Droit

Une motion contre la Décharge de la Valasse ou Pour la Torche à Plasma ?

Une motion contre la Décharge de la Valasse ou  Pour la Torche à Plasma…

Une motion contre la Décharge de la Valasse ou  Pour la Torche à Plasma ?  Par Antoine Allemand et Didier Denestebe pour le Parti Agathois.

La dernière réunion du conseil de la communauté Hérault Méditerranée a connu une affluence inhabituelle liée à l’arrêté préfectoral décrétant d’utilité publique le projet d’éco pôle de la Valasse; elle a été l’occasion pour notre président-député-maire d’affirmer sans langue de bois son ressenti profond face à l’autorité préfectorale.  «  La méthode employée par le Préfet ne me plait pas. »

AVE les uns et pas les autres

Après les quelques préambules habituels, la séance est réellement ouverte par le député sur un magnifique « Je vous salue Bessanais, Bessanaises qui sont nombreux ce soir ». Les nombreux autres présents étant occupés à relever les fautes de construction grammaticale sont eux dispensés du salut présidentiel.
Notre maire est alors tout heureux d’annoncer aux habitants de la « collectivité réceptacle » qu’il va proposer le vote d’ « une motion relative au projet d’éco pôle ».
Ce projet, affirme-t-il, il l’a appris « comme les populations », par voie de presse ( ?) et le Préfet ne l’a pas plus consulté que « mon cher Robert » (  Robert Raluy, maire de Bessan)…
On pourrait donc, lorsqu’il écrit par ailleurs que son siège de député lui ouvre toutes les portes et lui permet de pouvoir aborder les plus hautes instances de la République, légitimement se demander pour quoi faire ?

La Valasse dans la mélasse

S’en suit une longue intervention où il est difficile de distinguer ce qui appartient au texte même de la motion et ce qui fait partie du commentaire du rapporteur.
Cependant, il en ressort clairement qu’il y a « nécessité de mettre en place le schéma départemental d’élimination des ordures ménagères ». S’appuyant sur « la délibération du conseil municipal de Montblanc, la délibération du SIVOM, celle du conseil municipal de Vias et celle du conseil municipal de Bessan », et ( oubliant qu’il s’était opposé au vote d’une motion lors du dernier conseil municipal d’Agde ), le président déclare que le projet de la Valasse ne correspond pas « au principe de précaution », n’est « pas une solution fiable…et n’apportera que des nuisances. »
Jusque là, rien que de très consensuel. L’approbation des foules va même entraîner le premier élu de la circonscription sur les sentiers de la rébellion voire de la guerre : « Je le dis très clairement, la méthode employée par le Préfet ne me plait pas. »
Mais le murmure flatteur qui accompagne cette prise de position téméraire, se change vite en grognements désapprobateurs à l’audition de la suite.
Si bien que notre animateur de séance en vient à interpeler une auditrice : « Madame, vous n’avez pas à prendre la parole. Vous avez des élus pour le faire ».
Car la cerise sur le gâteau, c’est de demander au Préfet de « surseoir à son arrêté, c’est-à-dire à le suspendre » (merci de la précision), «jusqu’à l’obtention des conclusions d’INERIS sur la torche à plasma, avant fin 2007. »
Et toute la fin de la motion consiste à démontrer au Préfet que l’Agglomération n’est pas restée sans rien faire et qu’elle a une solution de rechange au projet d’éco pôle.

