SETE - Les Journées Paul Valéry du 23 au 25 Septembre 2016 : Demandez le programme !
À la différence de poètes plus anciens, Paul Valéry, n’a pas proposé de vision…
À la différence de poètes plus anciens, Paul Valéry, n’a pas proposé de vision scienti que globale du monde. Mais, bien que, dans l’enfance, ses faiblesses en mathématiques l’aient dissuadé de présenter l’École navale, il a éprouvé pour les sciences un intérêt constant et a su, au fil du temps, se construire une culture scientiffique personnelle, quia fait de lui un authentique amateur éclairé. Par la suite, sa notoriété et ses fonctions officielles, dans les cercles de la Société des Nations ou encore à l’Académie française, lui ont donné l’occasion de rencontrer les meilleurs esprits dans de nombreux domaines scientifiques, et en particulier dans celui des sciences physiques, tel Albert Einstein ou encore Jean Perrin. Déjà frappés par le brio de la conservation de Valéry, les plus grands savants ont été étonnés par la pénétration de ses analyses et sa capacité prospective.
Hors des circonstances que favorise la sociabilité active de Valéry, sans doute les sciences rencontrent-elles
en profondeur une réflexion personnelle, qui le conduit parfois aux limites de la métaphysique, aussi bien dans les notes des Cahiers que, de manière peut-être plus surprenante, dans son œuvre poétique. Produits de l’activité de l’esprit, les sciences lui apparaissent en e et comme une ressource de méthodes valides qui peuvent être utiles dans sa tentative pour formaliser le fonctionnement de la conscience placée en interaction avec le corps et le monde.
La pensée de Valéry n’est donc en rien détachée du réel. Il a eu au contraire lui-même le souci de favoriser la diffusion des connaissances et d’œuvrer pour mettre en place à l’échelle européenne une société des esprits.
Après la Première Guerre mondiale, il fait un constat : il existe une crise de civilisation qui est au fond une crise de l’esprit. L’activité scienti que s’est en e et à ce point accélérée que les hommes de la modernité sont placés dans une situation inédite et sont confrontés à des questions d’une nouveauté radicale, auxquelles il leur est difficile de répondre. Lui-même inquiet face à un savoir qui gagne en abstraction et qui engendre beaucoup d’incertitudes, Valéry analyse les répercussions de la crise aussi bien sur les domaines de la politique et de la morale que de l’éducation. Il ne prétend jamais usurper la place de l’homme d’action qui élabore un programme dans l’espoir de changer le réel. Mais, comme écrivain et penseur informé des sciences – le fait est assez rare pour être à nouveau relevé –, et en un temps où la brutalisation des sociétés conduisait certains à des simpli cations redoutables et violentes, il réa rme la valeur de l’esprit dans une crise dont l’esprit est la cause et dont
il est aussi l’unique solution.
En cela, la pensée de Valéry s’inscrit aujourd’hui encore dans une réelle actualité.
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