Agde - Question de point de vue et ... chant du cygne ! Compte rendu de conseil par Antoine Allemand
Le conseil qui faillit ne pas avoir lieu - A 18 heures, heure de…
Le conseil qui faillit ne pas avoir lieu – A 18 heures, heure de démarrage de la séance, le secrétaire général de la mairie s’agitait sur sa chaise et le chef de cabinet devait être collé à son portable, car, branle bas de combat, le quorum n’était pas atteint : outre sept « simples » conseillers, cinq adjoints sur neuf étaient aux abonnés absents.
Celui qui, la veille, dans cette même salle, s’était fait sacrer debout sur une chaise, votre maire en personne condescendit même à descendre de son fauteuil pour inviter les membres de l’opposition à ne pas quitter la salle en attente de l’arrivée de madame Vibarel-Carreau.
Celle-ci, qui, à sa décharge, animait une réunion des écoles, fit son entrée 20 minutes plus tard.
Le quorum désormais atteint, on pouvait enfin entrer dans le vif du sujet.
Comme d’habitude…ou presque
Comme d’habitude, en effet, ce compte-rendu n’est qu’une photocopie de la synthèse des questions mises à l’ordre du jour et ne reflète pas les débats.
Charles Ignatoff s’étonne qu’il ne soit pas observé une minute de silence en hommage à Pierre Leroy Beaulieu récemment décédé. « Je faisais d’abord le compte-rendu… Nous lui avons déjà rendu les honneurs et nous lui en rendrons encore et encore …»
La minute de silence est donc enterrée et, en l’absence de Frey, l’habituel préposé à la chose, c’est Alain Baudet qui est élevé au rang de secrétaire de séance.
Question orale, question de point de vue
Didier Denestebe se fait l’écho d’une inquiétude qui touche au moins une partie des professionnels du tourisme qui l’ont fait savoir par courrier (non signé) adressé à l’ensemble des élus : celle de voir s’amenuiser les capacités d’accueil hôtelier de la station suite à la fermeture d’établissements existants (Matago, Palmeria, Affenage, Tamarissière, Thalassothérapie…) et leur transformation effective ou programmée en résidences saisonnières ou appartements locatifs.
Ce serait ainsi près de 700 lits qui auraient disparus de l’offre à la clientèle. Voir la question : https://www.herault-tribune.com/index.php?p=p01&action=view&Ar_Id=1520
Henri Couquet se voit confier la charge de répondre.
Et c’est à une véritable « charge » qu’il se livre : « On trouve dans votre texte toute la panoplie de la toute petite politique, celle qui est imbuvable au goût nauséeux.. » commence-t-il, et il va poursuivre ainsi pendant 5 minutes, abreuvant son interlocuteur de tous les épithètes les plus choisis (et vraiment choisis, car la réponse était préparée) pour finir sur un satisfécit général de la profession. Gilles d’Ettore viendra appuyer cette « démonstration » en faisant état d’une enquête menée par « un cabinet anglais »qui placerait Agde 2ème ville moyenne sur 200 dans un classement de je sais pas quoi. Toujours est-il que « économiquement, les choses vont plutôt bien ».
Heureux de le savoir et de nous le faire savoir.
Mais le vocabulaire employé à l’occasion par le candidat aux cantonales laisse transparaître une telle rancœur et une telle volonté d’en découdre qu’il mériterait qu’un psy se penche sur son cas.
A moins qu’ il se soit senti pousser des ailes et qu’il ait voulu se porter, en paroles, à la hauteur de son candidat aux législatives.
PRI = Pour Renforcer l’Immobili-sme :
Votre maire rappelle, non sans un certain angélisme, qu’en avril 2002 il a confié à la SEBLI le soin de réhabiliter le centre ville, puis qu’en juillet 2003 il lui a délégué le droit de préemption dont bénéficie la ville, qu’ensuite, en septembre 2004, il a fait modifier le périmètre d’action de cette même SEBLI (le fameux PRI).
Il vient aujourd’hui demander au conseil de voter un droit de préemption « renforcé » en faveur de la SEBLI.
Il s’avère en effet que le droit de préemption « normal » ne peut s’exercer sur les copropriétés de moins de 10 ans d’existence et, d’après lui, des promoteurs sans scrupules en auraient profité pour faire quelques opérations juteuses.
Charles Ignatoff dénonce l’absence de volonté et de réalisation de la majorité qui a laissé le champ libre à « des marchands de sommeil ».
Réponse de votre maire : « Aujourd’hui, sur cette affaire, on est droit dans nos bottes (formule désormais consacrée dans les milieux UMP), mais les procédures mettent du temps. »
Didier Denestebe a beau jeu de dénoncer la façon dont les choses se passent et les différentes péripéties qui émaillent l’avancement du « projet ». Il souligne que « la SEBLI n’en est pas à sa 1ère expérience de restauration urbaine » et qu’il est difficile d’admettre qu’il lui ait « fallu quatre ans et demi pour s’apercevoir que le droit de préemption urbain dont elle avait besoin pour effectuer sa tâche ne s’appliquait pas partout. »
Il s’inquiète par ailleurs de la façon dont la SEBLI use de son droit simple de préemption jusqu’à aujourd’hui.
