Culture & Loisirs — Sète

Sète : une 15e édition d'ImageSingulières plus resserrée mais toujours loin des clichés

Le festival de la photographie documentaire revient du 18 mai au 11 juin dans une version plus adaptée aux contraintes économiques mais toujours aussi détonante dans sa proposition.

ImageSingulières, c’est plusieurs lieux d’exposition, différentes temporalités,  37 263 visiteurs l’an passé et des propositions loin des clichés de la photographie documentaire. Même si le festival a dû réduire la voilure cette année sous la contrainte d’un contexte économique peu favorable à la dépense, il propose toujours un panel de photographes propres à bousculer les yeux et les idées.

Plus petit mais toujours gratuit

Baisse des subventions (sauf celle accordée par la Ville de Sète, 80 000€ en 2022), inflation, augmentation des coûts liés à la masse salariale… Pour faire face à la situation, le festival s’adapte. Il réduit sa dimension pour sa quinzième édition (exit l’immense Chai des Moulins) mais étend sa durée d’une semaine cette année. Et maintient sa gratuité. “L’économie de la culture nous oblige chaque année à inventer une nouvelle histoire pour que notre événement perdure. Nous nous devons de refléter le monde en images sans omettre de rester fidèles à nos fondamentaux : l’ouverture à tous les publics en maintenant la gratuité, et la convivialité qui est notre seconde nature”, indiquent le directeur artistique Gilles Favier, et la directrice du festival Valérie Laquittant.

Au cœur de Sète, autour du monde

Le festival sera ainsi plus concentré cette année, placé au coeur de Sète, mais toujours à l’écoute de son époque et de la planète. “À ImageSingulières, nous avons l’habitude de prendre le pouls du monde qui nous entoure”, indiquent les responsables.

Cette année, la résidence a été confiée à Lorenzo Castore, “une figure marquante du nouveau documentaire, qui va nous livrer, à la salle Tarbouriech, une version sensible du portrait de Sète que nous tentons de construire année après année. Ce sera le seizième livre de la collection, toujours coédité avec Le Bec en l’air”.

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“Aristide et Face aux verrous d’Henri Michaux”. © Lorenzo Castore.

“Eustasy” dans les jardins de Paul-Valéry

Felipe Fittipaldi, lauréat du Grand Prix ISEM 2022 (ImageSingulières-ETPA-Mediapart), habitera jusqu’à la fin septembre les jardins du musée Paul-Valéry avec Eustasy, une “fresque épique” sur la montée des eaux le long de la côte atlantique du Brésil.

Après le musée de la Photographie de Charleroi, la grande rétrospective de Michel Vanden Eeckhoudt posera ses valises dans la Chapelle du Quartier Haut pour la durée du festival. Un hommage à “ce photographe majeur, en prise avec le réel et ardent défenseur du noir et blanc”.

Six expos au Centre photographique documentaire jusqu’en août

Au Centre photographique documentaire, le travail de six photographes sur les territoires français de la “Grande commande” de la BNF, initiée par le ministère de la Culture, sera présenté jusqu’au 6 août : Valérie Couteron, Pierre Faure, Stéphanie Lacombe, Richard Pak, Kourtney Roy et Frédéric Stucin avec une sélection de leurs projets respectifs.

Photo de la série
Photo de la série “Somme Tout. E” de Stéphanie Lacombe.

Au Cyclo, un ancien studio photographique transformé en lieu d’exposition pour ImageSingulières pour la première fois, accueillera les oeuvres de Rodrigo Gomez Rovira. Ce photographe chilien a vécu le coup d’État de Pinochet il y a tout juste cinquante ans, lorsqu’il était jeune garçon. “Il se souvient de ce déracinement qui l’a amené en France et qu’il nous conte à sa manière, avec ses archives et celles d’autres acteurs de ce drame, ce pan de l’histoire de son pays.”

Deux espaces à Bouzigues et Balaruc-les-Bains

Au Jardin antique méditerranéen de Balaruc-les-Bains, Natela Grigalashvili, qui vient de Géorgie, proposera sa série Village of the mice, “un récit sur les traces de son enfance dans son village natal de montagne. Une chronique noir et blanc tout en souvenirs précieux”.

Enfin, au Musée ethnographique de l’étang de Thau à Bouzigues, Éric Garault reviendra sur ses pérégrinations chez les petits paysans du Minas Gerais, région peu connue du Brésil où la vie s’organise autour de l’agriculture et de paysages somptueux.

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“Cigarette de paille”. Sítio da Limeira, Juiz de Fora, mars 2017. Mariana roule ses cigarettes dans de la paille de maïs. © Éric Garault / Pascoandco.

Informations pratiques

L’accès à l’ensemble des expositions est gratuit, celui au Musée ethnographique de l’étang de Thau et au Jardin antique méditerranéen est gratuit jusqu’au 22 mai, puis payant à partir du 23 mai (3, 50€), tarif réduit sur présentation d’un coupon en téléchargement sur le site d’ImageSingulières.

Horaires des expositions. Centre photographique, Salle Tarbouriech, Cyclo : de 14h à 19h, fermés le lundi. Chapelle du Quartier Haut : de 10h à 18h, fermée le mardi. Musée Paul-Valéry : de 10h à 18h, fermé le lundi. Jardin antique méditerranéen et Musée de l’Étang de Thau : de 10h à 12h et de 14h à 18h, fermés le lundi.

Horaires spécifiques pour les week-ends de l’Ascension et Pentecôte (jours fériés inclus) : Centre photographique documentaire : de 10h à 19h. Salle Tarbouriech et Cyclo : de 12h à 19h.

Accueil du festival au Centre photographique documentaire au 17, rue Lacan à Sète.
Tél. 04 67 18 27 54 ; mail : info@imagesingulieres.com ; site : www.imagesingulieres.com.

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