Politique — Montpellier Méditerranée Métropole

[VIDEO] Montpellier : train de nuit en gare Saint-Roch, attention au départ !

Équation complexe des trains de nuit. Rafistolage de l’existant ou anticipation de l’avenir ? Avant le sommeil cryogénique pour traverser la galaxie, voici venu le temps du sommeil réparateur pour l’Homme et son climat. Cette mobilité vertueuse peut-elle s’imposer, en France et en Europe?

Voyage folklorique, anecdotique ou efficace ?

Immersion et promotion, ce dimanche, à la gare d’Austerlitz, Clément Beaune ministre des Transports était au départ du Paris-Aurillac. L’enjeu de l’État avec la SNCF n’est pas de mettre en place une aventure de voyage folklorique ou anecdotique, mais bien de transformer le temps de sommeil donc de repos du corps humain en temps de déplacement, tout en lui conservant sa qualité réparatrice, c’est à dire : permettre le fonctionnement optimal du sujet, pour parler RH (Ressources Humaines).

Les installations existantes sont-elles vraiment opérationnelles ?

Mai 2021, 115 pages, c’est le rapport d’étude du développement de nouvelles lignes de trains d’équilibre du territoire (TET). Il précise bien que le matériel roulant se révèle ancien et obsolète avec 32 ans de moyenne d’âge. Il souligne l’existence d’une étude menée dès 2011 qui note l’urgence du renouvellement du matériel thermique qui a pratiquement un demi-siècle, alors que la limite d’âge ne devrait pas excéder les 40 ans.

Un volume de 600 nouveaux wagons-lits devrait entrer en production. En novembre 2022, Emmanuel Macron a annoncé le grand retour des trains de nuit avec 10 lignes sur tout le territoire pour 2030. Pour Jean-Luc Gibelin c’est un minimum, et il tient à préciser que « le ministère a décidé d’engager la construction de 150 nouvelles voitures. Chacun peut constater que c’est très loin de compte. Donc il est urgent que Clément Beaune réalise qu’il y a besoin de ces 600 voitures. Il faut stabiliser les lignes qui existent aujourd’hui. Il faut que celles qui existent desservent une desserte quotidienne. Nous en avons besoin en Occitanie. » 

[VIDEO] Interview avec Jean-Luc Gibelin, Vice-Président aux transports de la Région Occitanie

Montpellier Gare Saint-Roch

Ce dimanche 10 décembre marque un peu le retour des liaisons ferroviaires de nuit depuis l’Hérault vers Paris, avec des arrêts à Béziers, Agde, Sète et Montpellier, en direction de Paris-Austerlitz. Pour célébrer cet événement, le collectif « Oui au train de nuit » avait organisé un rassemblement pyjamas et oreillers inhabituel sur le parvis de la gare Montpellier-Saint-Roch à 21h. La liaison fonctionnera deux fois par semaine tout au long de l’année, avec des trajets supplémentaires quotidiens durant les vacances scolaires de la zone C.

Julia Mignacca, Porte-parole EELV Montpellier précise : « il faut absolument passer par le train de nuit, parce que ça réduit nettement notre empreinte carbone […] Aujourd’hui l’enjeu c’est d’avoir des trains de nuit qui soient confortables pour que les gens puissent ne plus prendre l’avion, et pas nécessairement prendre le TGV, mais prendre le train de nuit pour se rendre à Paris ou dans les grandes capitales européennes. » Pour la porte-parole EELV Montpellier, les trains de nuit sont complémentaires avec la réouverture des trains du quotidien pour réussir « un transfert des mobilités sur le rail et un transport qui n’est pas carboné. » 

[VIDEO] Interview avec Julia Mignacca, Porte-parole EELV Montpellier :

Face à une forte demande, les billets pour les prochains week-ends sont déjà épuisés. La SNCF propose des tarifs attractifs, démarrant à 19 euros pour un siège et 29 euros pour une couchette en seconde classe. Toutefois, les prix grimpent rapidement pour les périodes de forte affluence, atteignant par exemple plus de 100 euros pour le vendredi 22 décembre, à l’approche de Noël.

« C’est vraiment un levier conséquent pour lutter contre le dérèglement climatique, » insiste Coralie Mantion, Vice-présidente de Montpellier Métropole qui tient à souligner que « c’est une première victoire grâce à la mobilisation des différents collectifs, Oui au train de nuit, Alternatiba, Greenpeace. » Abdoulaye Diarra, présent dans l’Hérault pour lancer la campagne des Européennes 2024, a pris le train de nuit pour rejoindre la capitale, il explique : « l’enjeu c’est de changer la mobilité de l’ensemble de la population […] il va falloir agir au niveau européen. L’exemple de cette ligne est très parlant, c’est 92% d’émissions de CO2 en moins ! »

Pour Manu Reynaud, 2e adjoint de Michaël Delafosse : « l’essentiel du message, c’est l’alternative à l’avion. » Il note aussi que « l’alternative à la voiture avec le ferroviaire est nécessaire, mais il faut y mettre les conditions, notamment en termes de concurrence. » 

[VIDEO] Interview avec Coralie Mantion, Vice-présidente à l’Aménagement durable du territoire et Abdoulaye Diarra, candidat EELV aux Européennes 2024, intervention de Manu Reynaud, 2e adjoint au maire de Montpellier :

Novembre 2020 et octobre 2021, sans encore en être honteux, l’État français compte deux décisions de justice ayant conclu aux manquements de ses engagements de lutte contre le dérèglement climatique. Le dossier de 2021, dit « l’Affaire du siècle », a été jugé devant le tribunal administratif de Paris, à l’initiative d’ONG de défense de l’environnement. Dans son jugement, le tribunal a souligné que « le plafond d’émissions de gaz à effet de serre fixé par le premier budget carbone pour la période 2015-2018 a été dépassé de 62 millions de tonnes… » Il a été ordonné par les juges, «au Premier ministre et aux ministres compétents de prendre toutes les mesures sectorielles utiles de nature à réparer le préjudice. »

Pour un vrai maillage du territoire, le collectif « Oui au train de nuit » propose d’aller bien plus loin que la simple centralisation des trajets sur Paris ou vers les capitales européennes : « nous avons besoin de trains de nuit pour traverser l’Hexagone d’Est en Ouest, » affirment-ils. Si l’État prévoit de relancer des trains de nuit au départ de Paris, le schéma des mobilités restera incomplet. S’attaquer à une concurrence immense de l’offre, avec le TGV et les compagnies aériennes low cost, les autocars ne risque-t-il pas de fragiliser un concept pourtant vertueux ? D’où l’indispensable mise en place des liaisons en « transversales » soutenue par le collectif.

Claire Serrurier membre de « Oui au train de nuit »salue avec enthousiasme ce premier résultat : « vous voyez, on a déjà progressé, puisqu’en 2016 le gouvernement voulait tout arrêter. » 

[VIDEO] Interview avec Claire Serrurier, membre actif du Collectif « Oui au train de nuit » :

Ainsi, dimanche 10 décembre, usagers, cheminots, élus et ONG étaient présents à la gare de Montpellier Saint-Roch pour inaugurer le nouveau train de nuit Cerbère-Montpellier-Paris et demander à l’État d’augmenter ses ambitions. 

L’urgence pour les ONG, Greenpeace, Alternatiba 34 et « Atterrissons d’urgence » qui étaient présentes hier, reste de demander « davantage de destinations notamment sur les transversales région-région. » Quant au collectif « Oui au train de nuit », il demande au gouvernement de confirmer la construction des 600 voitures-couchettes, prévues en 2021 par le rapport sur les « Trains d’Équilibre du Territoire ».

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