SERIGNAN - Jean-François Santos : le pompier poète
Jean-François Santos a 59 ans. Pompier à l’aéroport Béziers Cap d’Agde, et pompier volontaire…
Jean-François Santos a 59 ans. Pompier à l’aéroport Béziers Cap d’Agde, et pompier volontaire aux casernes de Sérignan et de Valras depuis 42 ans, c’est un Sérignanais de toujours que tout le monde ici surnomme “Nano”.
Jean-François aime aider les gens, c’est dans ses veines, mais il a aussi un talent : il écrit des poèmes. Il en a rédigé des dizaines et des dizaines, c’est un besoin pour lui : “J’ai commencé à écrire en 2004, ça m’a pris d’un coup, j’ai eu envie et besoin d’écrire. Je me couchais avec une feuille et un stylo à côté du lit, pour exprimer sur papier tout ce que j’avais en tête….” Et il en a des choses en tête, car il est sensible et empathique. Il nous dit aimer “se mettre dans la peau de ses personnages”, comme lorsqu’il devient cette jeune fille mal dans son corps qu’elle pense si gros ou cette mamie qui parle de son seul compagnon, son chat Félix.
Jean-François explore de très nombreux sujets dans son large recueil de poèmes. L’amour, bien entendu, un moteur puissant qui meut et émeut ce grand romantique, son fils Nathan qui “illumine sa vie”, mais aussi notre histoire, notre terre ou nos racines. Il raconte par exemple le boulanger, le vigneron, le rugby, Georges Brassens, le temps qui court…
Jean-François partage parfois ses textes sur son profil Facebook. Ses amis l’y encouragent, ils aiment le lire. Il a gagné une dizaine de Prix, mais ça n’est pas son but, ces Prix sont juste des récompenses qui le rassurent. Par contre, il aimerait que ses textes soient chantés, devenir parolier… “Ça, ça m’aurait plu !”
Ce poète sérignanais se questionne beaucoup et essaie d’apporter du sens aux choses, à la vie. C’est un homme qui s'avoue anxieux mais qui préfère cultiver le bonheur, donner de l’espoir aux gens, ajouter de la beauté au monde. Une sorte de grand gaillard au cœur doux, un rugbyman tendre.
Aujourd’hui, nous partageons avec vous l’un de ses poèmes qui est à nos yeux un bel hommage à une profession particulièrement impactée par la crise :
Le café
Qu’il soit de la paix, du centre, de l’avenir,
au décor de lambris doré ou mur délavé,
Lieu de vie, de rencontres, de fête, d’amitié,
parfois exutoire d’âmes en peine.
Avec tous ses piliers,
il est rare d’en voir un s’effondrer.
Un endroit où même sans courant d’air
peut s’attraper un rhume de comptoir.
De tous les coins de l’hexagone,
à l’heure de l’apéritif,
appuyé sur son zinc,
levant le verre de l’amitié,
le monde y est refait.
Mélange d’anarchie, ragot et vérité,
par toutes les classes de la société.
Cet espace sans racisme où se côtoient
petit noir, jaune, rouge, blanc limé.
Pour tous un jour y avoir été,
à la condition d’être modéré.
L’homme qui le fréquente
ne peut être mauvais.
Santos JF