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VERS QUEL TOURISME ?

VERS QUEL TOURISME ? Peut-on se contenter d’accroître nos capacités d’accueil en pensant qu’elles vont…

VERS QUEL TOURISME ?

Peut-on se contenter d’accroître nos capacités d’accueil en pensant qu’elles vont se remplir automatiquement chaque saison touristique venue ? Bien sur que non. Cela commence à apparaître comme une évidence. C’est pourtant ce que semble penser notre maire quand il affirme publiquement, et à de nombreuses reprises, que notre chance c’est que « le tourisme n’est pas délocalisable ». C’est un argument qu’il assène souvent, en particulier quand il essaie de rassurer la population sur notre situation bien peu enviable en terme de chômage.

Cette affirmation péremptoire (« le tourisme n’est pas délocalisable ») est une incroyable erreur de jugement. Bien au contraire, rien n’est plus délocalisable que le tourisme. En effet, toutes sortes de raisons, pas toujours prévisibles, bien souvent d’impact rapide, peuvent orienter les touristes vers d’autres destinations. Nous le voyons cet été avec l’Espagne (moins chère) ou la Grèce (à nouveau attractive). Nous ne pouvons écarter non plus que les pays  d’Afrique du nord parviennent à se stabiliser et alors à ponctionner une large part du potentiel clientèle. Toutes ces influences, et bien d’autres, font que les touristes sont éminemment délocalisables. Bien entendu les infrastructures qui les accueillent, elles, ne le sont pas. Mais quel serait l’avenir de résidences à moitié vides ?

Le tourisme est donc chez nous une activité économique majeure à suivre de très près, et j’ajouterais …  sérieusement ! Il ne suffit pas de déclarer « il faut tendre vers le haut de gamme » pour que cette affirmation se traduise concrètement. Le Cap d’Agde ne devient pas Saint-Tropez et les « Hérault du cinéma » sont bien loin du festival de Cannes. En l’occurrence, ce slogan sonne plutôt comme une incantation, bien peu suivie d’effet. Et quoiqu’il en soit, que sont donc les touristes venus jusqu’à présent chez nous ? Que sont donc les résidants ? Du bas de gamme ? Et nous, les locaux, sommes-nous considérés comme des ploucs ? Cette approche maladroite de la question va surement faire très plaisir à nos visiteurs habituels !

Toutefois, faire évoluer notre politique touristique est une nécessité permanente, si nous voulons rester véritablement concurrentiels sur le marché du tourisme devenu mondial. Il ne s’agit pas de rêver à je ne sais quel « haut de gamme » inaccessible, il s’agit de s’adapter aux goûts actuels pour que les gens continuent à avoir envie de venir chez nous et qu’ils s’y sentent bien. Dans les semaines à venir, nous préciserons ce qui pourrait devenir une nouvelle politique touristique adaptée à notre territoire et à nos stations. Un sujet largement déterminant pour notre avenir commun, si nous voulons qu’il soit véritablement durable !

 Henri COUQUET, conseiller municipal indépendant, « Agde Gagnant »

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