Droit

A propos de la crise par Alain Vasquez

En consultant la tribune du « conseil municipal de la Ville d'Agde » sur…

En consultant la tribune du « conseil municipal de la Ville d'Agde » sur ce même site , je suis retombé sur un article écrit par Mr Henri Couquet, il y a presque trois ans déjà (décembre 2008), à propos de la crise financière.

Je crois qu’une telle vision de la part d’un élu local mérite au moins une relecture.

Alain Vasquez

CRISE FINANCIERE:  Contre-feu ou fuite en avant ? 

L’équilibre de nos sociétés d’économie libérale repose essentiellement sur la croissance. Ainsi, la bonne tenue budgétaire de chaque pays réside essentiellement dans l’évolution toujours croissante du produit intérieur (PIB). Le hic, c’est que le maintien de la croissance à un bon niveau, et à long terme, rencontre forcément ses limites. En effet, est-il possible de toujours croître? C’est probablement pour cette raison que les responsables de la stratégie financière européenne souhaitaient que nos pays ne soient pas trop tentés de vivre au-dessus de leurs moyens. Pour cela ils avaient posé des limites. En particulier ils voulaient contenir les déficits budgétaires annuels dans la limite de 3%. Cette règle avait aussi pour intention de ne pas trop alourdir les dettes de nos pays européens, déjà considérablement endettés pour la plupart. C’est ainsi que nos dirigeants pensaient stabiliser durablement l’économie européenne.

  Mais patatras ! C’était compter sans les U.S.A. dont l’économie représente un quart du PIB mondial. Quand l’Amérique tousse, c’est l’Europe qui s’enrhume ! Les U.S.A., avec leur habitude de vivre à crédit, sont allés si loin dans ce sens qu’ils ont créé les conditions d’une crise financière. Celle-ci retombe maintenant sur tout le monde par effet dominos, et bien entendu sur l’Europe qui essayait pourtant de mettre en place une politique plus sage.

  A ce jour, au lieu de demander des comptes à ce pays dont nous avons à subir les conséquences  du mode de gestion, nous « admirons » le projet de relance avancé par le nouvel élu Obama, plan à l’ampleur considérable puisque représentant 5,8% du PIB 2007 américain, soit 800 milliards de dollars. Mais ne nous leurrons pas sur l’image sympathique du nouveau président, son but ne sera pas de tenter de sauver l’économie des autres pays du monde, mais bien celle de sa patrie avant tout. En France bien sur, nous ne jouons pas dans la même catégorie. Nous allons essayer d’obtenir un résultat, avec 26 milliards d’euros, soit 1,25% de notre PIB seulement.

  La plupart des « spécialistes » s’accordent à penser que les efforts massifs de « relance » sont la seule réponse possible à la crise. Il s’agit donc de dépenser encore plus, d’abandonner les limites que nous nous étions fixées nous-mêmes, de financer par l’emprunt, donc d’accroître la dette. Ca s’appelle contrer le feu par le feu. Existait-il une autre solution ? Je crains fort que l’apparente unanimité des « spécialistes » à ce sujet, masque simplement leur énorme imprévoyance, si ce n’est leur impéritie. Tous implicitement unis pour faire oublier leur vertigineuse incapacité à prévoir la crise que nous vivons actuellement. L’union sacrée non dite dans la débine. Evidemment c’est important (pour eux), il s’agit de sauver la face en même temps que leur gagne-pain.

  Les U.S.A. dépensaient plus qu’ils ne gagnaient, ce qui a amené à la situation actuelle. Il semble donc peu logique que dépenser encore plus soit le remède durable à un mal qui trouvait déjà ses origines dans ce type de comportement. La redescente dans les réalités économiques risque de s’avérer pénible après la bouffée d’oxygène de la relance. Obama ne s’en est d’ailleurs pas caché : ce sont les recettes fiscales qui devront compenser ultérieurement cette sorte d’avance financière. C'est-à-dire l’augmentation des impôts.  En Europe et en France, on ne s’étend pas sur ce sujet (c’est un sujet qui fâche). Et pourtant tout le monde sait que quelqu’un doit rembourser à un moment où à un autre : ce sera encore le contribuable, à travers ses impôts.

  Puisque tel est le sort qui nous est réservé, il ne reste plus qu’à espérer une chose. Afin d’éviter que ce contre-feu aux allures un peu désespérées ne précipite davantage notre pays dans la dégradation financière et économique, souhaitons que ces nouveaux emprunts nationaux aillent en direction des activités à valeur ajoutée : investissements productifs, recherche sur les produits et activités porteurs d’avenir, donc de développement et de création de richesses, et pas trop vers la seule consommation aux effets plutôt négatifs en terme d’importation, donc de déséquilibre budgétaire. C’est le moment de miser encore plus sur l’avenir.

  Henri COUQUET

  Conseiller municipal

 

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