Elle parait privilégier l’achat des « immeubles les plus commercialement intéressant en termes de surfaces à aménager au détriment des plus modestes.»
Il reproche enfin le manque de suivi de la réhabilitation en donnant pour preuve l’exemple d’un immeuble rue Saint Sever : En date du 5 août 2003, le Tribunal d’Instance de Béziers préconisait de prendre diverses mesures d’urgence pour préserver la sécurité publique. https://www.herault-tribune.com/archive/img_annexe/index.php?Ax_Id=503
Ce qui est cocasse, c’est que le rapport d’expertise diligenté par le Tribunal l’avait été à la requête de la ville et que, depuis 2003, rien n’a été fait.
Gilles d’Ettore répond à la dernière remarque que, pour faire quelque chose, il attendait des subventions et que, justement, les subventions vont arriver…
On se sent tout de suite soulagés.
Pour le reste il confond, volontairement ou pas, immeubles de dimensions modestes (dont parlait D.D.) et gens modestes : « On traite de façon humaine de pauvres gens »
(NDLR : je serais curieux de savoir ce qu’il entendait par là…mais passons).
Et puis il plaisante : « Quand vous dites que c’est pas sérieux (Passerieux), ça fait marrer (Marais) tout le monde…Et vous vous ne proposez rien »…
S’il attend qu’on fasse son boulot, il n’a qu’à céder la place.
Des laissés, c’est pas toujours ce qu’on pense :
Il y a les délaissés, ces terrains dont la collectivité ne fait rien et qu’elle vend au plus ( ou moins) offrant et puis, il y a ceux qui se sentent délaissés parce qu’on ne fait aucun cas d’eux.
Didier Denestebe s’étonne que l’on procède à la vente de 2 parcelles qualifiées de « délaissés » alors qu’elles appartiennent à un espace plus conséquent au milieu de constructions diverses et dénonce la politique de bétonisation progressive des espaces verts.
Il est renvoyé dans ses verts pâturages par un maire toujours égal à lui-même : « Vous avez beaucoup de temps à perdre »
« Savez-vous seulement, monsieur le maire, où se trouvent ces terrains ? »
« Je ne suis pas votre élève ( ?) ; gardez vos élèves pour le Parti Agathois ( ?) ».
Jusque là rien de bien nouveau, si ce n’est que pour la 1ère fois un élu de la majorité, Marc Mespoulet va faire entendre sa différence : « Il y a un problème de servitude qui n’est pas résolu par ces ventes. Je ne vois pas l’utilité de vendre ces deux parcelles.»
Silence et regard assassin de votre maire, on passe à la question suivante.
Mais pas si cains ces mecs …
A la suite de déficits constatés sur leur régie, la responsabilité financière des régisseurs est engagée pour quatre opérations; il est demandé la prise en charge des sommes par la commune.
Trois des opérations portent sur des montants relativement modestes ( 52, 99 et 300 € ), mais Charles Ignatoff s’étonne de la délibération parlant de « vols » dont auraient été victimes les régisseurs.
Précision de Henri Couquet : « Les erreurs (d’écriture) ne peuvent pas être prises en charge »…
CQFD : une erreur devient un vol et une prise en charge d’une erreur devient une fausse déclaration (passible de poursuites ?)
Pour le 4ème « vol » la somme est plus conséquente : en fait il s’agit d’un déficit de 3 517 € correspondant au paiement par carte bancaire de prestations vendues à une équipe de tennis mexicaine, paiement rejeté par la banque émettrice.
Didier Denestebe s’étonne que, pour un règlement de cette importance, il n’y ait pas eu interrogation de la banque émettrice et donc attribution d’un numéro d’autorisation (auquel cas la banque n’aurait pu déroger au paiement). Il ironise sur « l’armée mexicaine » qui nous a roulé.
Encore une fois, Gilles d’Ettore répond à côté : « Vous voulez qu’on fasse payer le régisseur ? …Il vaut mieux avoir une armée mexicaine que pas d’armée du tout. »
C’est une façon de voir.
De tout un peu et un peu de tout :
– Attribution de marché de travaux pour la place du Jeu de Ballon : Votre maire explique que ces travaux vont être menés sur « un endroit aujourd’hui assez dégradé » après concertation avec les commerçants .
Denestebe n’a pas l’air de croire que la concertation ait été suffisante
– Réponse : « Il faut savoir arbitrer…700 000 € c’est pas pour embêter les gens » (heureusement !) « C’est pour embellir les entrées de ville ( ???)» .
