Droit

BEZIERS - Bac 2016 : la fuite en avant continue

Communiqué de Gilles Ardinat,Professeur agrégé d’histoire-géographie (Béziers)Conseiller régional FN/RBMSecrétaire départemental du Collectif Racine de…

Communiqué de Gilles Ardinat,

Professeur agrégé d’histoire-géographie (Béziers)

Conseiller régional FN/RBM

Secrétaire départemental du Collectif Racine de l’Hérault

Le ministère de l’Education nationale vient de rendre publics les résultats du baccalauréat 2016. Une fois encore, le taux de réussite établit un record avec 88.5% d’admis. La part des candidats reçus avec mention est elle aussi en forte hausse : presque la moitié (48.5%) des lauréats a une moyenne supérieure ou égale à 12/20. Nous assistons donc à une double inflation : augmentation constante du nombre de bacheliers (632.700 cette année contre 167.300 en 1970) et du nombre d’élèves bénéficiant d’une mention.

Chacun sait que cette distribution massive du baccalauréat ne correspond pas à une amélioration du niveau scolaire, bien au contraire. Il s’agit pour nos gouvernants d’atteindre des objectifs purement quantitatifs : 80% d’une génération au niveau bac (slogan imposé par le PS dans les années 1980) ; la moitié d’une génération diplômée de l’enseignement supérieur (volonté de l’Union Européenne depuis le sommet de Lisbonne en 2000).

Ces objectifs chiffrés, arbitraires et sans lien avec les besoins du marché de l’emploi, sont à l’origine d’une fuite en avant généralisée. Quasi-disparition des redoublements avant la terminale, baisse des exigences disciplinaires, contrôle continu (CCF), consignes d’indulgence adressées aux jurys, possibilité de conserver ses notes supérieures à 10/20 pendant plusieurs années, options ne pouvant qu’ajouter des points : tout est fait pour gonfler les statistiques du baccalauréat.

Cette politique du chiffre, parfaitement démagogique, a de graves conséquences. D’abord, cette massification conduit à une dévalorisation du diplôme. Le baccalauréat, malgré son coût important (1 milliard d’euros), n’est plus une garantie d’excellence. Par exemple la maîtrise de l’orthographe n’est plus requise. Ensuite, ce système induit une perte d’autorité pour les enseignants face à des élèves qui savent pertinemment qu’ils obtiendront facilement leur diplôme. Enfin les cohortes de nouveaux bacheliers contribuent à l’engorgement croissant des facultés, avec une proportion d’échec très importante pour les étudiants.

Le Collectif Racine dénonce depuis sa création cette approche quantitative et dogmatique. Nous proposons d’inverser cette tendance au « bac pour tous » par une double politique : rétablissement d’une exigence forte pour le baccalauréat afin de restaurer son prestige et de désengorger les universités ; redéploiement des effectifs vers les filières courtes, notamment l’apprentissage, de manière à former notre jeunesse de manière efficace. Cette stratégie de bon sens, susceptible d’obtenir l’adhésion des enseignants et des parents d’élèves, a une finalité : replacer le mérite (aujourd’hui sacrifié sur l’autel du chiffre) au centre de notre système d’éducation. 

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