et aime parler des siens : il a de quoi être fier, tout le monde a réussi dans cette grande famille. Il raconte entre autres anecdotes le fait que sa petite-fille sérignanaise Mathilde, a “une tronche comme ça” : il est vrai qu’elle a eu l’an dernier le bac S avec mention très bien !

Claude aime les gens qui n’ont pas la grosse tête, la gentillesse des gens simples. Et enfin, notre homme est taquin, il fait des blagues et reste imperturbable : lard ou cochon ? Demandez-lui donc à l'occasion ce qu’est cet arbre dont il parle naturellement, le fameux “Cinfranier” qu’il envisage de couper…

Claude est un personnage, “une figure” comme on dit ici, il raconte l’histoire de Sérignan, il fait partie de l’âme de notre village si attachant et singulier.

D'ailleurs, c'est son père René qui avait écrit dans l’une de ses chansons : “Ha, qu’il est beau mon village, Sérignan, oui Sérignan”.

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