BEZIERS - Le COLBAC accusé "d'abus de liberté d'expression" par le chef Gilles Goujon
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Après avoir évoqué la référence à la tauromachie dans le choix du nom de sa future table gastronomique à Béziers, le chef Gilles Goujon se défend de vouloir valoriser les corridas. Il accuse le Colbac (Comité de Liaison Biterrois pour l’Abolition de la Corrida) « d’abus de liberté d’expression » ainsi que de « diffamation » et met en demeure l’association de s’abstenir de « porter dorénavant atteinte à son image et à son honneur ». Pour le Colbac, c’est l’aveu que la tauromachie est une pratique si cruelle envers les animaux qu’elle déshonore celles et ceux qui en font l’éloge.
La semaine dernière, le chef Gilles Goujon interrogé par le Midi Libre évoquait la référence à la tauromachie dans le choix du nom de son nouveau restaurant « L’Alternative » en ces termes : « Il y a plein de symboles dans ce nom », souligne le chef. À commencer par la référence à la tauromachie. « Béziers étant une ville taurine, l’alternative c’est quand le jeune torero vient pour la première fois dans l’arène, face à ses trois premiers toros, et devant ses maîtres et le public ».
Pleinement dans son rôle et conformément à ses missions statutaires (réagir à tout soutien direct ou indirect à la tauromachie), le Colbac avait alors déploré cette publicité indirecte faite à la corrida.
La tauromachie mise à l’honneur
L’emprunt d’un nom évoquant la cérémonie au cours de laquelle un novillero tue pour la première fois un taureau adulte est très symbolique dans une ville taurine comme Béziers. Cette référence contribue à apporter une caution morale aux corridas. « Associée à un nom prestigieux de la gastronomie française comme celui de Gilles Goujon, la tauromachie est mise à l’honneur » explique la présidente du Colbac Sophie Maffre-Baugé, qui ajoute : « Parions que les acteurs de la tauromachie biterroise seront les premiers à rappeler ce clin d’œil à la culture tauromachique pour tenter de redorer l’image désastreuse des corridas dans l’opinion publique ! »
Accusés « d’abus de liberté d’expression » et de diffamation
Le chef Gilles Goujon est prêt à saisir les tribunaux pour démentir tout éloge fait à la tauromachie. Ainsi cette mise en demeure et cette intention d’action en justice reçues ce mardi 17 novembre de l’avocat du chef qui accuse le Colbac de « diffamation », « d’abus de liberté d’expression » et « d’atteinte à l’honneur de monsieur Goujon ». Pour le Colbac, cette accusation est révélatrice : la tauromachie est-elle une pratique si honteuse qu’il faut à ce point se défendre d’en faire l’éloge ? C’est reconnaitre implicitement que les corridas véhiculent une très mauvaise image. L’association se félicite de cette réaction du chef : « Comme 80 % des Français sondés par l'IFOP, Gilles Goujon considère certainement que le supplice et la mise à mort d’un animal ne peuvent plus être considérés comme un spectacle en France en 2020 » concluent les militants du Colbac qui manifestent régulièrement pour l'abolition de la corrida.
Si l'installation d'un grand nom de la gastronomie française est une chance pour Béziers, la tauromachie sanglante, quant à elle, nuit à la réputation de la ville en France et à travers le monde.