– Mise à disposition de personnel communal au sein de structures associatives et au sein de la caisse des écoles (c’était le genre d’occupations confiées aux emplois jeunes qu’on a gentiment virés) : pour la caisse des écoles au moins, on apprend que la mise à disposition commencera le 6 juillet 2006 pour se terminer le 31 décembre de la même année (Ca y est, ils ont inventé la machine à remonter le temps ! ).
Le chant du cygne :
Commentaire du maire-président « C’est ça aussi l’agglo : elle permet de déplacer les cygnes (vers Pézenas) sans problème.»
Et c’est là où Marc Mespoulet se manifeste pour la deuxième fois :
« Monsieur le Maire, le parc du château Laurens est bien classé ? »
« Euh, oui »
« Alors pourquoi on coupe des arbres ? »
« On coupe pas des arbres, ce sont ceux qui étaient en bordure de rivière qui ont été emportés »
« Non, on coupe des arbres dans le parc, quatre tilleuls »
« Mais non ! »
« Mais si, j’en viens. »
« Je suis pas au courant (encore une fois). On ira voir demain…Il commence à faire nuit.»
Fin du dialogue et fin de non recevoir, Marc Mespoulet quitte la salle.
Didier Denestebe : « C’est un cygne annonciateur… »
Votre maire (et ça n’engage que lui) : « Bientôt , Mespoulet rejoindra le Parti Agathois.»
Activité sans rapport ou rapport sans activité :
Gilles d’Ettore est chargé de présenter le rapport d’activité 2005 de la communauté d’agglomération dont il est le président. .
En dehors du fait que, comme il l’avait dit un peu plus tôt, la communauté ça sert à « déplacer les cygnes », on n’en apprendra pas plus de sa bouche sur le rapport « qu’il ne faut pas voter et que vous avez sous les yeux. »
Heureusement que Ignatoff et Denestebe l’avaient effectivement sous les yeux.
Le premier annonce une « bombe à retardement…et attend de voir si la création de l’agglo a permis de baisser le nombre d’agents de la commune et entraîné une diminution corrélative de l’ensemble des dépenses. »
Le second ira plus dans le détail en soulignant le peu de fiabilité d’un tel rapport lorsqu’on voit que, d’une année sur l’autre, les commentaires généraux sont des reprises à l’identique et qu’un certain nombre d’informations détaillées sont contradictoires (ainsi les parcelles de la ZAE des 7 fonts étaient annoncées comme toutes vendues en 2003, et l’on trouve des parcelles encore à la vente en 2004 et 2005).
Quant aux réalisations de l’année 2005, elles s’élèvent à seulement 1,6 millions d’€ (plus 4 millions de reste à réaliser) et ne « profite » à Agde que pour 31 % de ce montant.
Pendant les commentaires de Didier Denestebe on voit soudain d’Ettore s’épanouir :
« Il y a quelque chose, monsieur le Maire ? »
« Ca me fait rire »
« Quoi donc ? »
« Continuez, continuez…Ca me fait rire, je vous le dirai après. »
On n’a jamais su la cause de son hilarité, mais encore une fois ses réponses sont passées « à côté de la plaque » : pour la zone des 7 fonts « allez voir votre tête de liste Passerieux », pour le retour sur participation de la commune : « L’agglo, c’est une solidarité » et là où Didier Denestebe critiquait l’activité de la communauté, il veut lui faire dire qu’il remet en cause l’agglo elle-même : « Vous devriez vous réjouir (de son existence)…Je vous rappelle que votre associé avait voté pour cette agglomération. »
Note de l’ « associé » (votre serviteur en l’occurrence) :
J’apprécie très modérément le fait d’être mis en cause en public, sans possibilité de répondre directement.
Si je le faisais, il s’agirait d’un incident de séance et le président de séance serait en droit de me faire expulser. Encore faudrait-il que ce ne soit pas lui qui provoque l’incident.
Ceci dit, je ne renie rien de ce que j’ai fait à l’époque : j’ai participé à la création de l’agglomération, j’ai voté pour sa mise en place, et, si c’était à refaire, je le referai.
Je considère toujours qu’il était important d’avoir une agglomération de taille raisonnable.
Le territoire que la CAHM recouvre correspond à des entités sinon homogènes du moins complémentaires dans laquelle Agde a toute sa place.
Dans les super agglo que l’on voit poindre, notre ville perdrait toute sa spécificité et ne pourrait développer de politique originale.
De plus ces énormes concentrations, auxquelles ni Passerieux, ni D’Ettore lui-même ne paraissent insensibles (sauf que leur centre d’ »intérêt de rattachement » gravite en fonction de leur attache politique ) me paraissent de nature à faire doublon avec le département; on peut en faire l’économie.
Ceci dit, défendre le périmètre et l’existence même de cette communauté d’agglomération n’implique pas d’être en accord avec ce qui s’y fait et avec la manière dont les choses se font ou ne se font pas.
Antoine Allemand
Qui est-ce ? – Fiche TrominosCap : https://www.herault-tribune.com/?p=p04&action=view&Tr_Id=18