Justice — Montpellier

Un magnétiseur condamné à 11 ans de prison pour 3 viols et 14 agressions sexuelles 

Gilbert Gréaux, propriétaire de 79 ans d’un domaine viticole à Saint-Jean-de-Fos, était jugé par la cour d’assises de l’Hérault depuis lundi 2 décembre. Son procès s’est terminé ce jeudi 5 décembre en début de soirée, sous le regard attristé de sa femme. Réactions.

La peine est lourde : 11 ans de prison ferme pour avoir commis trois viols et 14 agressions sexuelles. Gilbert Gréaux, 79 ans, retourne donc en détention après une semaine de procès éprouvant, tant pour lui que pour les 17 plaignantes. Même s’il écope de deux années en moins de prison que lors du premier procès qui s’était tenu en son absence en 2022, et qui avait été repris à zéro suite à son arrestation en 2023, et à son extradition des Etats-Unis où il résidait avec son fils et sa femme.

Gilbert Gréaux était poursuivi pour avoir commis trois viols et 14 agressions sexuelles entre 2013 et 2015 dans son domaine viticole à Saint-Jean-de-Fos, lors de séances individuelles de magnétisme avec 17 femmes différentes – qui ne se connaissaient pas avant le procès de 2022.

Toutes ont décrit un mode opératoire similaire : le guérisseur autoproclamé invite une femme à une séance individuelle de soins et d’harmonisation des chakras où il exige qu’elle soit nue, après un dîner alcoolisé et une séance d’hypnose collective dans son château transformé en table d’hôte. Toutes les femmes ont décrit des agressions sexuelles, voire des viols, où il a touché leurs parties intimes. Lui s’est défendu en expliquant que ses gestes donnaient une sensation de toucher mais qu’il n’a jamais posé les mains sur elles.

“Reconnues comme victimes”

« Nous avons été reconnues comme victimes, quelque soit la peine », lance l’une des plaignantes à la sortie de la salle d’audience en début de soirée ce jeudi 5 décembre, soulagée que le verdict ait été rendu un jour plus tôt que prévu. « J’étais nerveuse au moment du délibéré, j’avais un noeud dans le ventre. Mais finalement je suis heureuse que ça se termine enfin », rebondit une autre femme. Une troisième pose sa main sur son épaule : « C’est super qu’on se soit soutenues toute cette semaine qui était longue, lourde et pesante ». 

« Il n’y avait jamais eu de confrontation pendant l’instruction. Les plaignantes ne l’avaient jamais revu depuis les faits qu’elles dénonçaient donc ça, ça a été difficile pour elles », réagit Me Bar, avocate de quatre plaignantes, juste après le délibéré.

“Un sentiment d’injustice”

L’ambiance n’est pas la même à l’autre bout du hall de la cour d’assises, où Josette Gréaux attend la sortie des avocats de son mari. « Je crois mon époux, j’ai un sentiment d’injustice et je suis déçue », glisse-t-elle, les larmes aux yeux. La femme de 79 ans se demande comment elle va gérer les allers-retours en prison pour aller voir son mari qu’elle trouve « diminué » depuis son arrestation un an plus tôt. 

« Sans surprise, on s’attendait à une décision de condamnation. Pour nous ce qui était important, c’était la peine. La première était de 13 ans, cette fois-ci elle est moins forte. Il n’y a pas de sûreté spéciale donc ça va permettre à ce vieux monsieur de pouvoir bénéficier, je l’espère, assez rapidement d’un aménagement de peine et de pouvoir terminer ses jours en dehors des murs de la maison d’arrêt », commente son avocat Luc Abratkiewicz qui plaide déjà pour une liberté conditionnelle de son client.

« C’était un procès difficile car il était dans le déni, même s’il a fait de gros efforts et qu’il a reconnu la douleur et la souffrance des victimes », explique le conseil, qui pense que son client n’envisage pas de faire appel alors que ce procès était déjà “éprouvant pour lui“.

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