Vias : Un autre regard
Ce matin aux premiers rayons du soleil le son des oiseaux est venu se…
Ce matin aux premiers rayons du soleil le son des oiseaux est venu se mélanger au bruit de mon cours d’eau.
Je me présente : je suis le Libron. Je suis un fleuve. Oui un fleuve et c’est très désobligeant cette propension à me considérer comme un petit ruisseau, moi, le seigneur de la commune.
Regardé tout au long de l’année avec pitié, je reprends espoir. L’eau est de retour ! Oh ce n’est pas mes cousins l’Hérault ou l’Orb qui risquent de rougir, mais je me sens une nouvelle jeunesse.
Ces jours-ci la tempête a fait rage sans trop me faire souffrir et quelques valeureux dans mon lit au champ d’honneur sont tombés. Un jour les hommes viendront avec leur machine infernale et dans un bruit insupportable couperont en rondins ces maîtres de mes rives.
A mes côtés, le petit chemin qui m’accompagne s’est transformé ici et là en petites mares. A la “Porte de Fer” avec mon amie l’eau le passage à gué fièrement nous avons coupé !
Mais pleurez mes amis car éphémère est ma compagne ; l’héritage des hommes transformera mon cours d’eau en un désert de sable bientôt. Prenez garde vous les hommes qu’à défier le Dieu de la nature celui-ci un jour prochain ne se venge.
Déjà trop parlé.. ! Allez, allez … mon amie continues ton chemin jusqu’à la Méditerranée après avoir salué au passage les écluses, le canal du Midi, les roseaux et les bateaux bordant mes berges. La Grande Bleue va te prendre dans ses bras et ensemble des nuages que vous formerez, j’ai le secret espoir de te voir et de t’entendre à nouveau dans mon lit t’amuser.
Jacques AMAGAT