Innovation

Usine et bâtiment du futur : de nouvelles compétences requises pour les cadres

L’arrivée massive des nouvelles technologies numériques dans les secteurs de l’industrie et du bâtiment nécessite de nouveaux savoir-faire. Afin de réussir cette transformation numérique, la formation des futurs cadres doit être revue.

Intelligence artificielle, réalité augmentée, cobotique, etc. Ces termes aux accents de science-fiction ne se trouvent plus uniquement dans les livres, mais dans les annonces d’emplois. Les usines et les bâtiments, dits « du futur » (cf. encadré), reposent désormais sur des évolutions technologiques majeures, permises par le numérique, qui nécessitent de nouvelles compétences. Le Campus d’enseignement supérieur et de formation professionnelle (CESI) a lancé un projet visant à développer, en cinq ans, des formations innovantes dans l’enseignement supérieur. Nommé DEFI&Co (Développer l’expertise future pour l’industrie et la construction), le projet a pour objectif de former plus de 10 000 personnes. C’est dans le cadre de ce projet ambitieux que l’Agence pour l’emploi des cadres (Apec) a réalisé une série d’études sur ces nouveaux besoins.

Un nouveau vivier d’emplois

En 2017, l’Apec avait déjà constaté une hausse prononcée du volume d’offres d’emploi pour six domaines technologiques tels que la performance énergétique, le big data ou l’impression 3D. Dans son deuxième cahier de tendances publié au mois d’octobre dernier, l’agence d’emplois en recense six autres : bâtiment intelligent, cobotique (interaction homme-robot), cybersécurité industrielle, intelligence artificielle, réalité virtuelle /réalité augmentée et simulation numérique. Pour ces six tendances, l’augmentation du nombre d’offres d’emplois cadres varie de + 27 %, pour celles relevant du bâtiment intelligent, à + 113 % et + 119 % dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la cobotique.

L’enjeu de la formation

L’analyse des offres d’emploi par l’Apec pour ces six domaines montre des besoins pour de nouveaux métiers, tels ceux « d’ingénieur en réalité virtuelle, d’architecte en cybersécurité industrielle ou d’ingénieur en bâtiment connecté ». Les recruteurs sont également amenés à cibler des profils compétents dans d’autres domaines, mais maîtrisant ces nouvelles technologies. Les entreprises attendent donc la mise en place de formations initiales portant sur l’acquisition de ces nouvelles compétences techniques, afin que les jeunes diplômés soient rapidement opérationnels. « Ce sont des métiers sur lesquels on a du mal à recruter. C’est un marché extrêmement pénurique. Il y a une explosion de besoins en robotique et en automatisme, du fait que la robotisation a pris du retard en France. Ça se développe beaucoup et il y a peu de filières qui forment sur ces métiers-là, donc il y a une rétention du marché », déplore un recruteur en cobotique, cité par l’Apec. Ainsi, de nombreux recruteurs estiment que le savoir-faire enseigné en formation initiale est « en décalage ou en retard par rapport au développement de solutions nouvelles », constate l’Apec.

Ce besoin de renouveler les formations est un enjeu de taille, surtout que 66 % des cadres en poste s’attendent à ce que la transformation numérique crée des emplois et/ou modifie le contenu de leurs métiers dans les dix années à venir. Et, alors que six cadres sur dix disent éprouver des difficultés dans leur travail du fait des changements induits par la transformation digitale, ils soulignent l’impératif d’être formés aux outils de demain.

Usines 4.0 et bâtiments intelligents

Egalement appelée « industrie 4.0 », l’usine du futur se réfère à l’ensemble des transformations, issues de l’arrivée des technologies numériques, touchant le secteur industriel. L’enjeu est d’intégrer dans le processus de production les nouveaux outils que sont, par exemple, l’impression 3D, la réalité augmentée, l’Internet des objets ou l’intelligence artificielle. Ces évolutions technologiques en lien avec le numérique touchent également le secteur du bâtiment. Dès la construction, les architectes ont, par exemple, recours à l’usage de la maquette numérique. Les nouveaux bâtiments deviennent « intelligents », c’est-à-dire qu’ils sont capables de communiquer des données et d’en recevoir, en vue d’optimiser le confort des occupants et la gestion de la performance énergétique.


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