TOURISME - Après son passage sur M6, Jean-Marie Bédrines, patron du Camping Mer et Soleil au Cap d'Agde livre son analyse sur la saison
Jean-Marie Bédrines tient le camping Mer et Soleil au Cap d'Agde depuis 26 ans. Après…
Jean-Marie Bédrines tient le camping Mer et Soleil au Cap d'Agde depuis 26 ans. Après son passage dans l'émission capital de M6 ( à revoir en replay sur M6.fr), il livre son analyse sur télé star sur cette saison qui s'annonce difficile.
Êtes-vous optimiste au sujet de cet été ?
Jean-Marie Bédrines : Ni optimiste ni pessimiste. Je tiens compte des réalités. Nous faisons toujours face à des restrictions et à des obligations vis-à-vis de nos clients. Nous appliquons des règles simples : sur leur emplacement et dans leur mobile-home, les vacanciers font ce qu'ils veulent. Sur les emplacements communs, ils doivent garder la distance de sécurité ou porter masque ou visière. Dans les endroits clos, ils doivent porter un masque. C'est contraire au comportement habituel des vacanciers et ça se ressent. Les gestes barrière sont parfois peu respectés. Nous n'allons pas “faire la police”, mais il faudra constamment rappeler les mesures sanitaires.
Où en sont vos réservations ?
Nous n'avons enregistré qu'un tiers des réservations habituelles. 2021 ne sera pas non plus une bonne saison. Et s'il y a une deuxième crise, je doute que la Banque européenne refasse fonctionner la planche à billets et que nous bénéficiions des mesures qui nous ont permis de tenir, comme le chômage partiel et les reports d'emprunt.
De quoi avez-vous besoin pour sauver votre année ?
Que la Covid s'en aille ! Mais je n'y crois pas. Il nous faut aussi des clients confiants, qui respectent les règles sanitaires et profitent de leurs vacances, même s'ils ne retrouvent pas la même liberté, les mêmes activités.
Allez-vous augmenter ou casser vos prix ?
Ni l'un ni l'autre. Mais ce n'est pas le prix qui empêche les gens de venir, c'est plutôt la peur, le retour au travail ou les pertes financières liées à la crise.
Et le manque d'animations ?
C'est vrai, organiser des soirées ou des jeux interclients est impossible. Le camping est une propriété privée. Si des gens se regroupent d'eux-mêmes autour d'un transistor, ils sont responsables. Si nous organisons une soirée où les gens se regroupent, nous sommes responsables. Mais nos clients se déplacent aussi pour la Méditerranée, la qualité de notre hébergement, notre parc aquatique, nos services…
Face à une telle crise, regrettez-vous de tenir un camping ?
(Rires. ) Non ! Tenir un camping, ce n'est pas seulement aimer le camping, c'est aussi un état d'esprit. J'aime créer et investir. Pour moi, une entreprise est comme un bateau. Quand il y a une tempête, le capitaine est sur le pont et commande la manœuvre, il doit prévoir et réfléchir. Il faut avoir les bonnes réactions face aux nouvelles problématiques et amener toute son équipe avec soi pour aboutir au meilleur résultat possible. On verra si j'ai été un bon capitaine fin septembre.