Faits divers

AGDE / VIAS - Une jeune fille de 19 ans victime d'actes de torture et de barbarie

En début de matinée du 2 novembre 2019, une jeune femme inconsciente était découverte…

En début de matinée du 2 novembre 2019, une jeune femme inconsciente était découverte par un vététiste dans une zone isolée en bord de voie à Vias. 

En hypothermie (22°), légèrement vêtue malgré de basses températures, pesant moins de 40 kg et le visage tuméfié, elle avait été hospitalisée en état d'urgence absolue à Montpellier. Elle était dépourvue de tout moyen d'identification et restait inconsciente plusieurs jours. Elle sortait du coma le 9 novembre 2019, mais demeurait dans l'incapacité de parler pendant plusieurs semaines.

Une enquête ouverte

Le 27 décembre 2019, le parquet de Béziers ouvrait une information judiciaire pour tenter d’identifier cette jeune femme et d’établir les causes de ses blessures.

Les investigations étaient confiées aux gendarmes de la section de recherches de Montpellier renforcée par la compagnie de gendarmerie de Pézenas. Ils parvenaient à identifier la jeune femme et retracer son parcours récent.

Une rencontre sur les réseaux sociaux

Agée de 19 ans, originaire de Châteauroux où elle avait souffert d’importantes difficultés sociales et familiales, elle était arrivée dans le département  au cours de l'été 2019, afin de rejoindre un homme de 22 ans rencontré sur les réseaux sociaux. Elle était hébergée à Agde dans la résidence de ce dernier où vivait également l’un de ses frères, âgé de 24 ans.

Séquestrée dans un cagibi

Ces derniers jours, les deux frères et leur mère âgée de 44 ans étaient interpellés et placés en garde à vue. Les déclarations recueillies par les enquêteurs permettaient d'établir une dégradation de la relation amoureuse, à tel point qu'à partir de l'automne, la jeune fille est maltraitée et enfermée dans un cagibi cadenassé, attachée, bâillonnée, régulièrement battue, vivant dans un état de saleté permanent, privée d’aliments et de soins et même parfois forcée à manger des excréments de chats. Il l’aurait également obligée à lui reverser ses prestations sociales, notamment pour s’acheter des jeux vidéos. Le frère de 24 ans aurait également commis des violences sur la jeune femme, mais dans une moindre mesure. La mère et son compagnon auraient eu connaissance de cette situation mais sans chercher à y mettre un terme.

Laissée agonisante sur le bas coté d'une route 

Début novembre 2019, le frère de 22 ans aurait commis de nouvelles violences qui aggravaient l’état de santé de la jeune femme. Il aurait alors décidé avec son frère âgé de 24 ans et leur mère d’extraire la victime du logement mais de ne pas la conduire dans un hôpital, de peur d’être dénoncés. Ils la transportaient alors en véhicule pour l’abandonner, de nuit, à l’endroit de sa découverte par le cycliste le lendemain matin. Le troisième frère de 25 ans aurait appris cet abandon de la victime sans prévenir les secours.

Quatre personnes placées en détention 

A l’issue des gardes à vue, ces cinq individus étaient présentés devant le magistrat instructeur le 26 février 2020. Les deux frères de 22 et 24 ans étaient mis en examen du chef de séquestration en vue de faciliter des actes de torture et de barbarie et des extorsions des moyens de paiement de la victime. Leur mère et son compagnon étaient mis en examen du chef d’abstention volontaire d'empêcher un crime  (séquestration aggravée) ; la mère était également mise en examen du chef de modification de l'état des lieux d'un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité. Tous les quatre étaient placés en détention provisoire.

Le troisième frère, celui âgé de 25 ans, était également mis en examen du chef d’abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit contre l'intégrité des personnes, et placé sous contrôle judiciaire.

A ce jour, la jeune femme est toujours hospitalisée dans un centre de rééducation et son état psychologique n’a toujours pas permis de l’entendre sur sa version des faits.

Le crime de séquestration aggravée reproché aux deux frères leur fait encourir la peine maximale de 30 ans de réclusion criminelle.

 

 

 

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