Narbonne : crise viticole, Jérôme Despey définit les écologistes « d’activistes, dogmatiques, et obscurantistes »

Les doléances du secteur viticole n’en finissent plus entre le rôle des négociants, le climat, l’augmentation des taxes et la grande distribution, la colère monte. Des actions immédiates semblent nécessaires pour sauvegarder son avenir. À l’écoute, pour définir les points d’équilibre urgents à mettre en place, Carole Delga est à l’initiative de la rencontre de mercredi 29 novembre à Montpellier qui devrait se faire avec la présence de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture.

En Occitanie, la viticulture est vitale pour l’économie régionale. À Narbonne, ils étaient plus de 5000, et le cortège a défilé sans incident. Si le discours de Jérôme Despey, premier vice-président de la FNSEA a contextualisé clairement la crise, entre « la guerre en Ukraine, le gel et de sécheresse, la consommation en baisse, l’augmentation des taxes et des importations, » il n’aura pas épargné ce qu’il appelle « les activistes, dogmatiques et obscurantistes » citant Yannick Jadot, Delphine Batho ou encore Sandrine Rousseau et « toute la clique. » 

Dans la foulée, le viticulteur de l’Hérault à Saint-Geniès-des-Mourgues leur fait une proposition : « venez nous aider dans nos champs, dans nos vignes, à désherber brin par brin, avec une pioche ou à la main. Je pense qu’à la fin de la journée, vous saurez enfin ce que c’est la fatigue. » Et il leur promet pour les réconforter : « un bon vrai repas, avec une bonne soupe, une bonne viande, de bons fruits, de bons fromages et bien sûr avec un bon verre de vin. » Après cette première salve, Jérôme Despey a enchaîné : « les agriculteurs vous montreront les efforts qu’ils ont faits depuis de nombreuses années pour améliorer leur pratique. Ils vous montreront pourquoi l’eau est une nécessité pour produire nos vins, et qu’il faut la stocker. Il y en a assez de ces bureaucrates, trompés par vos discours populistes sans fondement scientifique, et sans lien avec la réalité du terrain, qui nous pondent des mesures aberrantes, inapplicables et qui nous empêchent de produire. Pendant ce temps, nos voisins eux peuvent continuer et leurs produits se trouvent dans nos assiettes. Ce n’est plus possible ! »

La production viticole française pour 2023 est estimée à près de 47 millions d’hectolitres, ce qui représente une hausse de 2 % par rapport à 2022. Reste que ce dimanche, l’une des demandes phares des viticulteurs était clairement que les négociants cessent des importations de vin qui déstabilisent les cours. Cette crise viticole, exacerbée par les défis économiques, environnementaux, et de la concurrence internationale, a poussé ces acteurs à s’unir pour exprimer leurs préoccupations. Les participants s’étaient déplacés de départements variés tels que le Var, la Drôme, le Gers, les Pyrénées-Orientales, l’Hérault, et le Gard, ils ont démontré l’ampleur nationale de cette crise.

Pour la Présidente de la Région Occitanie, son soutien aux viticulteurs et agriculteurs est sans ambiguïté. Carole Delga se dit : « déterminée et combattive, je suis à leurs côtés, car il n’y a pas de fatalité. Si le cadre européen nous protège, il doit être amélioré pour garantir l’égalité de traitement entre agriculteurs et viticulteurs de tous les pays européens. » Une déclaration qu’elle avait partagée sur le réseau social X dès le 24 novembre, accompagnée d’une lettre adressée aux organisations professionnelles agricoles et viticoles de l’Aude et de la Région Occitanie. Rendez-vous est donné lors du SETIVI à Montpellier pour une réunion de travail qui devra savoir trouver les points d’équilibre nécessaires à l’avenir de la filière viticole, entre autres.