Faits divers

Agde - Le calendrier de l’Avent - Compte rendu de Conseil Municipal municipal du 26 novembre :

En préambule, Monsieur le député maire président d’agglo demande à l’assemblée de « tenir…

En préambule, Monsieur le député maire président d’agglo demande à l’assemblée de « tenir une minute de silence » à la mémoire du Président de Région récemment décédé.

La délinquance n’est plus ce qu’elle était

Suite au classement des villes établi par le Nouvel Observateur qui catapulte Agde sur le podium des trois villes les plus « insécurisées » de France, Gilles d’Ettore entame un acte de contrition.
Il ne s’agit pas, pour lui, de reconnaître le haut niveau d’incivilité mais de s’excuser auprès de la Commissaire de la ville « qui avait raison » : il faut tenir compte de l’accroissement de population en période estivale et, pour obtenir le pourcentage de faits délictueux, diviser le nombre d’actes incivils non pas par 22 000 habitants comme l’a fait le Nouvel Obs (ou le Ministère de l’Intérieur), ni par 50 000 comme lui-même le préconisait mais par 80 000 comme le fait la Commissaire…

Ce qui nous situerait en 350ème position…
« J’ai quand même écrit au Ministère » (pour qu’il revoit ses chiffres ?), « Je tenais à vous rassurer ».
Voilà qui est fait, et l’on se sent tout de suite mieux.

La maison sans emploi
Au cours de la traditionnelle question orale, Florence Denestebe s’inquiète du niveau de chômage de la population agathoise (3206 demandeurs d’emploi soit 26,3% de la population « active »). Encore un bon résultat puisqu’il s’agit du double du taux départemental (13,5%) et pratiquement du triple du niveau national (9,7%).
Rappelant que la commune s’est retirée de la Maison de l’Emploi du Grand Biterrois, elle demande quelles actions « pour une meilleure coopération entre acteurs du marché de l’emploi et des demandeurs » sont envisagées et suggère la création la création d’une Maison de l’Emploi locale.
Epuisé par sa précédente démonstration, le Maire demande à son adjoint préféré de bien vouloir répondre.
Pas faux-cul pour deux sous, « Vous avez raison de rappeler que dans ce contexte économique difficile, les orientations budgétaires doivent présenter une offre toujours plus compétitive », le sus nommé déroule la longue litanie des actions déjà entreprises : trois chantiers d’insertion dans le cadre du PLIE « un effort exceptionnel pour la collectivité », une clause d’insertion dans le chantier du centre aquatique et une formation spécifique à l’apprentissage de l’Anglais couplée au projet du domaine de Lavagnac.

Pour lui, les causes du chômage local sont liées à « l’héliotropisme et à la saisonnalité de l’activité » (jusque là on aurait pu penser que l’afflux de clientèle vers le soleil était plus source de création d’emplois que le contraire; quant à la « saisonnalité », elle joue un rôle certes, mais pas pour les 2/3 de chômeurs de longue durée).
Puis, il nous sert tout frey que si nous nous sommes retirés de la Maison de l’Emploi de Béziers, c’est parce qu’ «une Maison de l’Emploi ne constitue pas une plus value, mais, au contraire, est un élément de confusion »

Et nous en restons tout confus. Qu’allions nous faire dans cette galère ?

26 novembre ou 25 décembre ? Noël avant l’heure
Déguisé en Père Fouettard pendant trois minutes (un contexte économique peu favorable, les redevances du Casino en baisse, hausse des recettes limitées à 1,8%…), notre Maire endosse vite la houppelande du Père Noël pour lancer le débat d’orientation budgétaire.
Dans le cadre du futur budget qui devrait être voté avant la fin de l’année, il prévoit
Aucune augmentation des taux d’imposition (l’an dernier une même non augmentation s’était traduite par une suppression de l’abattement sur la taxe d’habitation équivalent à une augmentation de 15%)
Une baisse des charges financières de 2,7 % (due à une baisse des taux d’emprunt liée à la crise)
Moins de fonctionnaires par non remplacement de départs à la retraite, mais des fonctionnaires mieux rémunérés (cft la voix de son maître)
Un effort d’autofinancement sans précédent et un rythme d’investissement accru (comme annoncé chaque année depuis bientôt dix ans).
Et pour couronner le tout, il nous annonce que « Nous sortons à peine de la crise, mais nous en sortons » (on croirait entendre Madame Lagarde qui nous serine la même chose depuis 2008).

