Droit

BESSAN - Un médecin vous manque et tout est dépeuplé : le diagnostic (1/2) par le groupe d'élus Bessan avec Audace

A l'orée du recensement de sa population, Bessan devrait approcher -voire atteindre- le seuil…

A l'orée du recensement de sa population, Bessan devrait approcher -voire atteindre- le seuil des 5000 habitants. Malgré son accroissement démographique progressif, une inquiétude s'exprime sur la question sanitaire et sociale : l'accès aux soins précisément. Actuellement, le village compte trois médecins pour 4703 habitants. En moins de deux décennies,  la part de médecins exerçant ici est passée de cinq pour 4027 habitants (recensement 1999) à trois aujourd'hui pour près de 5000. Ces chiffres démontrent un écart théorique de 1 médecin pour 805 habitants en 1999 à 1 médecin pour 1657 habitants aujourd'hui .

A tous les âges,  les besoins nécessitent  un accompagnement sur le parcours de soins notamment pour la petite enfance et le grand âge. L'apport de nouvelles générations et l'allongement de l'espérance de vie impliquent une correcte couverture  d'accès aux soins pour tous. Il y a urgence à trouver des solutions à court et moyen  terme.

Les origines de la désertification médicale sont multiples et ses conséquences sont particulières aux territoires affectés par ce phénomène. Les origines concernent ce qui est  qualifié d'un manque de professionnalisation de la formation car « près d'un quart des jeunes en troisième cycle de médecine  ne s'inscrivent jamais comme médecin ». L'Association des Maires de France et le Conseil national de l'Ordre des Médecins s'accordent à dire « les études ne préparent pas assez à l'exercice en libéral ». De plus, les étudiants en médecine aspirent à « la mixité de carrière et à la mobilité professionnelle » . Les conséquences sont distinctes selon les territoires mais cette désertification affecte l'urbain et le rural.  « Communes et villes se trouvent face à un même défi » témoignent plusieurs maires des champs et des villes. L'Etat et les agences régionales de santé sont interpellés pour épauler les élus dans leurs projets. Certes,  les communes ne disposent pas de compétence obligatoire en matière de santé.  Néanmoins, celles-ci sont toutefois impliquées pour répondre  aux besoins des habitants. La satisfaction de ceux-ci dépend aussi de l'attractivité du territoire : « un médecin vous manque et tout est dépeuplé » illustre la formule détournée d'une parole de Lamartine.

Parmi les retours d'expériences exprimés par les maires, les créations de maisons médicales de santé semblent plébiscitées par les jeunes médecins. La qualité de vie des professionnels serait améliorée par l'intégration au sein de ces structures.  Selon la Fédération française des maisons et pôles de santé, ce modèle de regroupement pluridisciplinaire serait bon. Toutefois, ce moyen n'est ni exclusif ni infaillible. Comme le témoigne le maire de Sens, « il faut une âme dans la pierre » .

Dans sa ville, cet élu a lancé une expérimentation en faveur des personnes âgées dépourvues de médecins référents.  L'opération a consisté une convention entre le Centre communal d'action sociale et SOS Médecins, avec l'appui de l'Agence régionale de santé. Par ce biais,  « les personnes âgées sans médecin référent  sont suivies par SOS Médecins jusqu'à ce qu'un nouveau médecin s'installe ».

La réussite d'une meilleure égalité de tous dans  l'accès aux soins suppose le concours des partenaires institutionnels et l'implication des professionnels libéraux. Les retours d'expériences des uns doivent susciter l'imagination et l'action des autres, toujours avec audace.

Ces quelques lignes ne prétendent pas à l'exhaustivité face à une question complexe aux forts enjeux humains. C'est pourquoi à cette contribution sur le diagnostic, le groupe reviendra vers vous pour proposer des suggestions sur le traitement. La santé étant la première des fortunes, tel est le premier des vœux que nous formons pour chacun en l'an qui vient.  

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