[Vidéo] Un système anticollisions expérimenté dans 10 bus de la TaM
Les piétons et les cyclistes sont vulnérables lorsqu’ils se trouvent à proximité de véhicules de transports en commun et de poids lourds. En effet, les angles morts peuvent les cacher à la vue des chauffeurs. Pour réduire le taux d’accidentologie et sécuriser les voies réservées aux bus et aux vélos qui sont en plein développement sur son territoire, la Métropole de Montpellier a fait appel à la société AutoCare Mobileye. Ce test coûte 6 000 euros par bus, soit 60 000 euros au total.
AutoCare Mobileye a conçu un système de détection de présence appelé Mobileye Shield+ : 2 caméras latérales et une caméra frontale détectent la présence humaine aux angles morts.
Développer les voies cyclables
« Depuis le début du mandat de Michaël Delafosse en tant que président de la Métropole de Montpellier, près de 18 kilomètres de voies cyclables ont été consolidés et 5 km ont été ajoutés avant la fin 2020. 15 km supplémentaires de voies cyclables seront aménagés en 2021 et près de 26 km supplémentaires avant la fin de l’année 2023 », rappelle Julie Frêche, vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole déléguée aux Transports et aux Mobilités actives.
Protéger les cyclistes sur les voies mixtes (bus + vélos)
La Métropole s’est fixé un double objectif : créer des pistes réservées aux cyclistes lorsque c’est possible, même s’il faut pour cela modifier le sens de circulation, ou sinon créer autant de voies mixtes (vélos-bus) que possible. Compte tenu de l’étroitesse des rues montpelliéraines, de nombreuses voies sont mixtes. Les bus sont donc amenés à côtoyer les cyclistes. Leur cohabitation sur les mêmes voies peut générer des situations accidentogènes. « Il faut assurer la sécurité des cyclistes sur les voies mixtes », martèle Julie Frêche.
« Un piéton meurt dans 9 % des cas à cause d’un problème d’angle mort d’un véhicule lourd. Dans le cas des cyclistes, ce pourcentage est de 8 % », selon Laurent Nison, président de TaM.
La TaM avait déjà fait apposer sur tous ses bus des autocollants prévenant les piétons et cyclistes de ne pas rester au niveau des angles morts de ses véhicules. Mais Laurent Nison, président de TaM, et les conducteurs de la TaM jugeaient ce dispositif insuffisant. Autre mesure, un principe a été établi selon lequel aucun conducteur de bus de la TaM ne doit doubler un cycliste sur une voie mixte, pour que ce dernier soit en parfaite sécurité.
La Métropole passe à la vitesse supérieure dans la prévention des accidents en testant le système d’aide à la conduite (ADAS) Mobileye Shield+ dans les bus durant plusieurs mois. Concrètement, le conducteur du bus est d’abord prévenu d’une présence humaine dans l’un de ses angles morts par un signal visuel rouge, ensuite complété par une alerte sonore s’il ne réagit pas. Il dispose alors de deux secondes pour freiner et éviter l’accident.
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Ce système a fait ses preuves dans les villes où il a été déployé. « Le métier de conducteur de bus est très stressant. Il était normal de fournir cette aide à nos conducteurs pour éviter les accidents. C’est un dispositif dont bénéficient à la fois les conducteurs et les cyclistes et les piétons », indique Laurent Nison, président de TaM.
Julie Frêche, vice-présidente déléguée aux Transports et aux Mobilités actives, explique tout l’intérêt de ce système : « Au bout de quelques mois d’expérimentation, des données fournies par des capteurs de vision artificielle permettront de quantifier l’efficacité de ce dispositif afin de déterminer s’il doit être installé sur tous les bus TaM, mais aussi de définir les zones les plus à risques. Des données concernant l’état des chaussées seront également analysées à l’issue de l’expérimentation, afin d’améliorer la gestion des infrastructures ».
2 axes d’actions autour des transports
Au-delà de la gratuité des transports, sa mesure phare, rappelons que la Métropole a une approche systémique en termes de mobilités actives autour de 2 axes majeurs.
Tout d’abord le renforcement et une politique forte autour du vélo. Au travers notamment de l’aide à l’achat de 500 euros sur un vélo électrique lancée il y a trois mois. Aujourd’hui, près de 915 dossiers sont validés et 124 dossiers en instance, avec une répartition de 50 % des dossiers dans la ville de Montpellier et 50 % dans le reste de la métropole. L’objectif initial était de valider 1 000 dossiers ; c’est donc « un vrai succès », estime Julie Frêche. L’objectif est d’améliorer la qualité de l’air, de réduire la congestion automobile et d’améliorer les aménagements cyclables. Des études sont en cours pour modifier entièrement le plan de circulation de Montpellier. Un nouveau plan vélo et un nouveau plan piétons seront adoptés pour les rendre plus opérationnels au sein de la métropole.
Réduire les temps de trajets en bus, pour faire du réseau de bus un réseau aussi attractif que celui des tramways est le second axe choisi par la Métropole. C’est le sens de la mise en circulation d’ici 2023 de 4 nouveaux bus à haut niveau de services pour assurer un cadencement régulies et une vitesse beaucoup plus rapide qu’aujourd’hui.