BEZIERS - Préminces de printemps aux arènes de Béziers
Grosse journée taurine aux arènes ce dimanche 12 mars où pas moins de 11…
Grosse journée taurine aux arènes ce dimanche 12 mars où pas moins de 11 toros ont été lidiés et mis à mort par des toreros qui ont tous montré beaucoup d’envie. Las, les toros ont un peu manqué ce (huitième) rendez vous organisé par Christian Coll, et sous un ciel mitigé et un vent soufflant par intermittence et devenant froid en fin de tarde, les « Blohorn » nous ont un peu déçu. Les toros de la devise aux couleurs de la Côte d’Ivoire, tous avec encore le poil d’hiver, sont sortis fades et bien qu’applaudis à l’arrastre aucun n’a fait la vuelta et ne restera dans nos mémoires. Le matin aucun novillero en « sin caballos » n’a banderillé.
C’est Pierre Mailhan qui commence par un colorado efflanqué et retors, il brinde à son père et doit se croiser en permanence pour faire passer le novillo, qui tombera après un mete y saca à oublier, applaudissements.
Lucas Miñana brinde au public et tente sa tauromachie ciselée et suave mais le vent s’en mêle et le novillo est assez brouillon, on a droit à de très belle séries mais le tout manque de rythme. Après trois pinchazos, une entière vient à bout du « Blohorn » et le toro tombe rapidement. Une oreille.
A noter deux belles poses de banderilles de « Miguelito » et Michel Lagravère que l’on à eu plaisir de revoir en piste même si la journée s’est compliquée pour lui ensuite… C’est son fils « El Galo » novillero en piquée qui termine cette tarde avec un toro qui pousse sous le fer. Une seule pique et très bon tercio de banderilles par le maestro qui a beaucoup de recours dans cet exercice. Quatrième paire offerte au public « Al Violin ». El Galo brinde son novillo à Tomas Cerqueira et démarre une excellente faena où il va écouter « Manolete » dès la troisième série, main gauche, changements de main, aguante et dominio, tout est prêt pour un triomphe hélas, après une entière légèrement tombée le toro résiste, il lui faudra trois descabellos mais la très bonne faena est tout de même récompensée d’une oreille.
L’après midi débute avec demi-heure de retard et c’est Jeremy Banti qui fait le « Uno por delante » avec un toro burraco qui va une fois au cheval. La toro est faible mais Jéremy trouve la bonne hauteur du leurre et arrive à tirer des passes et même une bonne série à gauche, mais le toro est toujours sur la défensive, Banti conclue par une épée entière tombée et efficace. Applaudissements.
Javier Conde écope d’un toro de Fernay commode de tête, et débute précautionneux au capote. Après une bonne pique, le maestro va se confier par deux excellents capotazos qui arrachent des Olé au public. Après les banderilles, Javier Conde brinde le toro au centre de l’arène et débute une bonne faena surtout sur la main gauche ; il écoute la musique dès la troisième série et après de très beaux adornos dans le vent il pinche le Fernay et met ensuite un tiers de lame, il doit descabeller : applaudissements.
Sergio Serrano prend un Blohorn colorado qui n’accepte qu’un seul picotazo et sort seul du cheval ; bonnes paires de banderilles de Max et Marc Monet, le toro arrive plein de gaz à la muleta. Le torero se fait parfois déborder mais ne lâche rien et entend même la musique. Manoletinas dans le vent, épée tombée mais efficace. Applaudissements.
El Monteño va attendre le Blohorn à porta Gayola. C’est un plaisir de revoir Mathieu Guillon avec autant d’envie. Après une petite rencontre au cheval, Mathieu pose les banderilles, la troisième paire « Al Violin ». Brindis à Javier Conde et musique dès la quatrième série. Mathieu est à gusto mais conclue par une épée trop en arrière et doit descabeller deux fois; le toro tombe : une oreille.
Thomas Cerqueira écope d’un Blohorn qui sort distrait et sans trop d’options pour le torero. Après deux bonnes piques en poussant, le toro coupe les terrains au tercio de banderilles et ne prendra qu’une paire. Thomas brinde à la chanteuse flamenca Estrella Morente qui n’est autre que l’épouse de Javier Conde, et tente une faena à ce toro compliqué. C’est passe après passe que se font les séries et passe après passe, Thomas va arracher une oreille au palco après une bonne épée.
Michelito, ainé des Lagravère, a oublié de grandir mais n’a rien oublié de toutes les leçons de toreo qu’il a reçu depuis son tout jeune âge. Ce garçon est impressionnant d’aguante, de calme et de sens du sitio. Très bonne entame au capote et très bonne mise en suerte au cheval pour une seule pique. Dès les premières passes on sent le torero « a gusto » et même si la présidence tarde à mettre la musique, le public ne s’y trompe pas, on voit toréer, des deux mains, dans des séries enchainées et complètes. Hélas les épées vont tout gâcher et le triomphe que méritait une telle faena s’envole et se transforme en applaudissements avec tout de même une oreille pour la faena.
Il fait froid lorsque le toro de David de Miranda saute dans le callejon et sème la panique. Michel Lagravère doit aller se faire soigner à l’infirmerie (qu’il connait depuis novillero) mais plus de peur que de mal et il revient visage tout rouge. C’est la surprise de l’après midi ce dernier torero, alors que beaucoup avaient décidé d’aller se réchauffer, il nous cloue aux fauteuils par une entame téméraire au centre suivie d’excellentes séries qui déclenchent la musique. Très bonne faena avec beaucoup d’enchainements, adornos par manoletinas serrées, il se fait prendre sans mal et termine par deux pinchazos et un tiers de lame. Une oreille pour David de Miranda qui conclue cette très bonne journée de toros qui aurait mérité une meilleure météo.
Environ cinq cents spectateurs pour ce gala de printemps. Félicitations à Christian Coll – président du CTPR El Mundillo de Béziers – pour tout ce travail !