Agde - Un budget creux pour une ville en panne par Michel Mur
Les débats du conseil municipal du 1er février 2007, dominés par le vote sur…
Les débats du conseil municipal du 1er février 2007, dominés par le vote sur le budget primitif et les taux de la fiscalité locale, ont déjà fait l’objet d’une large information : diffusion sur la télé locale, analyses, commentaires et critiques divers. Je vous « épargnerai donc une longue présentation personnelle pour aller à l’essentiel : le sens politique de ce budget (et sa présentation), son orientation réelle, sa logique et ce qu’il nous prépare.
Présentation du budget de fonctionnement :
Derrière le bluff, la réalité ! Monsieur Couquet, voulant sans doute impressionner les foules a décoré sa présentation de titres solennels : « mieux vivre » pour les budgets de la sécurité, du social, du cadre de vie.
« Préparer l’avenir » pour l’enseignement, la formation, la jeunesse, le sport et la culture…
C’est beau ! Mais il n’a pas inventé l’eau chaude ! Il est vrai que ces articles sont fondamentalement politiques.
Bien sûr, toutes les municipalités les assument, mais leur orientation et l’engagement des élus peuvent se mesurer à l’attention qu’on leur accorde et aux moyens qu’on leur donne. Et les résultats sont bien là : une commune où la sécurité se dégrade, le cadre de vie se bétonne et où les difficultés, la précarité, le chômage s’étendent. Et pour ce qui est de l’avenir, si ce n’est pour la spéculation immobilière, on ne prépare rien de bon, et au mieux, rien du tout !
¨Pour le reste, je serai bref. Le budget de l’administratif augmente de 3.2%, et celui du personnel frôle les 52%, tout cela malgré les transferts de compétences et de services à l’agglomération. Rien de génial dans ces résultats. Rien qui permette de s’auto complimenter sur la maîtrise des dépenses et l’excédent dégagé ! Ce budget, ce sont les services dus à la population. Etant donné qu’ils sont modestes, on n’a pas trop de mal à créer un excédent !
Le budget d’investissement (qui devrait être le vrai support d’une volonté pour préparer l’avenir) reste dans le même ton. La cérémonie des vœux de Monsieur le Maire (et la grande démonstration virtuelle offerte à l’occasion) a déjà lancé le débat sur le sujet. Budget qui « permet d’envisager l’avenir avec sérénité… » Investissement, développement réel, croissance programmée ? Non ! Le plus visible, ce sont les coups médiatiques, hasardeux, flatteurs mais non concrétisés. Je veux terminer sur deux exemples :
Le centre aquatique d’abord , pour lequel tout le monde a pu apprécier l’état général de confusion, d’impréparation tant sur la nature du projet, son aspect, que sur son montage financier, son coût réel… La question n’est pas résolue. Je note une contradiction évidente entre deux affirmations : la commune prendra à sa charge la moitié…mais les contribuables ne paieront pas un centimes. Un miracle ! Bienheureux ceux qui y croient…
Le deuxième projet porte sur le Moulin des Evêques , au fond du parking de la Calade. Sur une opération d’investissement privé, on décide l’achat du premier étage. Aucune information précise sur le coût ! On inscrit un premier acompte de 400000 euros sans pouvoir préciser le nombre d’acomptes ! Pour faire quoi ? Réponse : une salle des fêtes. Grosse question : ce vénérable bâtiment est soutenu de la base au sommet par une double rangée de belles colonnes de basalte qui lui donnent tout son intérêt architectural, mais incompatible avec une salle des fêtes. A moins de tout casser ? Est-ce là le projet final ? Il semblerait selon la rumeur que tout cela fasse partie d’une opération tellement sinueuse, (je dirai même tordue) que j’hésite à y croire. Je vous invite quand même à essayer de suivre : selon des déclarations, des propositions verbales, le projet serait le suivant :
1/ créer une salle des fêtes dans le moulin des évêques (coût astronomique garanti !)
2/ déplacer les commerçants des halles sur l’emplacement de l’actuelle salle des fêtes (piège pour ces commerçants, mort définitive du quartier des halles et coût tout aussi exorbitant. On a les moyens !)
3/ créer une salle de sport à l’emplacement des halles actuelles.
Bien entendu, tout cela n’étant ni discuté, ni étudié, ni chiffré…
Je reste au conditionnel étant donné le côté aberrant (Chirac aurait dit abracadabrantesque) du montage.
Achever un cœur de ville déjà mal en point par un coup politicien de ce niveau, je n’ose pas penser que nous en sommes là.
Bon courage et à bientôt
Michel Mur
Conseiller Municipal
Député suppléant