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AGDE - Convention Citoyenne : Emmanuel Macron tend la main aux Gilets Jaunes

Ce lundi 29 juin, au lendemain du second tour des élections municipales et d’un…

Ce lundi 29 juin, au lendemain du second tour des élections municipales et d’un taux d’abstention record, Emmanuel Macron a reçu les 150 citoyens, qui ont travaillé durant 9 mois à l’élaboration de 149 propositions qui avaient été remises au gouvernement. L’objectif de ce rassemblement dans le jardin de l’Elysée, était pour le chef de l’Etat, de rendre compte de ses décisions et des suites qu’il souhaite donner à ce projet collaboratif.

UN PROJET ISSU D'UNE DES REVENDICATIONS DES GILETS JAUNES : LE RIC

A l’initiative de ce projet, un collectif de «gilets citoyens» réunissant près de 125 acteurs œuvrant en faveur de l’innovation démocratique, (groupement de gilets jaunes, représentants de mouvements écologistes, chercheurs et experts de la démocratie participative et acteurs de la société civile), adressent en janvier 2019, une lettre ouverte au Président de la République Emmanuel Macron posant les conditions pour la réussite du Grand débat national. Parmi les trois conditions figurent la mise en place d’une Assemblée citoyenne tirée au sort, représentative de la société, chargée de faire des propositions donnant lieu à un référendum à choix multiples. La lettre est publiée dans plusieurs médias qui couvrent l’événement. Le Collectif des «Gilets citoyens» (qui comprend notamment l’économiste Laurence Tubiana, le philosophe Dominique Bourg, le professeur de science politique Loïc Blondiaux ou encore une des figures médiatiques des «gilets jaunes», Priscillia Ludosky) appelle à la création d’une Assemblée citoyenne tirée au sort fonctionnant avec les principes de démocratie délibérative pour sortir «par le haut» de la crise des gilets jaunes.

Le 13 février 2019, Cyril Dion rencontre Emmanuel Macron et propose au président de mettre en place une telle assemblée pour chercher des solutions sur le référendum d’initiative citoyenne, la transition écologique et la justice fiscale.

Constatant l’avancée des négociations avec le ministère, par communiqué les Gilets Citoyens «recommande la mise en place d’une Assemblée citoyenne indépendante» en spécifiant la méthodologie et une liste de sujets, à savoir : la démocratie participative (notamment le RIC), la transition écologique, et la justice fiscale.

Le 25 avril 2019, Emmanuel Macron annonce le projet de création de la convention citoyenne pour le climat, ainsi que la création du conseil de défense écologique, lors de la conférence de presse qui fait suite au grand débat national.

Le 2 juillet 2019, Edouard Philippe adresse une «lettre de mission» au Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui sera chargé de l’organisation de cette convention citoyenne dédié au climat avec comme principal objectif : formuler des propositions permettant de réduire les gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030, en France (par rapport à 1990) .

C’est ainsi que 150 citoyens ont été tirés au sort à partir de listes électorales et d »abonnés téléphoniques, représentatifs de la population française.

UNE MÉTHODE DE TRAVAIL CADRÉE ET COLLABORATIVE

Pour parvenir à établir un cahier de 149 propositions réalistes, les citoyens qui ont accepté de s’investir pour l’intérêt général, ont pu compter sur le soutien financier de l’Etat (prise en charge des frais de déplacements, hébergement…) et notamment la mise à disposition d’experts et d’intervenants qui avaient une mission de conseil, afin de rendre les groupes de travail productifs.

Dans un premier temps, des sous groupes ont été constitués afin qu’individuellement, chacun puisse poser ses idées et les confronter à l’avis des autres participants, ce qui a permis de fixer, d’abord les idées individuelles et collectives, puis de les échanger, de les travailler à plusieurs en les formalisant à l’écrit à la fin de l’échange, etc, avant d’en débattre en collégiale lors de 7 sessions thématiques.

