Collectivités — Sète Agglopôle Méditerranée

Sète : l'innovation au service de la protection du littoral

Sète Agglopole Méditerranée innove à nouveau en testant l’expérimentation de la solution Géocorail pour constituer une protection naturelle. Explications

Début mai dernier, la première expérimentation à base de coquilles d’huîtres était lancée (lire notre article). Cette démarche de lutte contre l’érosion du littoral, Sète Agglopole Méditerranée l’a entrepris en 2007. Ce projet de sauvegarde a été désigné pilote au niveau européen. En plus du déplacement de la route permettant à la plage de retrouver sa profondeur et son fonctionnement naturel, cet aménagement comprenait notamment la pose de « boudins » géotextiles immergés afin de freiner la force des vagues avant qu’elles ne déferlent sur la plage. Cette solution douce et innovante dont la grande efficacité a été prouvée scientifiquement par une étude du BRGM a permis à la plage de retrouver son étendue initiale, voire de gagner quelques mètres sur la mer.

Une solution pour contrer la vulnérabilité des atténuateurs de houle

Ces atténuateurs de houle ont montré leur efficacité en matière de lutte contre l’érosion, mais leur vulnérabilité a aussi été mise en exergue face aux agressions des plaisanciers en infraction par rapport aux interdictions de navigation dans la zone. En effet, les géotubes sont des ouvrages fragiles. Constitués d’une enveloppe géotextile, ils peuvent se déchirer en raison de chocs provoqués par les quilles des bateaux. Géocorail a travaillé sur un moyen de renforcer ces tubes et l’entreprise a développé un géotextile intégrant des fils de métal permettant la conductivité et ainsi la croissance du matériau dessus.

Trace bleue et dechirures dans le geotextile
Trace bleue et dechirures dans le geotextile

Deux solutions sont expérimentées à Sète:
• La première solution consiste à polariser un tube en entier pour le recouvrir de Géocorail. Le géotextile sera renforcé sur le dessus du tube qui est la zone la plus souvent déchirée.

• La seconde est un matelas utilisant la technologie Géocorail qui sera posé sur un tube traditionnel.

Le géocorail a besoin d’électricité pour se former. Les deux solutions installées au large utiliseront un système d’alimentation autonome. Le système fonctionne comme une pile avec une cathode qui est le textile conducteur et une anode placée en face.

Des supports d’anodes déportées éco-construits

La société Seaboost a fourni deux types de solutions d’éco-conception :
• Des corps morts formés par des récifs artificiels obtenus en impression 3D béton qui assurent l’accroche des systèmes d’alimentation du procédé Géocorail à côté des géotubes, tout en créant un habitat pour des espèces locales à enjeu et notamment les espèces assurant annuellement des migrations mer-lagune.

• Un dispositif biomimétique des herbiers qui sera déployé sur et à proximité des corps morts et des géotextiles et portera en particulier des fonctionnalités de nurserie.

Seaboost est une entreprise d’ingénierie écologique spécialisée dans la conception de solutions clé-en-main de restauration de la biodiversité marine.

Un suivi écologique permettra de quantifier les performances des dispositifs en termes de colonisation et de fonctionnalités écologiques fournies (habitat, zone de nurserie, de reproduction…) et d’évaluer ainsi la plus-value de recourir à des solutions de génie écologique pour la maitrise de l’érosion.

Un partenariat public privé

Le budget total de l’opération s’élève à 430K€ HT. Sur ce montant, 93K€ sont apportés par Sète Agglopole Méditerranée. Le solde 337 K€ HT est le montant du marché de R&D conclu avec le groupement GEOCORAIL – TRASOMAR. Cette opération emblématique dans le cadre du Contrat de Transition Ecologique a fait l’objet de diverses demandes de subvention, toujours en cours d’instruction.

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