BEZIERS - Papes et corridas par Bousquet Hugues "Lo Taure Roge"
Les anti-corrida faisant flèche de tout bois se sont toujours emparés de la bulle…
Les anti-corrida faisant flèche de tout bois se sont toujours emparés de la bulle papale de Pie V pour expliquer aux aficinados catholiques qu'ils se devaient d'obeir à leur pontife en ne se rendant plus autour des ruedos. Régulièrement, ils écrivent à des prélats, aux aumoniers des arènes pour les rappeler à leur devoir de bons chrétiens…
Suite à ces quelques lignes parues à la rubrique “Éphémérides” dans le Journal de la Ville de Béziers du 1er novembre, et afin de couper l'herbe sous les pieds des Flac et autres Colbac, triturant l'histoire au profit de leur combat liberticide, voici un court résumé historique sur cette bulle et ses suites.
Influents au sein de l'Église, les adversaires de la corrida obtiennent du pape Pie V une bulle « de Salute Gregis » ordonnant le 1er novembre 1567, au même titre que le duel, que les chrétiens à tous niveaux ne combattent les taureaux sous peine d'excommunication (un chrétien ne peut mettre sa vie en danger que pour Dieu ou son Roi). Ce qui préoccupe Pie V ce n'est pas le sort des taureaux mais celui des hommes.
Le pape suivant, Grégoire XIII transige par une bulle « Exponi Nobis » – 25 août 1575 – en levant les menaces d'excommunication dés l'instant où les jeux taurins se déroulent hors des jours de fêtes religieuses. Il maintient seulement aux deux clergés – séculier et régulier – l'interdiction d'y assister et laisse ce droit aux laïcs.
Son successeur, Sixte V par un « bref » nuper siquidem du 13 avril 1586 rappelle à l'Université de Salamanque que les ecclésiastiques ne doivent pas assister aux fêtes taurines.
A la demande de Philippe II, le pape Clément VIII par sa bulle « Suscepti Muneris » du 13 janvier 1596, lève l'interdiction concernant le clergé séculier, le maintien pour le régulier et les jours de fêtes religieuses. Très rapidement cette dernière interdiction fût levée par l'Église d'Espagne.
Pour être complet, signalons un bref d'Innocent XI le 21 juillet 1680 au nonce Mellini pour lui rappeler la bulle de Clément VIII et de demander au “Roi Catholique (…) que si dans l'avenir il se trouve que ces mêmes jeux (de toros) soient données, on prenne consciencieusement des dispositions, au moins pour empêcher que le Peuple ne subisse un quelconque dommage.”
Amen !