Baromètre de l’artisanat - Apprentissage Occitanie : une région contrastée
L’édition 2018 du baromètre ISM-MAAF de l’artisanat évalue, pour la troisième année consécutive, l’implication…
L’édition 2018 du baromètre ISM-MAAF de l’artisanat évalue, pour la troisième année consécutive, l’implication des entreprises artisanales dans la formation des apprentis dans la région Occitanie. Elle met en exergue une légère baisse des inscriptions en première année mais fait état de disparités départementales.
Occitanie : légère baisse des entrées en apprentissage
En Occitanie, l’apprentissage artisanal est en légère baisse. Avec un peu plus de 12 000 apprentis employés dans des entreprises artisanales de moins de 20 salariés en 2016-2017, les effectifs d’apprentis formés dans les entreprises artisanales diminuent par rapport à la rentrée précédente (-1 %).
Au total, l’artisanat forme néanmoins 40 % du total des apprentis de la région (contre 35 % en moyenne nationale) et conforte, encore une fois, sa place de premier employeur d’apprentis.
Des disparités sectorielles se ressentent néanmoins, au plan national comme en région :
Avec pas loin de 3 000 apprentis en 2016-2017, le secteur de l’alimentation est le seul à afficher une hausse constante de son nombre d’apprentis depuis 2012-2013 (+16 %). En 2016-2017, l’apprentissage dans les métiers des services progresse légèrement (+1 %) par rapport à l’année précédente ; les secteurs du BTP et de la fabrication déplorent quant à eux une baisse de leurs effectifs (respectivement de -5 % et -1 %).
Occitanie : des disparités départementales
Cette légère baisse régionale ne concerne pas tous les départements. Les contrastes départementaux sont forts. Sur les 13 départements, 6 connaissent une progression ou une stabilisation de leurs inscriptions : la Lozère connaît la plus forte progression des entrées en apprentissage dans une entreprise artisanale (+21 %) suivi par l’Aude (+12 %), les Hautes-Pyrénées (+7 %) et le Tarn-et-Garonne (+6 %). Quant à l’Ariège, son nombre d’inscrits est stable avec un peu plus de 200 depuis 2015-2016. La baisse concerne les autres départements : le plus impacté est le Gers avec une baisse de -24 % de son nombre d’inscrits, suivi par le Gard (-19 %), le Tarn (-13 %) et l’Aveyron (-10 %). Dans une moindre mesure, les départements des Pyrénées-Orientales, de la Haute-Garonne et du Lot connaissent eux aussi une baisse (avec respectivement -7 %, -5 % et -2 %).
Dans les départements de la région Occitanie, le taux de pénétration de l’apprentissage varie de 8 % (8 apprentis pour 100 entreprises) à 12 % (la moyenne nationale) : l’apprentissage est ainsi plus répandu, par rapport au tissu d’entreprises, dans l’Aveyron, la Lozère et les Pyrénées Orientales avec 12 apprentis pour 100 entreprises artisanales. Suivent le Lot et le Tarn (11 %), l’Ariège, l’Aude et la Haute- Garonne (10 %), puis le Gard, les Hautes-Pyrénées et le Tarn-et-Garonne (9 %). Avec 8 %, le Gers et l’Hérault ferment la marche.
Une forte hausse des bacheliers préparant un métier en apprentissage dans l’artisanat
Au national, le nombre d’apprentis déjà titulaires d’un BAC et commençant leur apprentissage dans l’artisanat est en hausse : leur nombre est de 12 200, soit 16 % des inscriptions, contre 11% en 2012- 2013). Une part d’entre eux (7 040) est en poursuite d’études et démarre un diplôme de l’enseignement supérieur, principalement un BTS (les plus attractifs sont ceux de l’aménagement paysager, de la mécanique, ainsi que des diplômes de management, et de vente.) Pour les autres, il s’agit d’une réorientation : 3 000 d’entre eux préparent ainsi un CAP en vue d’exercer un métier (pâtissier, fleuriste, etc.).
En Occitanie, le phénomène est identique : 1160 apprentis démarrant la préparation d’un diplôme dans une entreprise artisanale sont détenteurs du BAC ou équivalent en 2016-2017, soit 18 % des inscriptions. Parmi eux, 270 apprentis débutent un diplôme de BTS.
