Entreprises

Artisanat : stabilisation de la création d’activités en 2016

MAAF, assureur généraliste en France, et l’Institut Supérieur des Métiers viennent de publier leur baromètre
dédié aux chiffres de la création d’entreprise dans l’artisanat.

Le baromètre ISM/MAAF pointe les évolutions de la création d’entreprise artisanale. Il analyse les évolutions sectorielles et les disparités régionales. Mais aussi la modification des formes juridiques et des profils de créateurs.

En 2016, le nombre de créations d’entreprises artisanales s’est stabilisé à 154.000 (- 1 %). Cette stabilisation globale revêt toutefois des disparités sectorielles. On note une baisse dans le BTP (- 5 %). Mais une stabilité dans la fabrication et une hausse dans l’alimentation (+ 5 %) et les services (+ 4 %).

Taxis-VTC et nettoyage

Dans les services, la hausse des créations est due principalement aux immatriculations de taxis-VTC. On dénombre 10.000 créations en 2016, contre 7 600 en 2015. C’est un phénomène lié au développement et à la demande des plates-formes numériques. L’importance des créations doit être toutefois relativisée en raison du turn-over important dans le métier. Par ailleurs, ce phénomène reste concentré sur l’Ile-de-France (avec une extension à l’Oise). Les créations progressent également dans les travaux de nettoyage (10.200, contre 9 600 en 2015).

Les plats à emporter

Dans l’alimentation, l’activité motrice reste la fabrication de plats à emporter (crêperies, sandwicheries, food-trucks. Il y a eu 7.700 créations en 2016, contre 7.400 en 2015. C’est un indicateur de bonne santé du marché du prêt-à-consommer. Le nombre de créations d’entreprises progresse également sur des niches comme la fabrication de boissons artisanales (bière, distillerie, jus de fruits…). Cette tendance est portée par l’appétence croissante des consommateurs pour les produits locaux.

BTP, créations d’entreprises en baisse

Seules les activités de couverture et la menuiserie métallique échappent à ce phénomène. Dans l’artisanat de fabrication, certaines activités de sous-traitance industrielle (traitement des métaux, découpage…) affichent des immatriculations en hausse. Certains métiers d’art également : fabrication de meubles, céramique, coutellerie. Pour ces activités, la création d’entreprise est souvent la seule possibilité d’exercer son métier.

La région PACA en tête

La propension à créer une entreprise artisanale est plus élevée dans le sud de la France. Le département le plus « entreprenant » est celui des Alpes-Maritimes : en 2016, 8 adultes sur 1 000 y ont créé une entreprise artisanale, contre 2 dans le Pas-de-Calais. En revanche, les entreprises de la moitié nord du territoire (hors micro-entrepreneurs) ont un taux de pérennité à 3 ans un peu supérieur à la moyenne. L’installation se fait à tout âge, mais plutôt autour de 40 ans, après une expérience professionnelle significative : 43 % des créateurs ont plus de 10 ans d’expérience dans le métier de leur entreprise.

Un entrepreneur sur cinq a plus de 50 ans

Les seniors entrepreneurs sont désormais aussi nombreux à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale que les jeunes de moins de 30 ans. L’éventail des niveaux d’étude est également large : un quart des créateurs n’a pas de diplôme, un autre quart est diplômé de l’enseignement supérieur, le niveau le plus fréquent étant le CAP-BEP. L’installation contrainte, comme ultime solution d’emploi, concerne moins d’un créateur sur dix. 12 % des projets d’installation sont ainsi réalisés par des créateurs d’origine étrangère.

Le choix du statut SAS/SASU

Les tendances observées en 2015 se prolongent en 2016 : il existe un tassement des créations de microentreprises au profit des formes classiques d’entreprises. Ce phénomène peut correspondre à un tarissement des vocations, huit ans après la création du régime (qui a vu affluer dans l’artisanat 700.000 candidats, soit 2 % du total des adultes âgés de 20 à 59 ans), mais aussi à une saturation des marchés, analyse le baromètre ISM/MAAF.

En matière de statut juridique, l’étude montre également une évolution des choix des formes sociétaires. Ainsi, le statut de SAS/SASU (où les dirigeants ne cotisent pas au RSI) est désormais plus fréquemment choisi que celui de SARL/EURL. Indépendamment des microentrepreneurs, un tiers des entreprises sont désormais créées avec moins de 2.000 euros. La reprise d’entreprise artisanale se montre nettement plus capitalistique. Les trois quarts des reprises d’entreprises supposent ainsi désormais une mise de fonds supérieure à 16.000 euros (de plus de 80.000 euros pour la moitié). Et le nombre d’entreprises créées avec des salariés ne cesse de baisser ces dix dernières années.

Le baromètre ISM/MAAF est détaillé sur www.infometiers.org

 

Carte Artisanat Occitanie 752

 

A lire aussi sur ce site


Carte Artisanat Occitanie 1er janvier 2016

 

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.