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AGDE POLITIQUE - Observatoire de la Laïcité : MERCI Président CHIRAC ! Par Alexandre LARREY

Énormément de messages circulent ici et là pour rendre hommage au Président CHIRAC.Que l’on…

Énormément de messages circulent ici et là pour rendre hommage au Président CHIRAC.

Que l’on est un positionnement de droite, de gauche ou que l’on soit apolitique; ce que l’on peut constater; c’est que les Français auront globalement eu un brin de sympathie pour Jaques CHIRAC. On pourrait croire qu’il vienne de ses caricatures dans le Bébête show ou dans les Guignols de l’info, mais pas que !

Après avoir cherché dans mes souvenirs de jeunesse, je me rappelle d’un homme d’état proche de ses citoyens, qui semblait vouloir pratiquer une politique humaine et équitable. Certains peuvent lui reprocher de ne pas faire assez, mais il a toujours répondu présent lorsque des enjeux majeurs se présentaient et qu’il fallait défendre les intérêts de la France et surtout celui des Français.


La laïcité : une valeur républicaine qu’il a renforcée avec courage et conviction.

En 1790, l'assemblée vote la Constitution civile du clergé pour l'organisation de l’église aux principes nouveaux de la Révolution. En conséquence, elle se place dans la droite ligne de l'ancien pouvoir monarchique qui s'était toujours arrogé le droit de réglementer la vie de l'Eglise. Cette réforme, qui s'immisce dans l'organisation de l'Eglise, est aussi contraire que possible d'une idée de laïcité fondée sur une séparation compète du religieux et du politique.

1792, la France instaure un Etat civil unique et neutre. Cette décision dessaisit le clergé du rôle d'enregistrement des grands moments de l'existence humaine. Instauration du mariage civil et instauration du divorce. Pour la première fois, un comportement contraire à l'enseignement de l'Eglise catholique est légalisé. Jusque-là, il était inconcevable que loi morale et loi civile puissent diverger et, à plus forte raison, entrer en contradiction.

1795, le Directoire organise une première séparation de l'Eglise et de l'Etat.

1801, le Concordat signé entre Bonaparte et le pape Pie VII rétablit l'église catholique dans une partie de ses privilèges : le catholicisme est reconnu comme « religion de la majorité des Français ». Mais le concordat ne se prononce pas sur la prétention de l'église catholique d'être une société parfaite détenant la vérité religieuse et ne lui rend pas son titre de « religion d'état ». Le concordat prévoie que l'ensemble des évêques en fonction qu'ils soient constitutionnels ou réfractaires démissionnent pour permettre à Bonaparte de désigner de nouveaux évêques. Le Vatican accepte de renoncer aux biens d'Eglise devenus biens nationaux et de faire salarier les membres du clergé par l'Etat au lieu d'accepter une indemnité compensatrice. Le concordat va régir les relations de l'Eglise et de l'Etat jusqu'en 1905.

1810, Le code pénal interdit aux ministres des cultes de procéder à un mariage religieux s'ils n'ont pas la preuve d'un mariage civil préalable.

1814, la Restauration et le retour de la monarchie ne remettent pas en cause le pluralisme cultuel. La charte de la Restauration garantit dans son article 5 la liberté des cultes reconnus.

1830, le sacre royal est remplacé par une cérémonie civile. Le duc d'Orléans, futur Louis-Philippe Ier, prête serment de fidélité à la Charte révisée devant les chambres. Cette substitution symbolique marque une étape de la sécularisation de la société politique française.

1833, la Loi Guizot sur l'enseignement primaire impose à chaque commune d'ouvrir une école publique.

1848, après la révolution de 1848, avènement de la IIème république. Celle-ci ignore la laïcité et se veut d'esprit religieux. Le préambule de la Constitution du 4 novembre 1848 commence par la formule « En présence de Dieu et au nom du peuple français ». Les hommes de 1848 sont spiritualistes et voient dans la devise républicaine l'aboutissement du christianisme.

1871, la Commune de Paris décrète la séparation des Eglises et de l'Etat, supprime le budget des cultes et déclare propriété nationale les biens des congrégations, au nom de la “liberté de conscience” et pour frapper les clergés “complices des crimes de la monarchie contre la liberté”.

1872, disparition sur les feuilles de recensement de toute mention concernant la religion.

1881, Jules Ferry organise progressivement l'enseignement primaire laïque et républicain. En 1881, il fait voter l'enseignement primaire gratuit ; en 1882, l'obligation scolaire et la neutralité de l'école officielle ; en 1886, la laïcisation du personnel de l'école publique et l'interdiction pour les ecclésiastiques d'enseigner dans les établissements publics. Abolition du caractère religieux des cimetières.

