A l’ombre de la croix de Lorraine (6) Les J.R.A. (Jeunes Résistants Agathois) UNE NOUVELLE TENTATIVE :

 A l’ombre de la croix de Lorraine (6) Les J.R.A. (Jeunes Résistants Agathois)

UNE NOUVELLE TENTATIVE :

Assurés par René du soutien de son parent de la Faculté de Toulouse, Jean, Francis et Angel, un sergent d’active en liaison avec l’AS Montpellier, décident de tenter le passage par Pau. Si ça ne marche pas on rejoindra comme prévu le maquis en Haute-Savoie. Angel part en éclaireur pour préparer le passage des JRA en Espagne.

Comme escompté, il peut prendre le car à Tarascon d’Ariège ! Beaucoup de « vert de gris » à l’horizon, il ne se tracasse pas de trop, ses papiers sont en règle. Il a tout prévu. Il est rassuré, sa première étape s’est déroulée sans heurt.

En route pour rejoindre son contact : « Bonjour madame, où habite M. Pierre P… La 2ème maison de la 1ère rue à gauche …. Merci Madame … à peine a-t-il fait deux pas qu’une patrouille l’arrête … »

Oui, oui les papiers sont en règle mais les allemands ne veulent rien entendre, ils savent pertinemment que chaque jour, nombre de jeunes résistants passent à travers leurs filets pour aller rejoindre le général De Gaulle. Oui, oui tout est en règle mais il est quand même « embarqué » par la patrouille et le voici, direction le poste frontière, solidement encadré. Les femmes le voyant passer sont émues, « Pauvre petit »., encore un qui va être emprisonné, torturé et au mieux envoyé en déportation, s’il ne passe pas sur le champ par le peloton d’exécution ! Pauvre petit ! Pauvre petit JRA !…
 

Sur la photo : Angel Scaglia

 

Le stratagème d’Angel …
 

Le rire du sergent : C’est un air bien connu aujourd’hui mais, comme Jean nous le raconte, il fallait y penser, il fallait avoir le courage de le faire et d’en endurer les conséquences.

Le bruit des bottes résonne dans les rues presque vides, Angel s’efforçe de casser le pas cadencé des soldats, et adopte une surprenante décision, (peut-être l’avait- il déjà murie) il prend le parti de rire, il rit de plus en plus fort ! Les badauds

attristés sont interloqués. Angel rit, il rit à gorge déployée, les soldats eux- mêmes ne comprennent pas, c’est bien la première fois qu’ils emmènent un prisonnier hilare ! Pourtant imperturbables sans rien changer à leur martiale attitude, ils continuent leur marche.

Au poste frontière Allemand, un interprète est là, on l’interroge. Il rit, …. les coups de poings pleuvent, il rit ….. La nuit se passe ainsi, entre les coups et les questions, avec le rire pour réponse. Au matin, excédés, les Allemands le remettent, aux français : « il est fou, totalement fou ! »

Sur la photo : Une patrouille allemande
 

Un Brigadier compréhensif :

Chez les gendarmes français Angel continue le stratagème qui lui a si bien réussi. Il rit, il rit…, il est bien emmoché mais il rit toujours, même si cela lui est de plus en plus difficile. Le brigadier n’est pas dupe « tu allais passer la frontière, tu as une sacrée veine de te sortir des pattes des boches ! Viens, un car va partir, je t’accompagne, file et surtout que je ne t’y reprenne plus.

Adieu mon gars et bonne chance ! » Angel est sauvé, il ne rit plus, il apprécie et fredonne : « Brigadier répondit Pandore, brigadier vous avez raison! »

Rire, pour se sauver, rire dans de telles conditions il fallait le faire !
Sur la photo :Gendarme français
 

Dans le Maquis de Haute Savoie :

Après cet essai infructueux, c’est décidé, pour mieux former et structurer leur groupe, Jean va intégrer le maquis en Haute Savoie, il a profité d’un séjour dans cette région pour établir de précieux contacts. Il organise son départ et demande à ses compagnons, « Restez en liaison dans 2 mois je reviendrai ! »

Le 15 septembre 1943, arrivé sur place, il est, après de longs interrogatoires, enrôlé et affecté au SAP, Service Atterrissage et Parachutage de Haute Savoie. Sous les ordres de Robert Jaccaz, chef du Service Atterrissage et Parachutage de la Haute Savoie. (Robert Jaccaz sera Interné à Montluc et fusillé par les Allemands à Genas le 12 juillet 1944, aves 21 autres résistants).

