Faits divers

AGDE - Association pour la Mémoire du Camp d’Agde « Ils sont passés par le Camp »

Poursuivant notre action de transmission de la mémoire du Camp d’Agde, nous ferons paraître…

Poursuivant notre action de transmission de la mémoire du Camp d’Agde, nous ferons paraître une série d’articles mensuels qui mettront l’accent sur les personnalités passées par le Camp. Intitulée «  Ils sont passés par le Camp », cette thématique sera l’occasion de mettre en lumière les parcours de ces réfugiés qui ont fait de ce camp un foyer d’intellectuels, d’artistes, de poètes, d’écrivains, de politiques, de sportifs…et qui ont fait parler d’eux en devenant célèbres. Pendant ou après le Camp, ces personnalités ont marqué leur époque, et leurs œuvres ou leurs actions rayonnent encore aujourd’hui dans les domaines littéraire, artistique ou historique, que ce soit à Agde, en France ou dans de lointains ailleurs. C’est pourquoi nous avons souhaité leur rendre hommage. Nous resterons sur Agde pour le premier article de cette série, à retrouver le mois prochain dans ces colonnes, puisque nous évoquerons les artistes catalans qui ont décoré la salle des Mariages de l’ancienne mairie et qui ont œuvré au Musée Agathois.

Mais, avant d’entamer cette série d’articles, il nous a semblé opportun de revenir  succinctement sur le contexte de l’existence du camp d’une part et, d’autre part, sur le rôle de notre association et de ceux qui en ont été les fondateurs, à l’image de Joseph Villamosa, infatigable passeur de mémoire du Camp d’Agde, dont nous retraçons ici l’histoire. 

Le Camp d’Agde et son contexte

Le début de l’année 1939 marque la fin de la guerre d’Espagne et  l’exode d’un demi-million de Républicains qui franchissent la frontière des Pyrénées pour se réfugier en France.  Les exilés sont parqués sur les plages du Roussillon. Le froid et l’absence d’hygiène provoquent la mort de près de 10 000  personnes. Devant l’ampleur de cette tragédie, des camps seront construits dans le Languedoc-Roussillon pour les accueillir. Parmi eux, celui d’Agde, construit en mars 1939 (sur l’emplacement où se trouve actuellement le Collège René Cassin),  en dépit de fortes résistances de la part du Conseil général, du maire de la ville Jean Félix, de groupements patronaux, d’anciens combattants et de particuliers. Quelques mois plus tard, la seconde guerre mondiale est déclarée. Elle va entraîner d’autres déplacements et  regroupements de populations, tant civiles que militaires,  qui  se retrouveront au Camp d’Agde. Ce Camp fonctionna jusqu’en 1943.

L’AMCA

La mémoire du Camp d‘Agde a été ravivée dans les années 1990 grâce à des historiens et collectionneurs locaux qui, sous la houlette de Pierre Lattes, aujourd’hui décédé, fondèrent le Comité Local d’Histoire, artisan de la construction du monument-souvenir et de l’organisation du cinquantième anniversaire du camp. En 2012, Georges Cléophas, Jean-Claude Mothes et Joseph Vilamosa, membres fondateurs du Comité Local d’histoire,  se regroupent autour d’autres personnes pour fonder l’AMCA. Actuellement présidée par Christian Camps, notre association a pour but de faire connaître au plus grand nombre, jeunes et adultes, l’histoire du Camp d’Agde au travers de conférences, d’expositions, de témoignages et d’interventions en milieu scolaire. Nous venons d’ailleurs de faire paraître un dépliant d’information générale sur le Camp d’Agde (que l’on peut trouver aux Archives Municipales, dans les Musées d’Agde et à l’Office de Tourisme) et avons mis en ligne un site Internet : www.memoirecampagde.fr .

Portrait : Jo Vilamosa, passeur de mémoire

Membre fondateur du Comité Local d’Histoire et membre de l’AMCA, Jo Vilamosa a onze ans quand il fuit l’Espagne en février 1939  avec sa tante et son frère (sa mère est décédée et son père porté disparu).  Partis de Barcelone en camion, c’est à pied, dans le froid et la neige, après avoir abandonné leurs bagages, qu’ils termineront les quelques kilomètres les séparant encore du poste frontière du Perthus. Noyé dans le flot de ces milliers de réfugiés,  Jo Vilamosa  attendra trois jours avant de réussir à contacter un oncle chez qui il trouvera refuge à Decazeville. Et c’est dans l’Aveyron que ce petit Catalan, exilé dans un pays inconnu, va grandir et devenir un modèle d’intégration : après avoir été garçon de ferme et employé aux charbonnages de Decazeville, il travaille chez un opticien auprès de qui il apprend le métier. Diplômé, il s’installe à Agde et ouvre le premier magasin d’optique-acoustique de la ville qu’il tiendra avec son épouse durant près de 30 ans. Amateur de musique, il a appris à jouer du saxophone, instrument qu’il maîtrise parfaitement,  et a fait partie d’un orchestre. 

Dans cette vie bien remplie et réussie, Jo Vilamosa n’a jamais oublié le petit Catalan perdu au milieu des réfugiés qu’il a été. En personne qui sait que sans mémoire l’homme est sans avenir, il  dédie sa vie à la transmission de la mémoire de la guerre d’Espagne et de la Retirada. Grand collectionneur, il possède un nombre incalculable de documents, et il est incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à cette période. Que ce soit en France,  en Espagne, ou ailleurs,  il n’y a pas une exposition, un colloque, ou une publication sur ce thème sans qu’il soit sollicité.  Malgré son âge, Jo reçoit tous ceux qui viennent le voir. Il raconte et montre, encore et encore ….inlassablement.

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