AGGLO BEZIERS - Réaction de Frédéric LACAS : "On ne mène pas des négociations sur l'eau comme on mène un spectacle politique"

« On ne mène pas des négociations sur l'eau comme on mène un spectacle politique »

Réaction de Frédéric Lacas, Président de la Communauté d'agglomération Béziers Méditerranée, suite à la publication par le maire de Béziers d'un courrier de la SAUR sur la page Facebook de la Ville de Béziers.

« Quand on ignore ou veut ignorer les principes du droit de la République, on peut construire les raisonnements les plus fous et porter les pires accusations. Le problème, c’est que l’on affirme alors n’importe quoi.

Par sa publication Facebook et son courrier du 14 juin 2016, le maire de Béziers veut relancer la polémique et semer le doute malsain dans l'esprit de la population, quitte à fragiliser le travail de grande qualité mené par mes agents. Seulement voilà : on ne mène pas des négociations de cette ampleur comme on mène un spectacle politique sur un plateau de télévision. Cela exige beaucoup plus de préparation, de sérieux, de conscience et de responsabilité…

En agissant ainsi, il démontre une fois de plus son ignorance de deux principes fondamentaux du droit, pourtant très anciens, dont il se prévaut.

Premièrement, quand une collectivité a transféré une compétence à une agglo, elle n’a plus d’autorité sur ce service (loi Deferre du 2 mars 1982). En l’état, les services de l’eau sont transférés à l'Agglo, elle seule est compétente pour agir. Sa demande de participation aux phases de négociations est donc irrecevable et juridiquement infondée. Faire participer la ville de Béziers au choix du délégataire annulerait la procédure. Le maire de Béziers n’a aucune compétence en matière d’eau, il faudra bien qu’il s’y résigne. L’agitation qu’il entretient n’y changera rien.

Deuxièmement, les règles de négociation menées dans le cadre des contrats de délégation de services publics sont totalement différentes de celles pratiquées dans les marchés publics (loi Sapin du 29 janvier 1993). Elles se fondent sur une stricte égalité entre les concurrents, une totale confidentialité de la procédure et un choix final fondé sur « l’intuitu personae », c'est-à-dire sur le lien de confiance qui s’établit entre l’entreprise qui formule la meilleure proposition et le Président de l’agglomération. Trois points que nous respectons à la lettre.

On peut s'interroger sur les motivations réelles du maire de Béziers. Qui défend-il réellement ? Pourquoi intervient-il pour le compte des intérêts économiques de la seule société SAUR sans prendre en considération les autres entreprises ? Un élu de la République ne peut prendre la défense d'une entreprise au détriment d’autres candidats. Un tel parti pris est incompréhensible…

On se souvient tous de son intervention maladroite sur le dossier Orchestra, qui a causé la perte de 500 emplois et d'un million d'euro de recettes annuelles ! Je ne tiens pas à ce qu'il reproduise ce fiasco pour les Biterrois…

De tout cela, le maire de Béziers s'en moque ! Ce qui l'intéresse, c'est le coup médiatique permanent. Quand il n'est pas dans une réunion politique à l'autre bout de la France, ou sur une émission télé à Paris pour faire parler de lui, il revient sur Béziers pour souffler sur la braise et allumer des feux. J'en tiens pour preuve, aujourd'hui même, sa présence dans les colonnes faits divers de la presse locale suite à ses déboires en justice. Polémiste il était, polémiste il restera…

Désormais, je n'y prête plus attention et j'aborde les dossiers sereinement, en m'associant avec toutes les bonnes volontés, pour créer et offrir ce qu'il y a de mieux pour tous les habitants de l'agglo. Sur l'eau, j'ai pris un engagement fort et je le tiendrai : faire baisser le prix en veillant à conserver la qualité du service. J'y travaille très concrètement, en respectant le cadre, pour tenir mes objectifs et mes promesses. Viendra le temps pour les habitants et les élus communautaires – dont fait partie le maire de Béziers – d'apprécier les bons résultats que nous aurons obtenus. »