Quant aux prévisions d’investissement la hotte est loin d’être vide, jugez-en plutôt :
Pour un budget global d’investissement de 19 millions d’euros, il envisage

  • La requalification du centre port du Cap (10 millions d’euros) **
  • L’extension du golf (neufs trous supplémentaires pour 2,4 millions, plus 1 million pour la passerelle enjambant la route du Cap, plus 700 000 euros pour l’aménagement de l’ancienne décharge) **
  • L’aménagement de l’Ile des Loisirs avec transfert des établissements de nuit et du Luna Park en zone périphérique proche, offre hôtelière de prestige et création d’un village nautique.
  • Le transfert de l’Office du Tourisme du cœur de ville pour un enrichissement de notre offre touristique. **
  • La création d’un port sur le Canal du Midi avec creusement d’un bassin et réhabilitation de l’hôtel Riquet.
  • L’étude de faisabilité d’ « un nouvel espace muséal avec l’assentiment de l’Etat et de la Région »
  • La reprise du front de mer du Grau à St Vincent (début des travaux fin 2011) **
  • L’amélioration de la vie quotidienne : 1 million d’euros pour la réfection du parc routier, 530 000 euros pour la création de pistes cyclables, 400 000 euros pour de nouvelles places de stationnement, parking de 300 places derrière le Moulin des Evêques**, 1,6 million d’euros pour aménager le boulevard Cassin.
  • La création d’un pôle multimodal à la bulle d’accueil du Cap.
  • L’extension et la réhabilitation des réseaux d’eaux et d’assainissement chemin Jacques
  • Romance et chemin des abreuvoirs pour 1,2 millions. **
  • Le démarrage des travaux de trois maisons de retraite. **
  •  

A noter que les seules annonces chiffrées représentent déjà plus de 18 millions d’euros (sur les 19 millions d’investissements prévus) et encore, notre Maire, adjoint aux finances par défaut, a-t-il omis de rappeler qu’il fallait songer à payer les travaux de construction du centre aquatique (une paille !).

Mais comme toutes les « nouveautés » marquées d’un ** ont déjà été annoncées lors du ou des budgets d’orientation des années précédentes, on peut raisonnablement penser que beaucoup d’eau aura coulé sous le pont des maréchaux avant que l’on en voit le début de la fin.

Lendemains de fête et gueule de bois
Serge Jené souhaite que les chiffres donnés « soient aussi exacts que ceux du Ministère de l’Intérieur pour la délinquance »
Pour lui, il y a une « incapacité (de l’actuelle majorité) à rechercher de nouvelles richesses et à réaliser des investissements productifs. » Il rappelle la suppression des abattements fiscaux en 2010 et suggère que la progression des recettes de 1,8 % (due à la seule augmentation des bases) soit rétrocédée aux Agathois sous forme de réduction d’impôts. « Vous pourriez ainsi refaire une campagne d’affichage sur le thème de la baisse des impôts »

Florence Denestebe, sans s’attarder à une critique exhaustive de la présentation de G. d’Ettore, présente, elle, ses propositions autour de trois critères : des économies budgétaires à réaliser (cesser toute embauche, réduire le budget communication, regrouper les cérémonies de vœux, contrôler la consommation de carburants), des équipements structurants indispensables à réaliser (intervention auprès de la SNCF pour une mise en conformité de la gare au niveau sanitaires et accès handicapés, réserver à titre gracieux des emplacements aux vieux gréements en cœur de ville, libérer des terrains à bâtir à des prix abordables pour les jeunes Agathois , faire de l’ancienne coopérative une vitrine stratégique pour les produits régionaux en partenariat avec les viticulteurs), un transfert des charges (fermeture des Arènes et création d’ un théâtre de la mer sur l’emplacement du Toon’s Land)

Henri Couquet dénonce trois ans d’orientations budgétaires qui ne vont « pas dans le bon sens ».
« 4,2 millions d’euros pour le golf alors que les plans ne sont pas encore faits » (en référence à une réponse faite quelques instants plus tôt par monsieur Nadal à Pascal Troisy qui l’interrogeait sur l’inexistence d’un compact dans le projet d’extension). « Quatorze millions prévus en 2010 et seulement huit de réalisés : 600 000 pour le centre port et rien, 500 000 pour les abords du moulin des Evêques et rien, 300 000 pour le cœur de ville, 500 000 pour l’office du tourisme » et toujours rien. Devant « des dérapages en terme de coûts » (centre aquatique, centre port, extension du golf avant même le démarrage des travaux), une absence de maîtrise financière et un manque de vision véritable et de coordination, il n’a qu’ « une seule proposition : tout remettre à plat, c’est de cela dont notre ville a besoin. »