Si Jacques a dit …

Michel Saint-Blancat , maire de Vias, est le premier à entamer le débat (très prudemment, car chat échaudé…) : « Il y a très clairement obligation de trouver une solution…Quelle que soit la formule retenue » il faudra un « projet à dimension humaine…plusieurs sites…Le gigantisme est nocif. »
Robert Raluy, maire de Bessan précise que s’il a voté les études sur la torche à plasma, c’est qu’il a « voté pour trouver DES solutions, pas n’importe quelle solution. »
Il approuve « la première partie de la motion » (qui refuse l’éco pôle) mais demande que « la deuxième partie (qui fait référence à la torche à plasma) fasse l’objet d’une délibération ultérieure car l’étude n’est pas terminée.»
Alain Vogel-Singer, maire de Pézenas, intervient alors : « La torche à plasma…un projet que nous ne connaissons pas réellement ; mais on ne peut être systématiquement contre tout…Il faudrait qu’on soit tous très clairs…Il ne faudrait pas que le principe de précaution devienne principe d’inaction, c’est ce qu’a dit Jacques Attali (???!!!)…Je vais voter dans le sens du président, mais je ne peux pas me prononcer sur la torche à plasma. »
Effectivement, c’est très clair.

Gilles d’Ettore tient à préciser que Louis Grandjacquet (adjoint à Portiragnes, vice président en charge de l’environnement) bien qu’absent « est solidaire de la motion » (motion dont les élus n’ont pu prendre connaissance, si l’on en croit le maire de Bessan, « qu’une heure avant la réunion »…).
Guy Amiel, maire de Saint Thibery soutient la motion au prétexte que le Préfet va « imposer son choix, si on ne propose rien. »
Henri Couquet, deuxième adjoint d’Agde et candidat aux cantonales (l’autre candidat agathois est absent mais il pourra toujours prendre l’avis de la majorité) demande à « aller plus loin » : il ne faut pas seulement demander à « surseoir » à l’arrêté préfectoral, mais « attaquer cet arrêté » dit d’intérêt général. Il demande aussi d’inclure dans le texte de la motion la notion de « solutions à taille humaine » et d’ « autres possibilités »

Pendant une bonne demi-heure, Robert Raluy et Gilles d’Ettore vont batailler autour du texte.

Le premier demande la suppression de la deuxième partie, le second accepte des modifications minimes pour essayer d’emporter son adhésion (par exemple : Robert Raluy  refuse que la torche à plasma soit présentée comme « une alternative » au projet de la Valasse, Gilles d’Ettore accepte de modifier en « alternative technique »… ce qui ne change rien au fond).
L’ultime intervention sera celle de Roger Fages, maire de Montagnac : « Il faut un texte qui fasse l’unanimité, sinon on sera affaibli. Il faut, Robert, que tu le votes. »

Passage au vote : unanimité moins deux voix …
celles des représentants bessanais.

Du fait que la motion (initiale et finale) n’ait pas été lue in extenso, il nous fut difficile, en tant que simples auditeurs, de juger de la façon dont est présentée la torche à plasma au Préfet (simple exemple d’une autre piste de réflexion ou seule solution de rechange).
Nous serions plus enclin à pencher vers la deuxième hypothèse dans la mesure où aucun des ajouts de simple bon sens (solutions à taille humaine, plusieurs sites…) préconisés par Michel Saint-Blancat  et Henri Couquet n’ont été retenues.
( En conséquence, il aurait été logique qu’ils s’abstiennent ou qu’ils votent contre ).
Nous serions d’autant plus enclin à approuver la position de Robert Raluy que Gilles d’Ettore s’est moqué du monde lorsqu’il a
affirmé que rien n’était décidé pour la torche à plasma quant à l’importance de l’unité de traitement.
Or, il le sait bien, le projet de torche à plasma tel qu’il est présenté répond à un postulat de rentabilité financière établi autour d’une seule unité de traitement de 240 000 tonnes mini par an (ce qui implique par ailleurs l’importation de déchets en provenance d’autres zones du territoire).
Et d’ici que tout le remue-ménage autour du projet d’éco pôle de la Valasse n’ait été qu’une vaste orchestration pour faire « passer » le projet de torche à plasma…

Antoine Allemand et Didier Denestebe
Pour le Parti Agathois

Mail: contact@parti-agathois.com
Site Internet : http://www.parti-agathois.com
Tel : 06 09 52 62 72

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