Droit

Agde - Le débat n'aura pas lieu .. sur la Communauté d'Agglomération

Le 18ème et dernier point de l'ordre du jour du conseil municipal du 19…

Le 18ème et dernier point de l’ordre du jour du conseil municipal du 19 octobre devait être la présentation du rapport d’activité de la Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée. C’était l’occasion unique (et dernière) avant la prochaine mandature d’évoquer le rôle de cette collectivité et de dresser le bilan de ses actions.

Or, notre Député Maire, par ailleurs Président de l’agglo n’avait qu’une hâte, celle de lever la séance : « Si il y a des question allez-y, je ne vais pas lire le rapport, il n’y a pas de vote, et, de toutes façons, tous les sujets font l’objet de délibérations en conseil d’agglomération. »
Aussi, l’ intervention de Régis Passerieux, invité à accélérer le processus, se limita-t-elle au strict minimum et celle de Didier Denestebe se perdit-elle dans le brouhaha de la levée de séance décrétée par le premier magistrat de la commune.

Et pourtant, à la lecture de ce compte-rendu d’activité, il apparaît évident qu’ un parallèle pouvait être établi avec ce qu’il se passe sur la commune :
– Sur Agde, l’équipe en place peut se targuer d’avoir des résultats budgétaires positifs parce que ses réalisations sont réduites à la portion congrue.
– Même chose pour l’agglomération  (à noter que, cette année, le compte administratif n’était pas retranscrit dans le rapport fourni) : un excédent de recettes sur les dépenses de fonctionnement permet de dégager 2 500 000 euros de résultats. Mais le niveau d’investissement reste très faible à 4 millions 800 000 euros pour une prévision de 12 millions 500 000 (soit un taux de réalisation en dépenses de 92,2 % pour le fonctionnement, mais de seulement 38,7 % pour l’investissement).
Et encore convient-il de préciser que les « bénéfices » réalisés sont, pour une bonne partie, dus à l’augmentation de la dotation générale de fonctionnement (DGF) versée par l’Etat sur laquelle nos élus locaux n’ont aucune maîtrise (plus 1 400 000 euros en 2 ans).
Seule bonne nouvelle pour les contribuables, le taux de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (qui n’influe pas sur les résultats car elle est intégralement reversée au SICTOM) est en diminution; mais cela ne traduit que les efforts accomplis en terme de tri sélectif par ces mêmes contribuables .

Le manque d’ambition de la politique suivie ressort au fil des pages :
– La réalisation et la commercialisation des Parcs d’Activité Economique font du sur place : le PAE des Sept Fonts à Agde était bouclé fin 2005; cinq actes ont été signés pour la Source à Vias (alors que la commercialisation était annoncée comme terminée dès 2003), la situation des PAE de Portiragnes, Bessan, St Thibery, Florensac et Adissan est sensiblement la même depuis 2004 voir 2003 ( au stade des études ou de la pré commercialisation suivant les cas).
– Malgré l’accroissement sensible de population, l’activité globale stagne et, dans les secteurs en développement, elle ne nous profite pas (promoteurs immobiliers étrangers à notre zone d’activité). Il est en effet significatif que, alors que le taux de taxe professionnelle se veut plus attractif que ceux pratiqués da ns les communautés voisines, la masse globale de taxes prélevées n’augmente que de 5 %.
– Dans le compte-rendu de 2005, on s’épanchait à l’envi sur les relations de partenariat développées avec Peterhof qui devaient apporter un ballon d’oxygène à la viticulture locale en crise et on faisait citoyens d’honneur des apporteurs de capitaux étrangers prêts à investir en centre ville d’Agde.
En 2006, La rubrique « Relations Internationales » a été purement et simplement supprimée. Les représentants de la Fédération de Russie ont certainement apprécié notre accueil mais pour le retour sur investissement on verra plus tard. Quant au coeur de ville, inutile d’épiloguer : Il suffit de constater.
Une analyse exhaustive de tout ce qui pouvait être relevé dans ce rapport d’activité, serait trop fastidieuse et trop longue, aussi je ne soumettrai à votre réflexion que trois chiffres peut-être anecdotiques mais révélateurs :
Plus de 16 millions d’euros TTC, malgré les dénégations de notre équipe municipale, c’est le coût actualisé du futur centre aquatique d’Agde : 11 598 050 € HT pour les travaux et 2 082 910 € HT pour l’ingénierie.
26 000, c’est le nombre de visiteurs ayant fréquenté les expositions organisées dans le cadre des Métiers d’Art sur Pézenas.
Les mêmes expositions organisées parallèlement et identiquement sur Agde ont accueilli… 2 000 visiteurs.
Cherchez l’erreur !

Bien que cela ne figurait pas à l’ordre du jour, le débat qui n’a pas eu lieu aurait pu permettre d’évoquer l’avenir même de l’agglomération Hérault-Méditerranée. Certes, notre Député Maire a bien dit qu’il était fier de cette agglo. Mais l’on sait qu’elle fait l’objet d’approches de la part des grosses collectivités de Montpellier et de Béziers et que tous nos élus, lui y compris, ne sont pas insensibles au chant des sirènes…Il y a comme de la fusion-absorption dans l’air, et je doute que la population ait à se prononcer là-dessus.
La Communauté d’agglomération est une structure qui prend de plus en plus d’importance, qui tend à supplanter dans bien des domaines la structure municipale et qui échappe pour une bonne part au « contrôle » du citoyen. Même si la problématique communautaire est abordée lors de la campagne électorale qui s’ouvre, elle n’en sera certainement pas la pierre angulaire.

C’est pourquoi cette 18ème question de l’ordre du jour du conseil municipal méritait autre chose que le circulez, il n’y a rien à voir auquel nous avons eu droit.


Antoine Allemand
Pour le Parti Agathois  
Mail: antoineallemand@wanadoo.fr
Site Internet : http://www.parti-agathois.com
 

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