Entreprises

Sophie Garcia (Medef Occitanie) : « Nos deux jambes économiques sont cassées »

Trop de centralisme et de bureaucratie. Pour la présidente du Medef Occitanie, la crise du Covid-19 est un révélateur des maux français.

« Pour prendre les décisions-clés, par exemple sur les stations de ski ou la logistique de déploiement du vaccin, il manque un conseil formel, qui réunisse les représentants de l’économie, les Régions, l’Armée, le gouvernement et les experts santé », lance-t-elle à Montpellier, le 20 janvier. Elle s’inquiète du retard pris en matière de vaccination. « Chaque jour de perdu, c’est un jour de perdu pour la reprise. »

En 2021, le Medef Occitanie entend contribuer à la rédaction d’un « vrai plan de relance pour les PME. Aujourd’hui, il y a certes un plan, axé sur la réindustrialisation, la transition écologique et la R&D. Mais il faudra aussi mobiliser l’épargne des particuliers, qui va monter à 200 milliards d’euros ».

Humanisme économique

En Occitanie, « nos deux jambes économiques, l’aéronautique et le tourisme, sont cassées ». Des pans entiers sont encore « sous perfusion d’aides. Quand l’économie sera déperfusée, on verra ceux qui tombent. Pour l’instant, l’interrogation reste totale. Mais l’économie résidentielle, très présente en Occitanie Est, va payer un lourd tribut ».

Autre point à suivre en 2021 pour le Medef, « l’appauvrissement des patrons de PME et l’augmentation de leur détresse mentale ». Les capacités de rebond semblent hypothéquées. « Entre deux mois de confinement au printemps et bientôt un an de crise sanitaire, l’état d’esprit des dirigeants s’est dégradé », souligne-t-elle. Idem pour les managers, « perdus » entre la gestion des équipes en télétravail, les risques de PSE et le manque de visibilité.

Dans ce contexte explosif, beaucoup d’opportunités de rachats se dessinent, « en espérant que les agents économiques jouent la prise de risque ».

Sophie Garcia, dirigeante de PSL (sécurité incendie, 30 salariés) à Toulouse, sera enfin vigilante sur « les capacités d’emprunt des entreprises. Les banques ont ouvert les vannes pour les PGE, des produits qui ne leur rapportent rien, et ont mobilisé leurs ressources. Elles reviennent aujourd’hui à leur métier, qui est de limiter le risque et de gagner de l’argent ».

Un espoir, notamment pour l’économie héraultaise, très touristique : « Tout peut aller vite dans l’autre sens. Le taux de capacité des hôtels est ici élevé. En cas d’amélioration de la situation sanitaire, on peut assister à un rebond rapide et significatif. Beaucoup de gens ont de l’épargne et veulent prendre l’air. Je ressens aussi une forme d’humanisme économique, une volonté presque morale de faire travailler les bars, restaurants, hôtels… de la région. »

Hubert VIALATTE

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