BEZIERS - Emmanuelle Ménard défend la nécessité de soutenir les antennes universitaires dans les villes moyennes
"10 000 étudiants en moins à Montpellier ne changeraient rien au dynamisme de la…
“10 000 étudiants en moins à Montpellier ne changeraient rien au dynamisme de la métropole, tandis que 10 000 étudiants en plus à Béziers changeraient la ville”
Extraits vidéos des interventions d'Emmanuelle Ménard dans l'hémicycle à l'occasion du débat sur le Projet de loi finances pour 2020 pour l'enseignement supérieur dans lesquelles Madame le député défend la nécessité de soutenir les antennes universitaires dans les villes moyennes en citant l'exemple de l'antenne Du Guesclin de Béziers.
Deux amendements rejetés par la majorité parlementaire.
Vous trouverez également ci-dessous les comptes rendus écrits de celles-ci.
vidéo 1 : https://drive.google.com/open?id=1ZCN1-uMwrXxX0VR4gJh3Jlf0hlf25SN0
“Ces deux amendements d’appel ont sensiblement le même objet : ils visent à appeler votre attention, madame la ministre, sur une grande inégalité subie par un territoire.
Alors que Montpellier concentre 78 % des étudiants de l’Hérault, Béziers n’en accueille que 1,4 %. Par ailleurs, après avoir été menacée de fermeture en 2014, l’antenne décentralisée Du Guesclin de l’Université Paul-Valéry Montpellier III à Béziers n’en est toujours qu’à la moitié de sa capacité d’accueil : alors qu’il était prévu de construire le bâtiment en forme de U, seule une aile et demie est sortie de terre. Toutes les demandes tendant à respecter le projet originel, qui permettraient de doubler la surface du site, sont à ce jour restées lettre morte. De même, l’institut universitaire de technologie – IUT – de Béziers, qui accueille 510 étudiants, aurait la capacité d’en accueillir près de 800 mais ne peut le faire, faute de crédits pour recruter des professeurs. Pourtant, la demande de formation dans le Biterrois est croissante, notamment dans les secteurs liés au vin, à l’aide à la personne et aux métiers du tourisme. Alors que l’ouest de l’Hérault est gravement touché par le chômage, plus de 8 000 offres d’emploi ne sont pas pourvues dans le bassin d’emploi.
Madame la ministre, on ne peut pas prétendre vouloir défendre les villes moyennes et toujours tout donner aux métropoles, sans rien allouer aux communes alentour. Permettez-moi de vous rappeler la finalité du programme action cœur de ville : le directeur de ce programme a lui-même affirmé qu’il visait à créer « un réseau de moyennes villes qui constituent un maillage territorial et aient une fonction de centralité vitale pour l’ensemble du territoire ».
Je répète les chiffres : 78 % des étudiants de l’Hérault sont à Montpellier, 1,4 % des étudiants sont à Béziers. Tout est dit ! Je pense que 10 000 étudiants en moins à Montpellier ne changeraient rien au dynamisme de la métropole, tandis que 10 000 étudiants en plus à Béziers changeraient la ville. Il s’agit là d’une simple question de volonté politique, madame la ministre. Les Français et les Biterrois vous remercieront, car ils veulent voir à nouveau battre le cœur de leur ville.”
vidéo 2 : https://drive.google.com/open?id=1vyd7rvD2G_wcdffrbOL9Gr2VqC8R73ZX
“Je suis d’accord avec vous, monsieur le rapporteur : ce sont des amendements biterro-biterrois ! Mais ces amendements d’appel peuvent se dupliquer pour l’ensemble des villes moyennes françaises.
J’appelle votre attention sur le déséquilibre abyssal entre les universités des métropoles et les sites existant dans les villes moyennes, en termes d’offre de formation. Quelle injustice pour les étudiants ! Je vais vous donner un seul exemple. Je vous ai parlé de l’antenne Du Guesclin de l’Université Paul-Valéry Montpellier III, à Béziers, qui accueille une filière de psychologie. Les étudiants de cette filière qui veulent intégrer, à l’issue de leur troisième année d’études, un master à Montpellier sont presque tous défavorisés, à de rares exceptions près, par rapport aux étudiants ayant passé leur licence à Montpellier. En effet, on privilégie toujours les étudiants de Montpellier au détriment de ceux de Béziers. C’est une véritable injustice, subie et ressentie comme telle par les étudiants des villes moyennes.
Cela ne peut pas continuer. Vous videz les villes moyennes de leurs étudiants, de leurs forces vives, qui n’ont qu’une envie, celle de continuer à étudier dans leur ville parce qu’ils y sont attachés et parce que c’est aussi plus simple, d’un point de vue économique, de rester dans leur univers familial. Or on brise tous leurs espoirs : ils savent bien que s’ils n’étudient pas dans l’université de la ville métropole, ils perdent toutes leurs chances.
Vous avez compris que mes deux amendements sont des amendements d’appel mais, encore une fois, je tiens à appeler votre attention sur ce sujet extrêmement important pour nos villes moyennes.”
Pour votre information, ci-dessous le lien vers l'extrait vidéo de la réponse de Madame la ministre :
https://drive.google.com/open?id=1nuDgipXlR5DbME6n44z439CgpQztb2Vu