AGDE - AVEC LES AMIS D’AGDE et L’AMICALE GAULLISTE D’OCCITANIE à l’ombre de la Croix de Lorraine (5)
AVEC LES AMIS D’AGDE et L’AMICALE GAULLISTE D’OCCITANIE à l’ombre de la Croix de Lorraine (5) Toujours…
AVEC LES AMIS D’AGDE et L’AMICALE GAULLISTE D’OCCITANIE à l’ombre de la Croix de Lorraine (5)
Toujours dans la bataille de l’Atlantique :
Nous avons évoqué, la Combattante et l’Aconit deux navires de guerre qui ont participé l’un au ralliement de Saint-Pierre et Miquelon, l’autre à la Bataille de l’Atlantique. Nous avons relaté les péripéties de l’Aconit, ses faits de gloire et ceux de notre Ami Albert Van Gesyghem, honoré par le Général De Gaulle en personne. Aujourd’hui c’est à l’épopée de la Combattante que nous vous invitons.
La COMBATTANTE
La Combattante, à l’évocation de son nom, c’est toute une page héroïque de la marine Française qui emplit le cœur des anciens, qui fait rêver les plus jeunes.
La Combattante torpilleur des F.N.F.L., (Forces Navales Françaises Libres) avait été offert par l’Angleterre, en 1942 à la France Libre. Doté d’appareils de détection les plus modernes, il est, en 1944, particulièrement adapté au combat de nuit. Il peut aussi bien détecter une vedette rapide à huit kilomètres que suivre un avion jusqu’à 20 milles. La précision de son radar, lui permet les tirs de nuit. Ces performances font de lui un très bon « bâtiment de combat » et lui valent d’être utilisé, en opération, le long des côtes ennemies et comme escorteur de convois.
Combats près des côtes normandes
La Combattante poursuit la guerre en multipliant les missions de patrouilles près des côtes normandes, elle effectue unesérie de patrouilles défensives (pour protéger le trafic maritime allié) et parfois offensives (à la rencontre de l’ennemi en Manche). Au cours de ces missions elle recueille des naufragés victimes des mines, des aviateurs tombés en mer, anglais, australiens, américains. Elle protège les destroyers, coule et met hors service plusieurs vedettes allemandes. Avec le torpilleur britannique, HMS Rowley, elle intercepte au large du Havre un groupe de vedettes allemandes qui se rend vers Cherbourg, parvient à couler un Schnell-Boot,(vedette lance-torpilles), et à en endommager un autre, son équipage repêche un survivant, tout surpris d’avoir affaire à .. des Français ! Suite à ce succès, un Schnell-Boot est peint sur chaque côté de sa cheminée.
L’amiral Karl Dönitz, successeur d’Hitler :
La nuit du 12 au 13 mai 1944 La Combattante fait exploser une vedette (S 141) dans laquelle était le fils aîné du « Grand-Amiral » Dönitz. Avant son suicide, Hitler a désigné comme son successeur, Karl Dönitz qui devient pendant vingt-trois jours président du IIIème Reich. Dönitz a servi comme commandant en chef des sous-marins. Sous son administration la flotte des U-boot, en laquelle il croyait beaucoup, combat dans la bataille de l'Atlantique, essayant de priver le Royaume-Uni et ses alliés des approvisionnements indispensables. Jusqu'à son arrestation à Flensbourg il consacre son énergie à ce que les troupes allemandes se rendent aux alliés occidentaux et non aux Soviétiques dans l'espoir, de rendre à l'armée allemande une place importante dans le futur affrontement dont il rêvait, entre l'occident et l'URSS. Coupable de « crimes contre la paix » il fut condamné, et fit dix ans de prison à Spandau. Il est mort le 24 décembre 1980 à 89 ans, glorifié par les uns, dénigré par les autres.
