Béziers : Stéphane Bozzarelli, expert en ENR, crée Dev’EnR
Le président de Cemater (70 adhérents), cluster regroupant des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables, crée sa propre société, Dev’EnR (Béziers), à 47 ans. Son cœur d’activité est le développement de projets solaires (centrales au sol, en ombrières ou en toitures), depuis la conception jusqu’à l’obtention des permis de construire.
Par Hubert VIALATTE
Stéphane Bozzarelli a travaillé pendant vingt ans pour des grands comptes du secteur (EDF, Total Quadran, Eolfi-Shell…). « Ces structures perdent beaucoup sur les contacts humains, les relations avec les territoires, la réactivité et la souplesse. Par ailleurs, la programmation pluriannuelle de l’énergie, sortie en avril, prévoit de multiplier par trois les objectifs de développement de projets solaires dans les dix ans à venir. Il y a donc de quoi faire, a fortiori en Occitanie. »
D’après lui, « il y a une appétence grandissante des collectivités sur les enjeux de transition énergétique. Le Covid-19 a remis l’enjeu local au centre du jeu, et les dernières élections municipales ont montré une poussée écologiste. »
Complexité pour monter les projets
Dev’EnR se place en facilitateur, alors que le montage des dossiers est « de plus en plus complexe. Le processus peut prendre 3 à 4 ans. Au sein des grands groupes, les moyens financiers sont là, mais les compétences se perdent. Ils ont surtout des jeunes sortant d’écoles et manquant d’expérience, alors qu’ils ont annoncé des gigawatts de projets pour les prochaines années », analyse Stéphane Bozzarelli.
Dev’EnR compte 4 salariés et recrute en ce moment 4 nouveaux chefs de projets. L’objectif est d’initier au moins 100 MW de projets en 2021.
« Le potentiel des énergies renouvelables en Occitanie est considérable. On a du vent, du soleil et de l’eau, observe ce Biterrois d’adoption. Pour autant, au-delà des discours volontaristes de l’État, je note que les administrations ont du mal à délivrer les permis de construire. Peut-être parce que la région est très riche en termes de biodiversité. La surveillance est très pointilleuse. » En 2018 et 2019, seulement un projet solaire au sol a été accordé. « Ce n’est pas ainsi que la Région Occitanie pourra atteindre son objectif de région à énergie positive. Carole Delga (présidente de la Région Occitanie) et sa vice-présidente Agnès Langevine en sont conscientes, mais n’ont que peu d’influence sur les services de l’État », conclut Stéphane Bozzarelli.