MACRON RETIENT 146 DES 149 PROPOSITIONS DE LA CONVENTION COLLECTIVE POUR LE CLIMAT

C’est donc sur la radieuse pelouse du jardin de l’Elysée, que les 150 citoyens ont pu recevoir les félicitations du Président de la République après plusieurs mois d’investissement qui ont abouti à la création d’un livre blanc porté sur la transition écologique. Réunis sur le tapis vert du Palais, ils ont alors pu apprécier la reconnaissance mérité d’un travail collectif, que certains d’entre eux ont vécu comme une aventure humaine. Mais c’est probablement lorsque le chef de l’Etat a annoncé que 146 des 149 propositions avaient été validés, que les 150 convives ont dû être agréablement surpris. En effet, à contre courant de ses habitudes, le Président Macron avait l’air empli de générosité et de bienveillance en ce matin ensoleillé. Il ira jusqu’à jouer le rôle de conseiller en communication du collectif, en retirant la proposition des 110 Km/h sur autoroute, prétextant que cette mesure «impopulaire» aurait nui au reste des propositions, faisant référence à ce qu’il avait lui même vécu lors des 80 km/h sur routes nationales…

Autre proposition réfutée par le président de la République, celle de mettre en place une taxe de 4 % sur les dividendes, qui risquerait selon lui de «décourager l’investissement». Concernant une autre mesure proposée par la Convention, un moratoire sur l’accord commercial UE-Canada (Ceta), il a déclaré : «Je vous réponds, continuons à évaluer et je serai le premier à le retirer s’il n’apporte pas de résultat.»

Du côté des annonces, ce dernier a notamment déclaré que 15 milliards d’euros supplémentaires sur deux ans, seront injectés pour la conversion écologique de notre économie . En ce qui concerne la solidarité envers les ménages les plus modestes, il devrait y avoir prochainement, la mise à disposition de chèques alimentaires, des aides renforcées pour les véhicules propres, l’interdiction des passoires thermiques… «Je souhaite voir toutes vos propositions reprises sur ce sujet», a annoncé Macron.

Aussi, Emmanuel Macron a approuvé le principe d’un moratoire sur les nouvelles zones commerciales dans la périphérie des villes. «Arrêter la bétonisation, c’est un projet pour rendre notre pays plus humain, au fond plus beau» et pour retrouver des commerces de centre-ville et mettre fin à un étalement des logements, a-t-il insisté, «c’est un modèle dont nos concitoyens veulent sortir». Le président a également affirmé sa volonté de «veiller à l’accessibilité de chaque territoire, de renforcer quand c’est possible les transports les plus compatibles à ces territoires». Il faisait référence à la suppression de certains vols quand un trajet de moins de 2h30 est possible en train.

Petite déception toutefois, la proposition d’inscrire l’écologie dans la Constitution a été rejeté par Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a justifié ce choix : «Je ne souhaite pas reprendre cette proposition car contraire à notre texte constitutionnel, à nos valeurs. Il est essentiel de le mettre au bon niveau mais de ne pas mettre le droit de la nature au-dessus du droit humain.» En revanche, il s’est dit favorable à la réécriture de l’article 1er de la Constitution «pour introduire les notions de biodiversité, d’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique (…)».

«Vous avez montré qu’il était possible sur un sujet difficile, inflammable même, de créer du consensus», a souligné Emmanuel Macron, qui demande la création de nouvelles conventions citoyennes, «sur d’autres sujets» que le climat.

En attendant, les propositions de cette Convention Citoyenne pour le climat seront, pour certaines, décidées dès la fin juillet, d’autres intégrées au plan de relance mais la plupart feront l’objet d’un «projet de loi spécifique» multimesures en septembre, a précisé le Président Macron.

Pour finir, Emmanuel Macron s’est également dit «prêt» à soumettre à des référendums dès 2021, certaines propositions de la Convention citoyenne pour le climat, d’une part pour modifier la Constitution, d’autre part «sur un ou plusieurs textes de loi».

Retrouvez ici, l’intégralité des propositions faites par la Convention Citoyenne pour le climat.

Source : Sentinelle Citoyenne

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