Jean assure les liaisons et les transports d’armes. Le 1er Novembre il est chargé d’organiser un nouveau camp dans les environs de Thorens. Au cours de ce séjour il participe à une embuscade sur la route d’Evires, pour délivrer les chefs de la Résistance Dejussieu-Pontcarral et Dormay !
 

Sur la photo : Un saut d’entraînement

 

Le général Pierre de Jussieu-Pontcarral :

 

Dejussieu Pontcarral sera par la suite, arrêté le 2 mai 1944 à Paris par la Gestapo et déporté à Buchenwald, puis au camp de Dora. Il fut l’un des créateurs des Forces françaises de l'intérieur. Le 20 juillet 1943 il est désigné pour succéder au général Delestraint à la tête de l'armée secrète, zone sud.

Après son retour de déportation en Allemagne il fut nommé chef de la mission d'inspection de l'armée de la subdivision de Toulon-Nice. Général de corps d'armée (1957) et commandant des forces terrestres de l'OTAN (1957-1958).

Par un de ces « clins d’œil » dont l’Histoire est coutumière, c’est lui qui a signé, le 26 juillet 1947, la citation de Louis Bages, notre compatriote, à l’ordre de la Division. Louis Bages compte parmi les Agathois, héros de la Résistance tombé au combat.

Le 14 décembre Jean est de retour à Agde, avec mission de créer un maquis dans l’Hérault ! Ce sera le Maquis de Saint Vincent d’Olargues. En attendant, les activités reprennent de plus belle.

 

Attention appel très important !
 

Pour le samedi 18 octobre 2014, lors de la cérémonie de l’hommage que la Ville rendra à la Mémoire des J.R.A.,(groupe des Jeunes résistants Agathois) et à celle des résistants morts au champ d’honneur, nous lançons un appel à leurs familles, à leurs proches, à leurs amis pour qu’ils se fassent connaître et nous communiquent leurs adresses postales, leurs adresses internet, leurs N° de téléphone, ou tous moyens pour les contacter afin de les inviter officiellement et de n’oublier personne pour ces cérémonies et dans le livret qui, plus tard, leur sera consacré.

Compte tenu qu’au sein des JRA le cloisonnement était la règle d’or, pour la sécurité de chacun, il nous est difficile de les retrouver, eux ou leurs descendants qu’ils soient encore à Agde ou sous d’autres cieux. Notre appel s’adresse aussi aux familles des résistants que nous avons honorés le 6 septembre 1994, il y a vingt ans.
 

Envers ceux qui ne sont plus :

Qu’ils soient de nos familles ou pas, c’est à un véritable devoir civique que nous vous appelons, il y va de la responsabilité de chacun de vous. Ne vous dérobez pas et surtout ne dites pas après coup que l’on a oublié un tel, une telle

Voici la liste des JRA pour lesquels nous recherchons photos et documents : Larroque René, Larroque Auguste, Boudounet André, Cabos André, Bel Jacques, Carrausse Louis, Mouly Fernand, Fabre François, Vaissière Rolland, Rivalta

Jacques, Lignon André, Collin Francis, Boyer Georges, Sanchez Antoine, Matal Edmond, Felip Jean, Briu Marcel, Joubert Michel, Estournet François, Chollet Georges (CDR Agde) & Chollet fils, Farre A.S. Sète, Sergent Scaglia Angel, Brice Pierre (Montblanc) et Mlle Gourou (Florensac). Cette dernière fut arrêtée sur dénonciation.

A la libération, grande dame, elle plaidera la relaxe pour son délateur. (G.C)
 

Merci à Andrée Chassefière et Henriette Viala qui nous ont confié documents et photos, de son oncle pour l’une, de son frère pour l’autre.

Joignez-nous à l’adresse indiquée ci-dessous, merci A bientôt

le président Jules Cruells Capèce Minutolo

Pour nous joindre : Les AMIS D’AGDE, C/C Jules Cruells Capèce Minutolo53 bis rue Sadi Carnot
34300 AGDE 04.67.94.00.10.
Courriel : Michelangeagde@gmail.com

Sur la photo : Mlle Gourou

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