Gilles d’Ettore répondra au premier intervenant : « Je suis à jeun de projets structurants alternatif »   (or, le projet de port fluvial sur le Canal du Midi porté par le Parti Agathois figurait dans le programme d’Agde à Venir et avait été aimablement gaussé par cette majorité qui le présente aujourd’hui comme sa trouvaille) « l’agglo (projets de fusion extension) , j’aimerais vous entendre là-dessus » ( C’est très fort venant de quelqu’un qui avait posé son veto à ce que le sujet soit abordé lors d’un précédent conseil).
A Florence Denestebe, il rétorquera : « C’est un peu fourre-tout, tout ça ». Mélanger dans une même cérémonie de vœux population et personnel ne lui parait pas judicieux d’autant plus que « les bâtiments n’y suffiraient pas » (tiens !tiens ! le moulin des Evêques connaîtrait-il des limites ?). « Un théâtre de la mer ?… Il y a des habitations en face » (et le voilà parti en chasse contre les nuisances sonores ??!!) quant à la gare SNCF, « on ne peut pas leur imposer de mettre un escalator chez eux » (notre député méconnaitrait-il les lois sur le handicap ?).
Et Frey pour ne pas être en reste d’ajouter : « Le port fluvial, j’espère que c’est la municipalité conduite par Gilles d’Ettore qui inaugurera les travaux » …Dans le quartier des Cayrets, qui sera « l’un des mieux doté en pistes cyclables et espaces verts…suite aux dispositions prises par Gilles d’Ettore, les futures constructions seront réduites de moitié au lieu des 13 mètres de haut  initialement prévus. »… (Tant de références et de déférence envers le conducator, cela ne vous rappelle rien ?…Y aurait-il du remaniement dans l’air ?). L’intéressé ne semble d’ailleurs pas autrement reconnaissant : « Nous avons entendu le message des Agathois…Monsieur Frey s’est trompé en disant treize étages, c’est treize mètres…on va diviser par deux » (S’il a entendu le message des Agathois comme il a entendu celui de son adjoint, on est bien monté).
Il réservera ses flèches les plus acérées pour Henri Couquet, son ex-adjoint aux finances : « Quand vous vous énervez vous blanchissez…Je ne comprend pas vraiment si c’est de la hargne…Bien que cela n’ait aucun rapport avec le Débat d’Orientation Budgétaire, je rappelle que nous avons fait baisser la délinquance de 500 faits en dix ans…Vous êtes en fait le premier opposant de ce conseil…Il faut dire aux Agathois que vous les avez dupés pendant la campagne électorale…Les impôts n’augmenteront pas, on continuera à regarder les Agathois dans les yeux car on respecte nos engagements » (suppression des abattements, augmentation de la taxe foncière, cumul de mandats : respect des engagements…)
 
Et si l’on changeait de sujet ?

L’autre question d’importance de ce conseil était le rapport d’activités de la Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée. Pas assez important cependant pour intéresser le public, puisqu’il est demandé aux élus de prendre acte de ce rapport sans qu’il en soit présenté le contenu à l’auditoire.
Le président maire député se borne à indiquer que « l’agglo est en parfaite santé financière ».
Henri Couquet relève que « les investissements prévus ne sont réalisés qu’à hauteur de 47% et c’est comme cela chaque année…A part le centre aquatique, il n’y a pas grand’ chose. »
«  Vous avez refusé qu’on parle de fusion à ce conseil…Le Préfet ne vous suit plus… Personne n’a dit que si il n’y avait pas de rapprochement (avec Sète), ce serait un autre (avec Béziers)…Gardons Hérault Méditerranée (tel qu’elle est) ».
D’Ettore le reprend : « Mensonge : Le Préfet n’a pas changé d’avis…Vous êtes pour l’immobilisme…80% des échanges se font par les ports, or l’inter land du port de Sète est sur notre communauté…L’étiquette Bassin de Thau, ça résonne dans la tête pour le tourisme » (mieux que camp de naturisme ?)… « Ce regroupement, je n’en fais pas une question de survie politique ou autre. » (Qui en doute ?)

Henri Grimal dénonce « des zones d’ombre…Le taux de réalisation des investissements est de 80% sur Béziers, 92% sur Montpellier et seulement 47% pour notre agglo…Sur 8 millions de prévus, il ne reste rien lorsqu’on a retiré la piscine et les investissements courants…D’où sortent les 5,8 millions de subventions (pour le centre aquatique) ? »
Le Président maire député de conclure : « Il n’y a que 47% car il y a des projets complexes qui durent longtemps. Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas faits, cela veut dire qu’ils sont retardés. » (Bon, s’ils ne sont que retardés, il n’y a pas à s’inquiéter. Faut croire que, pour les autres communautés, il n’y a que des projets simples qui ne durent pas longtemps.) et l’adjoint aux finances par défaut d’ajouter : « Les subventions, cela est vrai. On attend la fin des travaux…J’ai qu’1% de dépassement ? Ce chantier est exemplaire. »…

Un chantier exemplaire qui avait débuté à 8 millions d’euros et qui est chiffré aujourd’hui à plus de 19 millions (HT, il y tient), cela fait 1% de dépassement ?

Il est temps que je lève la séance pour aller revoir mes notions de mathématiques.
 
A la prochaine
Antoine Allemand
 

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