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Pays de Lunel, Pierre Soujol : “Il faut poursuivre le développement économique malgré la Covid…"

Pierre Soujol, le nouveau président de la communauté de communes du Pays de Lunel et maire de Lunel, a accordé une interview à l'Hérault Juridique & Economique. Il évoque la question du développement économique en temps de crise sanitaire et au filtre des normes administratives et environnementales. “Il faut poursuivre le développement économique malgré la Covid et les contraintes administratives ” dit-il.

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Pierre Soujol © Daniel Croci, HJE 2020

HJE : Comment, dans le cadre de la crise sanitaire, envisager le développement économique d’un territoire comme le Pays de Lunel ?

Pierre Soujol : “Nous y travaillons en essayant dans un premier temps de limiter la casse mais on travaille aussi en préparant des dossiers de développement économique lorsque nous connaîtrons des jours meilleurs. Notamment parce que le bassin lunellois et sa ville-centre sont impactés par un chômage au-dessus de la moyenne nationale. Il y a un réel besoin de développer l’économie locale et de structurer l’avenir. Nous travaillons sur une nouvelle zone d’activité économique, la ZAE des Portes de Dardaillon, dont on espère qu’elle verra le jour durant ce mandat.”

 

HJE : Cette ZAE est en projet depuis plusieurs années. Pour quelle raison ?

Pierre Soujol : “Dardaillon s’étale sur près de 12 hectares entre Lunel-Viel et Lunel. Nous avons en effet quelques handicaps à surmonter pour sa concrétisation. Des mesures environnementales nous demandent de compenser certaines zones sensibles. Quand on consomme 5 hectares impactés par la présence ou le passage d’espèces protégées – l’outarde canepetière en l’occurrence, à laquelle on doit garantir cinq mois de tranquillité – ils se transforment en 30 hectares de foncier de compensation qui seront gelés en espaces naturels ou de pâturage pendant trente ans. Mais qu’il nous faut trouver. L’équation est loin d’être simple. Nous ne sommes pas contre l’idée de préserver l’environnement et des zones agricoles, mais avec la nécessité de faire travailler une population dont on se doute bien qu’elle ne va pas se réduire.”

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HJE : Aujourd’hui, le principe de Zéro Artificialisation Nette prévaut…

Pierre Soujol : “Ce principe est basé sur le territoire global d’une région. Notre territoire est clairement en capacité d’accueillir du développement économique. Nous avons un chômage qui mérite que l’on s’y intéresse. On s’y intéresse par la formation, l’insertion… Mais une fois les gens formés, il faut des emplois. L’agriculture maraîchère et la viticulture sont, pour notre communauté de communes, un des axes à développer, à la fois sur les plans de l’alimentation de proximité, du tourisme et comme marqueur fort de notre identité paysagère. A Marsillargues par exemple, cela représente 1 500 emplois. Ce n’est pas rien ! Avec de nouveaux agriculteurs, un savoir-faire… Nous avons mis en place une convention cadre avec la Chambre d’agriculture pour générer des circuits courts, sensibiliser aux métiers de l’agriculture et préserver durablement les espaces agricoles. L’agriculture est la spécificité et la valeur ajoutée de notre territoire. Nous avons d’ailleurs un diagnostic en cours sur ce secteur d’activité. Nous nous situons entre 2 grandes métropoles qui se végétalisent, veulent créer des forêts urbaines… Nous avons la chance d’abriter des espaces naturels remarquables et agricoles. L’idée est de valoriser et de préserver cela. Les jeunes générations, les familles sont également à la recherche de cette qualité de cadre de vie. La crise sanitaire a amplifié cette nécessité. C’est un volet de développement économique que l’on ne doit pas sous-estimer.”


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HJE : Il y a des entreprises en forte croissance sur votre territoire. Comment les retenir quand l’offre foncière est rare ?

Pierre Soujol : “C’est bien sûr une nécessité. A l’exemple de BIO-UV, qui vient d’entrer en Bourse, pièce maîtresse de notre économie locale. Nous sommes très volontaires sur cette question. Les élus ne créent pas l’emploi mais se doivent de faciliter son arrivée par l’accompagnement des entreprises et l’attractivité. Notre territoire est attractif ; beaucoup d’entreprises nous ciblent. L’autoroute à proximité, une gare ferroviaire, un tout nouveau pôle multimodal qui place Lunel à moins de 15 minutes de Montpellier-centre, la qualité de vie, un aéroport assez proche sont autant d’atouts qui nous rendent attractifs. La question est de pouvoir libérer du foncier, notamment pour nos entreprises qui veulent s’agrandir. Elles ne veulent pas partir et donc compressent leur activité. La volonté est là, mais nous nous heurtons à des normes environnementales et hydrauliques de plus en plus complexes.”

 

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Commentaires

  1. Bonjour,
    je pense qu’avant de s’intéresser à étendre le foncier d’activité, il faudrait déjà gérer le foncier existant. Je suis locataire dans la zone artisanale de la Grande Draille à Saint-Nazaire-de-Pézan (34400) qui, pour l’heure, n’est quasiment plus que résidentielle (comme beaucoup de zones de la com com de lunel). La plupart des résidents n’ont pas d’activité. J’aimerais pouvoir acquérir mon local, mais cela devient inenvisageable.
    Je suis en colère de voir nos élus laisser faire…

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