Culture & Loisirs

AGDE - L’AMCA, « Ils sont passés par le camp » : Portrait de Francisco Marco Chilet

Association pour la Mémoire du Camp d’Agde « Ils sont passés par le Camp » Nous poursuivons notre…

Association pour la Mémoire du Camp d’Agde

 

« Ils sont passés par le Camp »

 

Nous poursuivons notre série « Ils sont passés par le camp » avec un portrait de Francisco Marco Chilet

 

Francisco Marco Chilet, peintre, metteur en scène et professeur.

Né à Valence, en Espagne, le 19 mai 1903, Francisco Marco Chilet entra très jeune à l’Académie des Beaux Arts de sa ville natale. Dès l’âge de dix-sept ans, il fut récompensé pour ses œuvres et entra en contact avec Sigüenza, Salva ,  Sorolla et d’autres personnalités de la peinture de cette époque. À la mort de son père, il entra dans l’armée et fut envoyé à Tolède, où il découvrit la maison du Greco et ou il resta de nombreuses heures à contempler les tableaux du célèbre peintre. Après le  décès de son épouse il s’engagea dans la Légion étrangère et alla combattre au Maroc. À son retour en Espagne, il intégra l’aviation militaire. Lorsqu’éclata la guerre civile, il se battit aux côtés des forces républicaines. Commandant en chef de la Garde républicaine de Murcie jusqu’en 1937, chef du 4e régiment de ce même corps jusqu’en 1938, puis jusqu’à la fin de la guerre chef de l’état-major des Forces aériennes du Nord et en même temps directeur de l’École de formation du Service de Recherche Militaire, dépendant du Ministère de la Défense nationale. Il fut membre en 1932 de la grande loge maçonnique régionale du Nord de l’Espagne (il atteindra le grade suprême 33). En tant qu’adversaire de Franco, capitaine des Miqueletes au service de la Diputación Foral de Guipuzcoa, après la chute de San Sebastián, il parvint à restituer la zone aux républicains en continuant à se battre. Lorsque son camp fut défait, il fut obligé de fuir, il franchit la frontière française, fut fait prisonnier et placé dans des camps de concentration, Argelès-sur-Mer et Agde, où il séjourna quelques mois. De cette époque, on lui doit de nombreux portraits et caricatures de prisonniers, ainsi que des esquisses et aquarelles sur l’existence quotidienne des réfugiés républicains. Lorsqu’il recouvra la liberté, il embarqua à Bordeaux sur le navire « Cuba » à destination de Fort-de-France. De là, il prit le bateau « Saint-Domingue » pour Coatzacoalcos, port proche de Veracruz, où il arriva le 26 juillet 1940. Son premier travail rémunéré consista à réaliser des peintures murales, notamment celle de la salle des fêtes de l’hôtel Baltimore. Il collabora comme illustrateur aux journaux de la capitale, El Popular, Últimas noticias et El Excelsior. Il opta pour la nationalité mexicaine en 1941 et donna des cours à l’Academia de Dibujo y Pintura del Centro Vasco qu’il dirigeait, inaugurée en 1941 à Mexico, et où il connut celle qui allait devenir son épouse, Enriqueta Prado. En 1943, il fut chargé d’enseigner le dessin, l’histoire de l’art, la décoration et la composition à l’Academia Cinematográfica de México. En 1944,  il devint l’assistant de son compatriote Vicente Petit dans le film La Barraca, tiré de l’ouvrage de Vicente Blasco Ibáñez, un Valencien comme lui. Il débuta comme metteur en scène avec María Magdalena (1946), de Miguel Contreras. Ce fut ensuite le déclenchement d’une série de plus de cent-cinquante mises en scène de films de 1945 à 1969, dont certaines lui valurent des prix, comme l’Ariel de l’Academia Cinematográfica récompensant les meilleurs décors pour En la palma de tu mano. Il remporta la Llama de oro, le Candelabro de oro et une médaille commémorative des Vétérans de la Révolution. Citons entre autres réalisations Sobre las olas (1950), le premier long-métrage mexicain en couleur, Eugenia Grandet (1953), Maldita ciudad (1954), un drame comique, Santa Claus (1958), Santo  Versus la invasión de los marcianos (1964).

Tout en se consacrant à la mise en scène, il s’adonna à la peinture sur chevalet et participa à de nombreuses expositions dans des centres culturels et institutions républicaines. Il réalisa des aquarelles à partir de personnages préhispaniques qui servirent de modèles à l’élaboration des figurines des maquettes exposées au Museo Nacional de Antropología. Déçu par la tournure que prenait la cinématographie mexicaine, il mit fin à cette activité en collaborant pour la dernière fois à la comédie Click fotógrafo de modelos (1969), dirigée par René Cardona Jr. Désormais, il se consacra entièrement à la peinture sur chevalet et aux études ésotériques. Il est décédé à Mexico en 1977.

Ses œuvres sur « Les camps de concentration en France » ont été exposées lors de deux expositions posthumes en 1980 à la casa Lago et à la Faculté de philosophie et des lettres (1981) à Mexico (UNAM) ainsi que  les maquettes de ses mises en scène . La maquette du marché de Tlatelolco a été exposée au Musée national d’Anthropologie.

Francisco Marco Chilet est l’un des héritiers picturaux du naturalisme espagnol développé par Zuloaga et Sorolla, ses maîtres (plus de 400 tableaux vendus ou offerts, plus deux « murales » disparus). Il est également le premier à avoir conservé toutes les maquettes de ses mises en scène artistiques, participant ainsi à faire connaitre ce métier peu connu et si important pour la création cinématographique. Le cinéma mexicain de ce que l’on a  appelé l’Age d’Or, lui doit beaucoup.

Illustrations

Image du film « En la palme de tu mano » pour lequel  le prix du meilleur décor lui a été décerné par  l’académie cinématographique de Mexico.

Aquarelle réalisée par Chilet

Nous vous donnons rendez-vous le mois prochain avec le dessinateur et illustrateur Josep Narro

Retrouver tous nos articles sur notre site internet : www.memoirecampagde.fr

 

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.