Droit

ALIGNAN du VENT - Michel SEELIG, Un excellent débat sur la Laïcité

MICHEL SEELIG À ALIGNAN DU VENT "L’ETAT PAIE MAIS NE CONTROLE PAS". Ils étaient…

MICHEL SEELIG À ALIGNAN DU VENT “L’ETAT PAIE MAIS NE CONTROLE PAS”.

Ils étaient plus de 100 dans ce petit bourg du pays de Thongue, ALIGNAN DU VENT, pour écouter avec beaucoup d’intérêt l’historien Michel SEELIG venu parler du système dérogatoire en Alsace Moselle et poursuivre sur le débat plus large de la Laïcité.

Accueilli par les secrétaires de sections du parti socialiste du Piscénois, Annie Couderc Moneron et d’Alignan/Abeilhan, Geoffrey Boulade, suppléant de Vincent Gaudy, Vice-Président du Conseil départemental, lui-même présent dans l’auditoire, ce militant passionné de laïcité travaille depuis longtemps sur le régime dérogatoire des cultes dans sa région et vient de publier un livre « Vous avez dit Concordat ? » sous-titré « Sortir progressivement du régime dérogatoire des cultes».

Michel SEELIG qui a multiplié ses expériences professionnelles dans le privé comme dans le public, a été syndicaliste, élu, chef d’entreprise, responsable associatif, il est aujourd’hui président du cercle Jean MACE, président du conseil de l’IUT de METZ et toujours militant de nombreuses associations attachées à la laïcité.

Il nous fait découvrir ces zones de non droit du territoire national où un système dérogatoire est érigé en règle, remettant en cause les valeurs de la République.

Son propos nous permet de suivre l’histoire du concept de laïcité en France. Les mesures phares de la révolution française tout d’abord : la déclaration des droits l’homme et du citoyen qui pour la première fois autorise la liberté de conscience ; mais aussi « la mesure qui est le véritable fondement de la laïcité française, L’ÉTAT CIVIL ».Depuis lors, la République ne reconnait plus des catholiques, des juifs, des athées… mais uniquement des citoyens français.

En 1801 un traité international, le Concordat, est signé entre la France et le Vatican avec 17 articles que l’on peut résumer ainsi « L’ÉTAT PAIE, L’ÉTAT CONTRÔLE ». Bonaparte signe alors ce concordat « tant pour le bien de la religion que pour le maintien de la tranquillité intérieure. » Cette TENTATION CONCORDATAIRE est aujourd’hui encore en action en politique et dans un certain nombre de discours.

Et ainsi, durant tout le 19ème siècle, l’État paye et salarie les prêtres les pasteurs et les rabbins, entretient les bâtiments religieux et finance ces trois religions.

À partir de 1870 et la défaite de Napoléon III face à la Prusse, la République s’installe et se heurte à l’église. Pour sortir de cette situation, des lois sont mises en œuvre lois Ferry, loi sur la presse, loi sur les syndicats, loi sur les associations… Et la loi de 1905 qui sépare les églises de l’Etat : Article 1 : “La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes…” Article 2 “La république ne reconnait, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte…”.

 Ces fondements de la laïcité n'ont pas été appliqués dans le territoire d’Alsace et Moselle, annexés par l’Allemagne de 1871 à 1918 et le Concordat y est resté en vigueur.

Après la « Grande Guerre », la République française accepte que ce régime des cultes soit maintenu « à titre provisoire ». Cette situation est pourtant toujours en vigueur, sauf qu’aujourd’hui L’ÉTAT PAIE MAIS NE CONTROLE PLUS RIEN ! Ceci coûte au budget de l'État 60 à 70 millions d'euros par an.

Michel Seelig aborde ensuite les débats actuels sur la laïcité : « Le problème, actuellement, dans ce que nous vivons, ce sont les tendances de toutes les religions à prétendre une hégémonie et à vouloir imposer leur vue à l’État ou leurs préceptes à la société… »

Ces derniers mots ont initié le débat fourni qui a suivi où chacun a pu interroger l'historien et ces échanges se sont poursuivis autour d'un buffet partagé tard dans la soirée, pendant lesquels quelques privilégiés ont pu obtenir une dédicace du livre de l'auteur.

Annie Couderc Moneron            

Secrétaire de la Section du Parti Socialiste du Piscénois

Geoffrey Boulade

Secrétaire de section du Parti Socialiste d’Aligan/Abeilhan

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