Une tragique erreur réciproque
Dans la nuit du 27 au 28 mai 1944, suite à une erreur du commandement de Portsmouth (Commander in Chief Portsmouth) où elle est basée, la Combattante engage le combat contre deux vedettes de la Royal Navy et en coule une. Trois mois plus tard, dans la nuit du 25 au 26 août 1944, devant Fécamp, la Combattante occasionne de lourdes pertes à la 8e flottille d’Artillerie Träger qui transporte des munitions et des troupes. Quatre navires allemands sont coulés.
Le débarquement en Normandie
Sous le commandement d'André Patou, la Combattante est le seul navire des Forces Navales Françaises Libres à participer aux opérations rapprochées du débarquement en Normandie, le 6 juin 1944. Elle apporte un appui «feu » important pour les troupes à Courseulles-sur-Mer et bombarde les forces allemandes détruisant notamment un canon allemand de 88 mm camouflé dans une maison, Puis c’est au tour de cinq maisons fortifiées et trois blockhaus d’être mis hors service. La Combattante détruit plusieurs batteries, jusqu'à ce que les troupes commencent à débarquer sur la plage. A 7h49, les premiers soldats sortent des barges et mettent le pied sur le rivage de Courseulles. C’est alors que restant près de la plage, dans seulement 4 mètres d'eau, elle s'échoue pendant un moment. Plein d’humour et légèrement moqueur, un navire anglais tout proche, lui envoie ce message : “Suis satisfait que ce soit un français qui touche le sol de France en premier” !!!.
Dans la nuit du 6 juin, elle escorte l’un des convois transportant les unités d’assaut de la 3e DI canadienne. Ce convoi était composé de dix Landing-Ship de différentes tailles, le plus gros transportait 1.644 hommes et portait 18 chalands d’assaut.
Le Général De Gaulle à bord de La Combattante
Depuis le 1er avril 1943 Albert Van Gesyghem est à son bord il y restera jusqu’en février 1945, mois de son naufrage. Le 14 juin 1944, à Portsmouth, la Combattante, sous le commandement du Cdt Patou (nommé vice-amiral en 1958), embarque plusieurs personnalités de la France Libre aux côtés du Général De Gaulle, les généraux, Béthouart et Koenig, l’Amiral Thierry d’Argenlieu, Gaston Palewski, (que nous aurons l’honneur de recevoir plus tard à Agde), Vienot, Billote, Coulet, Chevigné, Courcel, Laroque, Boislambert, et Tissot.
De Gaulle a fait embarquer une cantine contenant 250 millions de francs qu’il prévoit d’utiliser, le moment venu, pour contrer les américains, décidés à imposer leur tutelle administrative, en remplaçant les francs de Vichy par les leurs, (qualifiés de fausse monnaie par le Général).
A Courseulles-sur-mer, à bord de la Combattante, il décore de
la Croix de Guerre avec palme le commandant Patou. Il débarque ensuite, sur la plage au milieu d’un régiment canadien et part à Bayeux où il s’adresse à la population tout juste libérée. La nuit tombée, il revient à Courseulles et rembarque sur la Combattante.
La fin de La Combattante
Dans la nuit du 23 février 1945, la Combattante finit tragiquement, victime de l’explosion d’une mine de fond, en Mer du Nord, au large de Grimsby (côte Est de l’Angleterre, près de l’embouchure de la rivière Humber). Elle est coupée en deux à mi- longeur et sombre en peu de temps. Une grande partie de l’équipage disparaît lors du naufrage : 117 survivants, 62 tués et deux disparus, une douzaine de blessés.
Pour plus de détails, de précisions voir sur internet, l'association Grieme. Nous faisons notre sa déclaration : « Les marins qui “ servirent ” à bord de ce bateau appartiennent à l’histoire. Ils ont lutté pour l’honneur de la France Libre afin que notre pays recouvre sa dignité. Nous souvenant des notres qui ont participé à cette épopée de la Bataille de l’Atlantique, nous n’oublions pas !
Le président des AMIS D’AGDE Jules Cruells Capèce Minutolo
Les photos :
La Croix du Mémorial à Colombey les Deux-Eglises / le torpilleur la Combattante / le Grand-Amiral Dönitz / le débarquement d’une barge / le Général De Gaulle à bord de la Combattante.