1884, la Loi Naquet rétablit le divorce. Suppression des prières publiques à l'ouverture des sessions parlementaires.

1885, Victor Hugo, qui avait explicitement refusé dans son testament toute cérémonie religieuse, reçoit un éloge funèbre “laïque”. Sa dépouille, d'abord exposée sous l'Arc de Triomphe, et est solennellement transférée au Panthéon sans passer par Notre Dame et sans recevoir la bénédiction d'aucune Eglise. Cette cérémonie marque un moment décisif dans la banalisation des obsèques civiles et la sécularisation de la société française.

1905, loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat qui tranche les derniers liens entre l'Eglise et l'Etat. Désormais, la République ne reconnaît, ne subventionne, ni ne salarie aucun culte. Néanmoins la loi garantit la liberté des cultes. Cette loi satisfait de nombreux catholiques conscients de la liberté que l'Eglise gagnera à être séparée de l'Etat. Mais le climat de tension dans lequel elle est adoptée et la méfiance de Rome susciteront l'opposition du gros du clergé et des fidèles. Pie X interdit à l'Eglise de France de constituer des associations cultuelles auxquelles le législateur avait prévu de transférer l'ensemble du patrimoine ecclésiastique. Le prix à payer de cette opposition fut la perte de tout le temporel de l'Eglise. Evêché, grands séminaires, couvents sont dès lors affectés à des administrations publiques.

Première Guerre mondiale

La Grande guerre rapproche les Français et le clergé catholique, mobilisés ensemble au front.

1918, Clémenceau refuse d'assister à Notre-Dame au Te Deum pour l'armistice de 1918. Création d'une aumônerie militaire avec des ecclésiastiques rémunérés sur le budget public.

1925, en pleine crise avec le gouvernement du Cartel des Gauches, l'Assemblée des cardinaux et des archevêques de France adopte une déclaration solennelle qui condamne l'idée même de laïcité et presse les catholiques d'y désobéir.

 

Seconde Guerre mondiale

 

Le gouvernement de Vichy ne remet pas en cause la laïcité de l'enseignement malgré les espoirs de la hiérarchie catholique. Les “devoirs envers Dieu”, ôtés des programmes scolaires par la IIIème République, n'y sont réinscrits que temporairement.

La politique d'exclusion discriminatoire décrétée par le régime de Vichy à l'encontre des juifs remet en cause pour la première fois les principes de 1789. Certes la discrimination menée à l'encontre des juifs se fonde sur un critère plus racial que religieux, mais l'appartenance au judaïsme n'en constitue pas moins un des critères sur lesquels elle s'appuie.

1945, dans une déclaration solennelle, les évêques et cardinaux français reconnaissent l'existence d'une laïcité “conforme à la doctrine de l'Eglise”. La prise de conscience du danger que représentent les régimes totalitaires a beaucoup pesé dans ce ralliement.

1946, adoption de la Constitution de la IVème République dont le préambule précise que ” l'organisation de l'enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir pour l'Etat “.

1958, adoption de la Constitution de la Vème République dont l'article premier déclare que “La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale”.

1962-1965, le Concile de Vatican II confirme l'ouverture de l'Eglise à la démocratie, aux droits de l'homme et à la laïcité. Il déclare que l'engagement dans les responsabilités sociales, et notamment politiques, relève des laïcs et non des clercs, manifestant ainsi la distance prise par l'institution ecclésiale vis-à-vis du politique.

1967 et 1975, vote de la loi relative à la régularisation des naissances et vote de la loi relative à l'IVG (interruption volontaire de grossesse). Ces deux lois montrent la distance existant entre la société française et l'enseignement moral de l'Eglise.

1983, création du comité consultatif national de bioéthique auquel les représentant des principales ” sensibilités ” et donc, des religions) sont invités à siéger.

1984, Alain Savary, ministre de l'Education nationale, propose un projet de loi visant à la création d'un grand service public de l'éducation. Les manifestations hostiles à ce projet (défense de l'école libre) entraînent son abandon.

1987, les sommes versées au denier du culte par le contribuable français deviennent déductibles des impôts. Ce geste de l'Etat français vis-à-vis des Eglises peut être interprété comme une aide indirecte.

1989, affaire dite du “foulard islamique” : des élèves musulmanes demandent à porter le voile au sein d'établissements d'enseignement public. Le Conseil d'Etat précise les conditions du port de signes extérieurs religieux, mais proscrit tout prosélytisme à l'intérieur de l'école. Le débat sur la laïcité s'ouvre à l'islam, deuxième religion de France.