Catherine Elie, Directrice des études et du développement économique de l’ISM précise :
« Avec l’élévation générale du niveau de formation, de plus en plus de jeunes n’envisagent vraiment leur orientation professionnelle qu’à l’issue du BAC. C’est pourquoi le nombre de bacheliers choisissant de préparer un métier artisanal progresse ces dernières années, une tendance qui devrait perdurer. Les 3 000 bacheliers inscrits en première année de CAP étaient principalement en parcours de réorientation pour devenir boulanger, pâtissier, coiffeur ou encore fleuriste. D’autres préparent un diplôme de l’enseignement supérieur, de nombreux métiers de l’artisanat exigeant un niveau de diplôme plus élevé. Cette dynamique s’explique aussi par une revalorisation des métiers de l’artisanat dans l’opinion publique et sans doute, pour certains, par une déception vis-à-vis des autres filières universitaires ».
Palmarès des diplômes en augmentation dans l’artisanat en Occitanie
Depuis 2012-2013, les diplômes dont les effectifs sont les plus en hausse dans l’artisanat en Occitanie sont principalement des spécialités des métiers de bouche et des services. Avec près de 400 entrées en apprentissage en 2016-2017, le CAP Boulanger est le diplôme qui gagne le plus en attractivité. Il est suivi par le CAP Maintenance des voitures, le CAP Boucher et la Mention complémentaire pâtisserie, glacerie, chocolaterie, confiserie.
Bruno Lacoste, directeur Marketing et Communication de MAAF explique :
« Malgré la baisse globale de l’apprentissage entre 2012 et 2016, certains diplômes ont gagné en attractivité, en particulier dans les secteurs dynamiques de l’alimentation et de certains services. Il est intéressant aussi de constater que, si le choix des diplômes des apprenties reste très ciblé (elles représentent par exemple 90% des effectifs dans la coiffure), le mouvement de féminisation se poursuit avec une part des apprenties dans l'ensemble de l'artisanat qui progresse de 2 points sur la période et atteint 27% en 2016-2017. ».
Le saviez-vous ? Certains diplômes rares ne sont préparés que dans la région !
Certains métiers de l’artisanat sont rares et ne sont préparés en apprentissage que dans une seule région pour toute la France. C’est le cas du BCP préparant au métier de Métallier : le seul établissement en France proposant la formation se situe en Occitanie.
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Méthodologie de l’étude
Le baromètre tire sa source principale du système d’information sur la formation des apprentis (SIFA), piloté par la DEPP en 2006. SIFA offre une photographie de la situation des apprentis au 31 décembre de chaque année, sous l’angle de la « formation ». Les données collectées permettent de caractériser le profil des apprentis, des formations suivies et de l’entreprise d’accueil. Le système s’appuie sur une remontée statistique des CFA avec un taux de réponse de près de 100 %. L’analyse porte sur les apprentis, en formation au cours de l’année scolaire 2016-17, et employés dans des entreprises artisanales de moins de 20 salariés.
A propos de MAAF
Marque du groupe Covéa, MAAF est l’un des premiers assureurs généralistes en France. Il propose à ses 3,8 millions de sociétaires et clients des solutions globales en assurances (auto, habitation, risques professionnels mais aussi santé, prévoyance, assurance vie…) et des services à forte valeur ajoutée (assistance, crédits…). Aux côtés des artisans depuis sa création, MAAF compte aujourd’hui plus de 700 000 clients professionnels. www.maaf.fr
A propos de l’Institut Supérieur des Métiers
Centre national de ressources sur l’artisanat et la petite entreprise, l’ISM conduit une activité d’observation statistique, de veille et d’études sur l’artisanat et la petite entreprise. Il publie régulièrement des Tableaux Economiques de l’artisanat. L’ISM assure également une mission de formation des élus, de diffusion d’informations sur les aides publiques aux entreprises et de pilotage, pour le compte de la Direction Générale des Entreprises, les labels «Entreprise du Patrimoine Vivant» et «Pôles d’Innovation pour l’Artisanat». www.infometiers.org