1999, vote de la loi créant le Pacs, malgré l'opposition de la hiérarchie catholique au projet.

2000, polémique autour du préambule de la Charte européenne des droits fondamentaux après le retrait, sur demande de la France, de la référence à l'héritage culturel, humaniste et religieux de l'Europe.

2002, le Rapport Debray fait des propositions sur l'enseignement du fait religieux dans l'école laïque.

2004, Jacques Chirac crée la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE). Elle sera supprimée en 2010 en tant qu'autorité indépendante. Loi sur le respect de la laïcité (suite aux affaires du foulard islamique, l'interdiction du port ostensible de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les établissements scolaires publics)

2005, la circulaire du 2 février relative à la laïcité dans les établissements de santé définit les grands principes s’appliquant dans les hôpitaux : le personnel soignant se doit de soigner les patients de façon égale et de respecter leur liberté de conscience. Ils doivent être neutres par rapport aux usagers et ne pas montrer leurs propres convictions religieuses.

2006, le rapport de la commission Machelon chargée d'aménager la loi de 1905, propose que les communes puissent financer les lieux de culte.

2007, création en mars par le président Chirac, de l'Observatoire de la laïcité , une instance placée auprès du Premier ministre, visant au respect du principe de laïcité en France. L'Observatoire ne sera effectivement installé qu'en 2013 par le président Hollande. Selon le président Hollande, cette instance est censée préparer le terrain à l'inscription de la loi de 1905 relative à la laïcité dans la Constitution française.

2010, la loi du 11 octobre interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public et notamment au sein des hôpitaux.

2012, le 17 janvier est voté au Sénat un projet de loi visant à étendre l'obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et aux assistantes maternelles. Celles-ci devront soit stipuler leurs convictions religieuses aux parents avant signature de leur contrat de travail, soit ne plus afficher de signes religieux sur elles et à leur domicile, durant leur temps de travail.

2013, une charte de la laïcité est affichée à l'école. Mise en application de l'Observatoire de la laïcité, rattaché au Premier ministre.

2014, verdict dans l'affaire Baby-Loup : la Cour de cassation valide le licenciement d'une puéricultrice qui portait le voile dans une crèche privée.

En janvier 2015, après l'attentat de Charlie hebdo, l'Observatoire a présenté 11 propositions pour renforcer la cohésion nationale dont certaines ont été vivement contestées et même qualifiées d'anti-laïque par 3 de ses membres.

2016, la loi relative à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires a inscrit, parmi les obligations qui s’imposent aux agents publics, le respect du principe de laïcité et son corollaire l’obligation de neutralité. Ces obligations s’imposent à tous les salariés d’un service public quel que soit leur statut.

2017, face à des phénomènes nouveaux, apparus ces dernières décennies dans un contexte social fragile, de montée de revendications communautaires et de détournement de la laïcité à des fins stigmatisantes, l’Observatoire de la laïcité a souhaité établir un rappel succinct et précis des libertés et interdits qui s’inscrivent dans le cadre laïc.

2018, le Président Macron demande à son gouvernement  de présenter un avant projet qui viserait à amender la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat. Parmi les mesures envisagées : la mise en place d'un label pour les associations religieuses ou un plus fort encadrement du financement de celles-ci, avec en arrière plan l'idée de mieux réguler l'islam de France.

En 2019, alors que Jean-Michel Blanquer est chargé du Ministère de l’Education Nationale : Une affiche de la FCPE défendant le droit des femmes en hijab à accompagner leurs enfants est distribuée à l'occasion des élections de représentant. Cette campagne fait l'objet de violentes critiques depuis sa diffusion.


Merci d'avoir été le président de tout les Français

Estimant, que les signes d’appartenance religieuse pouvant refléter des croyances incompatibles avec la pensée libre et la citoyenneté éclairée; ne doivent en aucun cas débordés dans les établissements scolaires publics et/ou laïcs et qu’il y a une place pour chaque chose et chaque chose à sa place :

Je souhaite alors rendre hommage au Président CHIRAC, qui durant sa toute sa vie a défendu une des valeurs fondamentales de la République que sont : la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité, la solidarité, l'esprit de justice, le respect et l'absence de toutes formes de discriminations.

Une dernière chose Jacques : Si vous les croisés, dites aux dieux qu’ils soient avec nous dans ce combat de titan qui nous attend au quotidien…

Sans ChiChi, je vous dis bon vent Monsieur le Président !!!

 

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